Jean Véronis
Aix-en-Provence
(France)


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vendredi, avril 28, 2006

Job: Ingénieur d'études à Aix

Un poste d'Ingénieur d'Etude s'ouvre dans mon équipe:
Description du poste

Branche d'activité professionnelle (BAP) E: Informatique Calculs Scientifiques

ACTIVITES ESSENTIELLES
  • Gérer le parc informatique de l'équipe (commande, maintenance, configuration)
  • Mettre en place un réseau interne et un serveur Web
  • Gérer le site Web de l'équipe
  • Mettre en ligne des bases de données linguistiques et des outils d'interrogation
  • Réaliser des développements logiciels liés au traitement de données linguistiques
COMPETENCES REQUISES
  • Maîtriser le système Linux
  • Connaître les les protocoles et technologies du Web (serveur, PHP, bases de données)
  • Maîtriser des langages de programmation (C++ ou Java ET langages de scripts : Perl/Php)
  • Maîtriser les principaux standards de codage de données (Unicode, HTML, XML)
  • Avoir des connaissances solides en traitement automatique des langues
  • Maîtriser l'anglais
ENVIRONNEMENT ET CONTEXTE DE TRAVAIL
  • Le candidat travaillera au sein d'une équipe de recherche spécialisée dans le traitement massif de données linguistiques.

En gros, il va s'agir de travailler sur le genre de choses dont je parle sur ce blog! Si vous êtes motivé(e) par le profil et/ou la sécurité de l'emploi, vous pouvez me contacter (mais merci de vérifier que vous remplissez les conditions de diplôme, etc. etc. etc. -- ma boîte aux lettres explose!). La bureaucratie est décrite là:

http://www.education.gouv.fr/personnel/administratif_technique/itrf/

Attention au calendrier! Il y a une phase de préinscriptions (demande ou retrait du dossier de candidature) du 26 avril au 16 mai 2006. La clôture des inscriptions (date limite pour renvoyer ou déposer le dossier de candidature) est fixée au 22 mai.

13 Commentaires:

Blogger Linda a écrit...

est-il classé obligatoirement en IE ?

29 avril, 2006 14:11  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Llyly> Oui, pas le choix.

29 avril, 2006 14:13  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'est con j'ai fais u droit ;-)

30 avril, 2006 02:00  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour,

Bravo pour le blog, toujours passionnant !
Pas de commentaire à proposer sur le fond, mais un sur la forme : pourquoi coller les points d'exclamation et d'interrogation au texte ? La typographie classique prévoit un (une ?) espace avant et après les signes de ponctuation doubles (: ; ? !). C'est pour faire américain ?
Cordialement.
Daffodil

30 avril, 2006 10:59  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Daffodil> Merci pour le compliment.

Pour la typographie, hélas, ce n'est pas pour faire américain, mais parce que Blogger est un système américain, peu sensible aux autres formes de typographie... Il n'accepte pas les espaces insécables (entité HTML   ), qu'il remplace automatiquement par des espaces simples. Du coup, je me retrouve avec des ponctuations isolées en début de ligne, ce qui est, à mon sens, encore plus désagréable!

Donc de deux maux, j'ai choisi le moindre...

30 avril, 2006 11:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

Il faudra nous écrire combien de candidatures vous avez reçu.
Comme ça on connaîtra votre i18n, votre webomat, votre CPI et votre chef-o-mat.

D'ailleurs vous pouvez peut-être embaucher en CPE:
http://frederic-rolin.blogspirit.com/archive/2006/04/26/scoop-le-cpe-n’a-pas-encore-ete-abroge.html

30 avril, 2006 16:15  
Blogger Jean-Marie Le Ray a écrit...

@ Jean : « Pour la typographie, hélas, ce n'est pas pour faire américain, mais parce que Blogger est un système américain, peu sensible aux autres formes de typographie... Il n'accepte pas les espaces insécables (entité HTML  ), qu'il remplace automatiquement par des espaces simples. Du coup, je me retrouve avec des ponctuations isolées en début de ligne, ce qui est, à mon sens, encore plus désagréable ! »

Tout dépend si on écrit en mode « Rédiger » ou « HTML source » : dans le deuxième cas, les espaces insécables sont respectés. Seul inconvénient, ça prend plus de temps :-)
Jean-Marie

02 mai, 2006 19:06  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Jean-Marie> Non, malheureusement, ils disparaissent aussi en mode HTML source (c'est le mode que j'utilise habituellement). C'est ingérable.

02 mai, 2006 20:17  
Anonymous Anonyme a écrit...

Internet a eu la peau de notre ponctuation... Nous pouvons nous estimer heureux de pouvoir garder dans une certaine mesure nos accents, bien que les é, è, et autres disparaissent des adresses email.

04 mai, 2006 07:13  
Anonymous Anonyme a écrit...

J'ai essayé le chronologue avec "Clearstream" et bien...je vous laisse un commentaire ! Cette outil est tout simplement génial, félicitation !

06 mai, 2006 14:13  
Anonymous Anonyme a écrit...

Cet outil pas "Cette outil", désolé, j'ai un peu honte...

06 mai, 2006 14:15  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour,

Participant à la campagne de recrutement ITRF2006 sur le pole aix-marseille, à ma connaissance il n'y a que 3 postes en BAP-E sur U1 pour des IGE externe.
C'est pourquoi j'aurais souhaité connaître l'emploi type de ce poste d'IGE afin de prendre contact avec vous ultérieurement ; s'agit-il d':
- ADMINISTRATEUR DE SYSTEMES D'INFORMATION ?
- ING. EN DEVELOPPEMENT D'APPLICATIONS ?
- INFORMATICIEN DE LABORATOIRE ?
En vous en remerciant par avance,
Cordialement,
Nicolas Barts.

12 mai, 2006 18:37  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Informaticien de laboratoire (désolé pour le retard dans la réponse, je n'avais pas vu le commentaire --le système de commentaire de Blogger est nul)

15 mai, 2006 11:18  

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mercredi, avril 26, 2006

2007: L'arbre des thèmes

Vous avez remarqué? Je suis descendu des nuages pour atterrir dans les arbres... Je vous présentais lundi les résultats d'une petite expérience: l'application au Web des méthodes de reconstruction "phylogénétiques" qu'utilisent les biologistes. J'avais pris pour exemple les principaux prétendants à l'Elysée pour 2007. Voici aujourd'hui un autre essai, à partir de 27 mots-clefs qui me paraissent être des thèmes probables de la campagne. J'en ai certainement oublié, et ils sont certainement discutables, mais le but ici n'est pas de vous livrer une analyse politique. Il s'agit plutôt d'essayer de montrer ce que peuvent faire les outils en cours de développement dans nos laboratoires, de susciter des réflexions sur les méthodes de représentation graphique du texte --en acceptant les imperfections, les essais, les erreurs, et donc les critiques propres à la recherche en action!



La méthode est toujours la même: j'interroge le moteur Dir.com avec tous les couples possibles (tiens un peu de maths: pour n mots, il y a n(n-1)/2 couples, soit 351 couples pour 27 mots). Le nombre de résultats permet de calculer une distance entre tous les couples, qui est ensuite transformée en un arbre, de sorte que, dans la mesure du possible, les couples souvent cités ensemble sur le Web soient proches dans l'arbre.

Le résultat me paraît assez réaliste: une branche avec les problèmes sociaux (chômage, précarité, etc.), une avec les peurs (terrorisme, délinquance, immigration, etc.), une avec l'énergie et l'environnement (réchauffement climatique, nucléraire, pétrole, etc.), et une dernière avec la formation et l'enseignement (formation professionnelle, écoles, universités, etc.). Il y a peut-être quelques surprises dans le détail: les mots travail et emploi sont plus associés (sur les pages Web!) aux questions de formation professionnelle et d'enseignement qu'au mot chômage, etc.

Je le répète, il ne s'agit pas ici de faire une analyse politique, qui serait bien naïve, étant donné que la seule information utilisée dans tout le processus automatique est le fait que deux mots sont plus ou moins cités ensemble. Mais le fait qu'une carte relativement réaliste émerge à partir d'une information aussi pauvre me semble tout à fait étonnant!

Voilà à mon sens tout un champ d'expérimentation qui s'ouvre devant nous...

Libellés :


48 Commentaires:

Blogger Moulinvert a écrit...

Détail amusant, et consternant, Europe apparaît principalement lié aux problématiques d'enseignement. Probablement un effet secondaire de la campagne Italienne de Romano Prodi.

26 avril, 2006 11:24  
Blogger TOMHTML a écrit...

Félicitations Jean, c'est pas mal ;-)
Je sens qu'un nouvel outil au nom étrange va bientôt sortir de votre imagination pour attérir sur ce blog :)

26 avril, 2006 11:30  
Blogger Jean Véronis a écrit...

TomHtml> Oui, j'aimerais le mettre en ligne... Malheureusement ça ne sera ps possible, parce que le temps est trop long. Comme je dis dans le billet, il faut 351 interrogrations du moteur pour générer l'arbre ci-dessus. Ca prend quelques minutes: trop pour un outil interactif. Dommage.

26 avril, 2006 11:34  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je me demande toujours comment bien évaluer ce genre de résultats. Utilisez vous un corpus pre-annoté par plusieurs "humains"?

Enfin, j'ai bien compris que là ce n'est pas la question. En tout cas, c'est sympa de voir que de simples techniques de TALN donnent des résultats interessant pour tous.

Ici je trouve amusant que la croissance soit liée au pétrole et au réchauffement (ça parrait correct) mais pas au pouvoir d'achat.

Bravo en tout cas.

26 avril, 2006 11:46  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Mortimer> Utilisez vous un corpus pre-annoté par plusieurs "humains"? -- Non, du tout. C'est du pur automatique. Oui, croissance semble très lié (dans les pages Web) aux questions d'énergie. C'est un peu comme Europe (cf. remarque de Moulinvert) qui est très lié aux questions universitaires. Sans doute dû à la composition du Web, à ses biais, etc. Ceci étant, il faut un peu d'entraînement à la la lecture de ce genre de carte: croissance et Europe sont très haut dans l'arbre (la racine est au centre), leurs branches bifurquent tout de suite. Cela veut dire que ce sont des mots qui (tout en étant plus fortement tirés par la branche où ils sont), sont aussi associés à tout le reste. Finalement, n'est-ce pas un peu le cas: croissance et Europe, questions centrales?

26 avril, 2006 11:53  
Anonymous Anonyme a écrit...

Un grand bravo pour ces cartes et cette construction lexico-sémantique.
Pour moi qui suit à l'affut des cartes porteuses de sens, je suis impressionné et comblé. Merci !

26 avril, 2006 13:27  
Blogger Marianne a écrit...

Bonjour Jean,

Cette représentation paraît très intéressante, mais j'ai du mal à comprendre comment ça marche. Le parallèle avec les arbres phylogénétiques n'est pas si évident, je ne vois pas ce qui tient lieu d'"ancêtre commun". Est ce que le centre de l'arbre représente quelque chose ?

Evidemment j'imagine que la méthode est difficilement explicable...

26 avril, 2006 14:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

J'ai du mal à expliquer le "couple" immigration/logement...

Quant au couple terrorisme/islam, le moteur ne récupère-t-il pas "islamisme" et/ou "islamiste" ?

Parce que là, sinon, çà fait peur...

Le choix des termes sur une thématique est-il discriminant ? (par exemple sécurité à la place d'insécurité)

Merci encore pour tous ces sujets de réflexions

26 avril, 2006 14:36  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Marianne> Les techniques de reconstruction d'arbre ne nécessitent pas nécessairement de postuler un ancêtre commun. On calcule les distances entre espèces sur la base d'un critère donné, par exemple, le nombre de nucléotides qui diffèrent dans leurs séquences ADN. Les méthodes de tracé d'arbre essaient de retrouver l'arbre qui est le plus compatible avec ces distances... Pas facile à expliquer, effectivement, sans rentrer dans des maths et des algortihmes, ce qui montre qu'il va falloir que j'y réfléchisse plus.

26 avril, 2006 15:31  
Anonymous Anonyme a écrit...

Comme les sondages, c'est sujet à interprétation et à caution, mais tout de même très amusant (et un peu inquiétant). En tout cas belle analyse des 4 "pôles" qui se distinguent. Dans le détail effectivement on voit des bizarreries qui s'expliquent "en grand" : comme mondialisation très proche de terrorisme et islam (peurs), alors qu'on s'attendrait à le voir près de délocalisations. Ou encore pouvoir d'achat et protection sociale, très proches, ce qui s'explique par la "précarité" qui les subsume.

Quelques idées en sus (rapidement jetées) :
- est-ce judicieux d'ajouter les mots-clés que l'on distingue à travers cette arbre ? (comme peurs, environnement, mais aussi pourquoi pas "cotisations" ou "partage" => cf chomages, impots retraites)
- je n'y connais rien en matière d'arbres phylogénétiques, mais peut-on changer leur focus ? Plutôt que de chercher l'ancêtre commun, prendre un mot particulier et en construire l'arbre des "ancêtres", des "enfants" et des cousins. Peut-être quelque chose qui ressemblerait à un mix entre un nuage et un arbre ?

J'imagine que vous avez déjà phosporé sur d'autres extensions...

26 avril, 2006 15:40  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Jean> C'est quand même moi qui donne la liste des mots au départ. On peut évidemment discuter! Je ne prétend pas que cette liste représente quoi que ce soit de pertinent en soi. C'est plutôt la démarche algorithmique qui m'intéresse. Evidemment, si j'avais mis "islamiste", la proximité avec "terroriste" serait encore plus grande , mais justement, je ne voulais pas trop entrer des évidences pour voir si mes algorithmes produisaient quelque chose. Le couple "immigration/logement" m'a surpris: je pensais que logement allait se mettre du côté de "précarité, chômage", etc. Mais en fait, en regardant les pages web, on s'aperçoit que le problème qui semble le plus douloureux pour les immigrés, c'est celui du logement -- on l'a tristement vu avec les hôtels qui flambent, les "marchands de sommeil", etc. On en parle pas mal. Bien sûr, le Web associe dans une certaine mesure "immigration/délinquance/insécurité", mais moins, finalement, même si ceux qui font ces associations parlent très fort (ces jours-ci encore, d'ailleurs). Quant à "sécurité", le mot est très ambigu: sécurité tout court, sécurité sociale, sécurité de l'emploi... Il faudrait essayer, mais a priori c'est le genre de mot qui doit se trouver tiré de plusieurs côtés à la fois et donc se retrouver un peu flottant au milieu (comme croissance, Europe).

26 avril, 2006 15:46  
Anonymous Anonyme a écrit...

> en regardant les pages web, on s'aperçoit que
> le problème qui semble le plus douloureux
> pour les immigrés, c'est celui du logement

Vu que "immigration" et "logement" sont dans la branche des peurs, j'avais pensé a priori que ce qui faisait peur dans l'immigration était le fait de "prendre" le logement de quelqu'un d'autre (+ crise du logement, hausse des loyer et de l'immobilier, etc, qui en découlent).

L'analyse "manuelle" des pages explique un résultat tout autre. Donc méfiance avec ce genre d'outil et de représentation, dont la pertinence dépend beaucoup des a priori de l'observateur !

Merci tout de même pour votre blog.

26 avril, 2006 17:04  
Anonymous Anonyme a écrit...

très intéressant de voir que l'europe, cet objet vide, n'est associée à ... rien

26 avril, 2006 17:23  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Anonymous> ...ou à tout, ce qui revient (algorithmiquement parlant) au même.

26 avril, 2006 17:26  
Anonymous Anonyme a écrit...

Est-ce que l'algo (ou mieux le code :-)) de production de l'image à partir des triplets (mot1,mot2,distance) serait disponible quelque part ???

26 avril, 2006 17:35  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Fabien> Il y a une description de ce type de représentation arborée dans

Barthélemy, J.P., Guénoche, A. 1991. Trees and proximity representations. New York, Wiley.

Il y a une très grande quantité de liens vers des logiciels et packages ici.

26 avril, 2006 17:45  
Anonymous Anonyme a écrit...

Cet arbre est intrigant... Les choses sont parfois bizarres (Europe & Enseignement). Pour en faire un peu plus représentatif, on pourrait peut-être l'élargir. Ainsi, avec une liste de 10 mots, on obtient 45 couples. Imaginons que l'on garde les 2 premiers mots associés (ceux qui reviennent les plus souvents avec le Nébuloscope) en plus à chaque couple, cela nous fait 45 + 2x45 soit 135 mots, dont certains "doubles". Ensuite, on fait la recherche avec ces mots pour établir un arbre. Cependant le calcul doit être un peu long.. Si vous aviez le temps, ce serait intéressant de voir quels mots "apparaissent". Et encore bravo !

26 avril, 2006 17:58  
Anonymous Anonyme a écrit...

Merci beaucoup pour ces deux pistes !

Et aussi pour les inspirations que suscitent (au moins chez moi) vos expérimentations et visualisations.

26 avril, 2006 18:00  
Blogger all a écrit...

Bonjour,
L'arbre phylogénétique des biologistes prend sa place dans une théorie où les espèces se transforment -le tranformisme incluant le darwinisme et le lamarckisme- et évoluent sous la pression sélective - darwinisme ou néodarwinismes.
N'oublions pas aussi que la génétique moléculaire se déconstruit à l'aune de ses propres progrès, nous sommes dans l'ère de la post-génomique et de l'épigénétique qui ont du mal à cadrer avec la théorie. Dans ces cas la théorie est modifiée, on lui rajoute des principes nouveaux.
Tout ça pour dire que l'arbre des biologistes tend à démontrer quelque chose sur le terrain dans lequel il s'exprime ; que la proximité génétique entre l'écaille et la plume apporte la preuve d'un ancêtre commun.

Sur quelle théorie faites vous reposer votre arbre ? Vous le dites justement "le fait qu'une carte relativement réaliste émerge à partir d'une information aussi pauvre me semble tout à fait étonnant". Quel est le rapport au réel de cette carte et comment le définissez-vous ?

26 avril, 2006 18:44  
Anonymous Anonyme a écrit...

All > Malgré son nom, il ne faut pas confondre un arbre phylogénétique avec un arbre généalogique. Un arbre phylogénétique ne fait que traduire sous la forme d'un graphe une matrice de relations de proximité. Dans le cas de la biologie, on interprète ensuite la proximité génétique comme l'indice de l'existence d'un ancêtre commun, mais ce n'est pas lié à la construction de l'arbre. Dans ce cas, il me semble que ce qui est réaliste est le fait qu'une distance fondée sur la coccurrence des mots dans le même document indique une proximité sémantique.

26 avril, 2006 20:30  
Anonymous Anonyme a écrit...

Dans les arbres il y a des feuilles, des fruits, des oiseaux, des nids...
Sécurité ou insécurité, choix difficile, mais autant l'analyse comparée de couples de politiciens équivalents du point de vue fonctionnel est compréhensible, autant ici les différents thèmes sont trop hétéroclites. Notamment parce que certains sont des thèmes neutres (logement), d'autres des peurs (insécurité), des concepts négatifs (terrorisme) d'autres positifs (pouvoir d'achat) . Il faudrait retravailler avec des termes sélectionnés plus rigoureusement. Une piste: les noms des différents ministères...

26 avril, 2006 22:19  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je crois, jean ,que les mots que vous proposez ne sont qu´un reflet d´eux mêmes, et que comme Jorge Luis Borges , vous ne proposez qu´un jardin (de mots) dont les sentiers se bifurquent ,qui se bifurquent...qui se..

Comme nous l´avons déjà expliqué à Alice (through the mirror), les mots ne signifient exactement, que ce que le pouvoir veut qu´ils signifient exactement. Et ils ne signifient jamais rien d´autre...

Moreover, jean, vous choisissez des mots qui ne sont pas LINÉAIREMENT INDÉPENDANTS (encore les maths...). Donc, votre arbre n´est pas inépendant, un non arbre en quelque sorte...


Question indépendante(1):

Démontrer que le nombre de solutions de la somme NUNCA+ ES + SANO = FUMAR est pair.


Question indépendante(2): Trouvez des Sudokus dont le nombre de solutions est premier

PS: 1000 anciens(anciens); (anciens)^2, Francs à qui pourra démontrer (1).

27 avril, 2006 02:13  
Blogger Jean Véronis a écrit...

All> Sur quelle théorie faites vous reposer votre arbre ? ... Quel est le rapport au réel de cette carte et comment le définissez-vous ? -- Vastes questions, auxquelles ils serait bien prétentieux pour moi de prétendre apporter une réponse! On essaie de théoriser le langage, son rapport au réel, depuis au moins Platon et Aristote, et je ne suis pas sûr qu'on ait beaucoup avancé.

J'ai un but beaucoup plus modeste: fournir quelques outils de mesure ou de visualisation, comme les physiciens ont des règles graduées, des thermomètres, des oscilloscopes... La linguistique a terriblement besoin d'une approche empirique, c'est-à-dire qui se base sur l'examen de véritables données (et non sur des constructions de l'esprit). Avant de théoriser la gravitation, on a observé le comportement de billes qui roulent sur les pans inclinés, qui tombent de la tour de Pise (et éventuellement quelques pommes qui tombent des arbes). L'aller-retour expérimentation-théorisation me paraît très important: on observe, on bâtit des théories qui font des prédictions, on observe à nouveau pour voir si les prédictions sont vérifiées, on corrige les théories, etc. C'est évidemment un point de vue devenu trivial dans les sciences "dures" (cf. Karl Popper). En linguistique ça l'est moins.

27 avril, 2006 09:16  
Blogger Philippe a écrit...

Très joli, les arbres phylogénétiques sont vraiments d'excellents outils de visualisation (faire l'arbre des pays selon leur "proximité de vote" à l'ONU est aussi intéressant). Mais pourquoi avez-vous choisi de représenter l'arbre avec des arêtes de même longueur ? Une méthode qui fournit un arbre phylogénétique où les distances par un chemin dans l'arbre reflètent les "distances Google" entre deux feuilles permettrait de visualiser plus clairement notamment la proximité de feuilles soeurs (pour vérifier par exemple si le couple logement-immigration est aussi rapproché que enseignement-école).

27 avril, 2006 09:45  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bravo, cet arbre est vraiment un outil algorythmique interessant.
De mon point de vue il aurait peut être une application ludique en intelligence artificielle.
En effet, un des défis de l'IA est de donner au moins l'illusion (confèrer le test de Turing) que une machine peut comprendre un terme abstrait lors d'un échange avec un humain.
Or votre algorythme apporte une avancée très passionnante puissqu'elle est capable de contruire des sortes champs "sémentique" à partir d'une base de donnée immense : internet.
Imaginez que vous voulez parler à une machine intelligente et qu'elle test l'arbre de vos mots avec ceux bruts de sa base de donnée. Elle pourra alors les classer en arbre et "saura" les associé entre-eux et donner une illusion de sens à ce qu'elle vous répondera !

pierrem

PS : On reste dans l'hypothèse comme Turing , que une machine est intelligente si et seulement si l'homme qui engage les conversations n'est pas capable de dire qui si c'est l'ordinateur ou si c'est un homme

PPS : test de turing
http://fr.wikipedia.org/wiki/Test_de_Turing

27 avril, 2006 10:45  
Anonymous Anonyme a écrit...

La distance utilisée devient infinie si les deux mots n'apparaissent jamais ensemble.

Est-ce qu'il y a une ruse ?

Ou est-ce que tout couple de mots apparaît au moins sur une page du web ?

27 avril, 2006 10:58  
Blogger Vicnent a écrit...

@Sopadeajo

question 1 : impossible à démontrer, c'est faux : il n'y a que 25 solutions.

76712+ 39 + 9274 = 86025
76732+ 19 + 9274 = 86025
74712+ 39 + 9275 = 84026
74732+ 19 + 9275 = 84026
76703+ 59 + 9372 = 86134
68613+ 59 + 9362 = 78034
68653+ 19 + 9362 = 78034
72703+ 59 + 9374 = 82136
76714+ 59 + 9470 = 86243
68624+ 59 + 9460 = 78143
76754+ 19 + 9470 = 86243
68654+ 29 + 9460 = 78143
70714+ 59 + 9473 = 80246
70754+ 19 + 9473 = 80246
72715+ 69 + 9570 = 82354
72765+ 19 + 9570 = 82354
71725+ 49 + 9576 = 81350
71745+ 29 + 9576 = 81350
40436+ 89 + 9642 = 50167
40486+ 39 + 9642 = 50167
32357+ 89 + 9730 = 42176
32387+ 59 + 9730 = 42176
51527+ 89 + 9754 = 61370
51587+ 29 + 9754 = 61370
52508+ 19 + 9857 = 62384

question 2 : il n'en n'existe pas
Preuve : par définition, un sudoku n'a qu'une solution. Or 1 n'est pas un nombre premier (sinon la décomposition en facteur premier aurait un problème d'unicité, par exemple...)

de rien.

27 avril, 2006 13:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

Un sudoku n'a pas qu'une solution !
S'il est sur-contraint, il n'en a pas, s'il est sous-contraint (exemple : une grille vide) il a plusieurs solutions possible.

27 avril, 2006 14:32  
Anonymous Anonyme a écrit...

"Un sudoku n'a pas qu'une solution !
S'il est sur-contraint, il n'en a pas, s'il est sous-contraint (exemple : une grille vide) il a plusieurs solutions possible."

Je me demande si on pourrais pas établire dans l'ensemble des solution de sudoku une algèbre.
Ce ne serait pas celle des matrices 9*9 mais une autre telle que chaque élément de cet ensemble S est un sudoku ayant au moins une solution.
Dans cet ensemble on pourrait être tenté de chercher un sorte de base générant S. Et cette "base" corresponderait à l'ensemble des sudoku ayant une et une seule solution mais avec le moins de chiffres donné.
J'avoue n'avoir aucune idée de son cardinal ni de son aspect.

pm

27 avril, 2006 14:44  
Blogger Jean Véronis a écrit...

euh? on ne se transforme pas en forum sudoku quand même?

;-)

27 avril, 2006 14:52  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pourquoi soudain le sujet part en quenouille ?

Un sujet d'analyse (pour vous) ou un clic foireux (pour eux) ?

Mes quelques remarques sont plus des demandes d'éclaircissements que des critiques, vous l'aurez compris...

J'attends impatiemment l'évolution des arbres (faut dire, j'habite la campagne). Si ça se trouve, la dynamique d'évolution pourrait être en soi instructive...

Bonjour chez vous

27 avril, 2006 17:25  
Blogger all a écrit...

Très (très) modestement, une branche de l'arbre sous forme de fichier .xml :
L'avantage est que le navigateur permet de "replier" l'arborescence et d'abolir les éventuelles questions de distance.
Le problème resterait de nommer chaque node et de définir les relations entre nodes parents et enfants.

27 avril, 2006 17:52  
Blogger Vicnent a écrit...

Désolé Jean.
et je m'arrête

extrait : "Le sudoku du japonais sû, chiffre, et de doku unique est ...". Le seul intérêt d'un sudoku, d'ailleurs, est que sa solution est unique.

27 avril, 2006 19:04  
Anonymous Anonyme a écrit...

Vincent pi

Merci pour votre réponse.
Mais votre programme fait l´erreur de ne pas considérer la possibilité que la lettre la plus â gauche soit 0.
Et c´est le cas pour le couple ordonné (E,C)=(0,5) avec 2 solutions , et (E,C)=(0,1) avec 1 solution. Ce qui fait 28 solutions (pas 25).
En fait, le couple (E,C) est TOUJOURS interchangeable--->nombre pair de solutions.

Je demande pardon par avance à jean, de parler très brèvement de Sudokus.Il n´y a aucune raison qu´ils n´aient pas plusieurs solutions.Mais un nombre premier impair de solutions, impliquerait forcément qu´une seule case admette 3 ou 5 valeurs (nombres premiers) différententes, qui soient solutions.
Une deuxième case avec plus de 1 valeur, nous donnerait un nombre non premier de solutions, bien sûr.
Je pense que l´on pourrait trouver des Sudokus avec 3 solutions.
Très improbable avec 5 solutions, et presque impossible avec 7 solutions.
Il est évident qu´un Sudoku ne peut avoir un nombre premier de solutions supérieur à 7.

27 avril, 2006 20:24  
Blogger Linda a écrit...

Un question se pose : les couples de mots sont-ils choisis par l'utilisateur?
Si dès le départ, il ya un choix, l'emergence va de soi. Nous choisissons généralement en fonction de critères pertinents. En revanche, si l'association est le résultat d'un calcul préalable alors oui, le résultat est surprenant voire même BON :=)

27 avril, 2006 22:08  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Llyli> Non, les couples ne sont pas choisis. partant de la liste brute de mots, je soumets tous les couples, et c'est le calcul qui fait apparaître les associations privilégiées.

27 avril, 2006 22:12  
Anonymous Anonyme a écrit...

Nuages, arbres ou rhizomes !? Qu'importe !
J'assiste sur votre blog (et vous êtes légions !) à un mag(nif)ique retour au moyen-âge : l'obscurantisme n'étant plus ici du côté de la religion mais de la raison ! Où est le raisonnable dans cet épuisement rhétorique "scientifique" sadien ?....
Mais l'hérésie (airesis) n'est t-elle pas avant tout un choix.
Alors vive la poésie, la théologie, la mystique, et autre Nuage d'inconnaissance !

27 avril, 2006 23:29  
Blogger Linda a écrit...

Heuuu ... excuse-moi Jean-Pierre. Je ne crois pas avoir vraiment saisi la pronfondeur de ta pensée (c'est trop profond pour moi). Si je résume (arrête-moi si je me trompe), nous sommes des êtres perdus à tout jamais car nous aimons jouer avec les mots mais pas comme tu l'entends. Autre chose, le Moyen-âge n'a pas été la période la plus propice pour le développement du TAL. /loll/

Bien, revenons à nos moutons. Encore une question et je me remets au boulot

Pourquoi tu n'interroges plus google ? Est-ce l'indexation qui est biaisée ? Je n'ai pas eu la chance de suivre les premières discussions alors... ;=)

28 avril, 2006 00:06  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Freecorp> Une méthode qui fournit un arbre phylogénétique où les distances par un chemin dans l'arbre reflètent les "distances Google" entre deux feuilles permettrait de visualiser plus clairement notamment la proximité de feuilles soeurs -- oui, j'ai essayé ça aussi (voir diagramme ici). Je ne sis pas convaincu du résultat. Il faudrait normer la chose pour agrandir la partie centrale et raccourcir les extrémités... Il y a plein d'expérimentations à faire, manifestement!

28 avril, 2006 10:11  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Beaucoup de commentaires (merci!) -- je me suis un peu perdu en route (notamment dans le sudoku ;-). J'essaie de reprendre le fil...


All> xml -- bonne idée! mais pouquoi ne pas mettre l'information utile dans le CDATA et les infos structurelles dans les tags. Ca semblerait plus en accord avec la philosophie XML. Du genre

<ROOT>
<NODE>
<NODE>
<LEAF>immigration</LEAF>
<LEAF>logement</LEAF>
</NODE>
<NODE>
<LEAF>insecurite</LEAF>
<LEAF>delinquance</LEAF>
</NODE>
...

La distance de chaque noeud dans l'arbre pourrait d'ailleurs être ajoutée sous forme d'attribut...

28 avril, 2006 10:17  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Llyli> Pourquoi tu n'interroges plus google ? -- Google présente deux défauts majeur pour ce genre de calcul (ce qui ne veut pas dire par ailleurs que ce soit un mauvais moteur pour les utilisations courantes):

1. Les comptes sont peu fiables et parfois tout à fait erronés (voir ici), notamment avec les recherches à plusieurs termes (c'est le cas dans cette étude) et booléennes d'une façon générale.

2. On ne sait pas exactement combien de documents contient l'index, ce qui est une donnée nécessaire. Il y a eu sur ce point une lutte des chiffres, et Google n'annonce plus rien. Il faudrait avoir de plus le nombre de documents dans l'index francophone et aucun des moteurs (sauf dir ne communique ce chiffre).

28 avril, 2006 10:25  
Anonymous Anonyme a écrit...

juste une question naive : comment "emploi" et "chomage" se retrouvent-ils si eloignes ?
je sais, je sais, tout est calcule automatiquement... mais ces 2 mots sont-ils si peu frequemment uitlises ensemble ??

28 avril, 2006 10:29  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Bijou> Cela fait partie des surprises (et c'est peut-être l'intérêt d'outils de ce type). Emploi/travail sont beaucoup plus liés aux questions de formation qu'aux questions de chômage. Reste à savoir pourquoi; c'est là que l'interprétation commence. Comme dans toutes les sciences, d'ailleurs: on a observé une certaine température, comme l'expliquer?

Uné hypothèse, par exemple, tient à la composition du Web (la partie indexée). Peut-être y a-t-il beaucoup de CVs en ligne, d'offres de formation?

Il serait intéressant d'avoir des bases de comparaison: si l'on pouvait faire la même observation en ne prenant (par exemple) que 1) les news 2) les blogs, on verrait peut-être des paysages différents apparaître.

28 avril, 2006 10:40  
Anonymous Anonyme a écrit...

Voilà à mon sens tout un champ d'expérimentation qui s'ouvre devant nous...
Les americains très friands des nouvelles technologies dans leurs quêtes contre le terrorisme ont experimentés ce
procéde et l'experimentent peut-etre toujours...

source : http://actu.abondance.com/2005-22/uir.php

Ce n'est pas la même utilisation, n'y exactement le même procédé, mais ya quand meme une ressemblance ;)

29 avril, 2006 20:36  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Coco> Merci du lien! je suis au courant de ces recherches, qui ont effectivement une certaine parenté. L'histoire de la lutte anti-terrorisme est un poil naïve quand on connaît toutes les limites de ce genre de technique! En fait, pas nïve, plutôt cynique: il faut bien obtenir des crédits de recherche quelque part ;-)

29 avril, 2006 20:42  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pour le problème du corpus qui influerait sur la relation entre les domaines emploi/travail, chômage et université, on peut faire un test simple : comparer les résultats obtenus sur les couples formés à partir de "emploi", "travail", "université", "chômage" sur Yahoo Web et Yahoo actualités.

Résultats (Web/actualités) :
emploi travail : 12700000/1865
emploi université : 4020000/565
emploi chômage : 2690000/1224
travail université : 6040000/980
travail chômage : 2620000/1127
université chômage : 644000/271
emploi : 45100000/5436
travail : 50200000/14970
université : 24700000/6741
chômage : 4540000/2817
Taille de l'index : 362000000 ("www") / 171658 ("le")

Avec ces données, les NGD sont :
emploi travail : 0,660/0,603
emploi université : 0,900/0,718
emploi chômage : 0,644/0,363
travail université : 0,789/0,842
travail chômage : 0,674/0,629
université chômage : 0,833/0,781

Avec la recherche Yahoo sur tout le web, on a donc un groupe emploi-travail-chômage et l'université nettement séparée tandis qu'avec Yahoo actualités, on a un couple emploi-chômage très proche, lui-même regroupé avec travail, l'université étant encore séparée. Ce qui est surprenant, c'est qu'on ne retrouve pas les résultats de Jean. Je vois 3 hypothèses : Yahoo et Dir.com renvoient des résultats significativement différents, l'algorithme de construction de l'arbre représente mal les données ou la NGD n'est pas vraiment pertinente.

30 avril, 2006 19:07  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour et après le nebuloscope merci pour ces nouvelles recherches sémantiques.
Travaillant actuellement sur les "caractères de la société en réseau" j'imarias pouvoir faire des arbres de ce type, que je transmettrais à ce que cela intéresse... pourriez vous être plus précis sur le logiciel utilisé derrière pour formaliser vos recherches ?

Merci d'avance Arnaud

04 mai, 2006 13:54  
Anonymous Anonyme a écrit...

J'observe que le thème "pouvoir d'achat" côtoie "précarité", "flexibilité" et "délocalisation".

C'est vrai que la recherche trop acharnée du "pouvoir d'achat" tend à nous plonger dans les trous de la "précarité" etc!

Les économistes libéraux raisonnent que "nous les consommateurs" feront meilleur marché si "nous les travailleurs" sont plus surmenés, moins bien payés, plus souvent virés....

C'est vraiment un si bon marché?

Voir mon article: "Liberaux contre travailleurs" (avril 2006) chez
www.equilibrium-economicum.net

ANGUS SIBLEY

06 mai, 2006 16:40  

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lundi, avril 24, 2006

2007: L'arbre des prétendants

Avez-vous remarqué que lorsqu'on parle de Villepin, on parle souvent de Sarkozy? Que lorsqu'on parle de de Villiers, on parle souvent de Le Pen? Et ainsi de suite: Voynet/Cochet, Besancenot/Laguiller, etc. On peut quantifier ces parentés sur le Web à l'aide d'un simple moteur de recherche. Il suffit de regarder pour chacun des couples possibles combien de fois les deux noms apparaissent ensemble dans une même page et d'appliquer des méthodes du type de celles qu'utilisent les biologistes pour représenter les parentés entre organismes vivants à partir des séquences d'ADN (arbre phylogénétique). C'est ce que j'ai fait pour 18 des principaux prétendants à l'Elysée, grâce au moteur Dir.com (il vaut mieux éviter Google pour ce genre de calcul, pour des raisons que j'ai déjà largement évoquées).

Voici l'arbre des prétendants:



Très honnêtement, je ne m'attendais pas à avoir un arbre aussi spectaculaire! Les proximités textuelles reflètent les proximités politiques d'une façon tout à fait étonnante. On distingue trois grandes branches, avec en haut les deux grands partis de gouvernement de gauche et de droite, en bas les extrêmes, avec François Bayrou gentiment installé au centre de tout ça... Bien sûr, proximité ne veut pas dire amour... On voit Villepin et Sarkozy qui s'affrontent corps à corps, Ségolène Royal qui nargue les éléphants, Le Pen et de Villiers qui dansent sur le sale air de la peur, Buffet qui cherche désespérément sa place (et quelques voix) dans la gauche de la gauche...

Un véritable cas d'école!


Pour les experts

  • La distance que j'ai utilisée est celle que Cilibrasi et Vitanyi ont baptisée « Normalized Google Distance » (qu'ils ont eu le tort d'appliquer à Google, ce qui induit un certain nombre d'aberrations dans leur étude).
  • La méthode de reconstruction de l'arbre phylogénétique est la méthode ADDTREE de Sattath, S., & Tversky, A. (1977).

Libellés :


21 Commentaires:

Blogger Gabrouze a écrit...

Joli,

Merci pour les infos sur le calcul de la distance et la méthode de construction de l'arbre ...

24 avril, 2006 09:50  
Anonymous Anonyme a écrit...

Il manque Dieudonné....

24 avril, 2006 10:49  
Blogger Brigetoun a écrit...

et Sarkozy devrait se rapprocher du couple Le Pen/Villiers , entraînerait il Villepin ou ce dernier disparaitra-t-il

24 avril, 2006 12:41  
Anonymous Anonyme a écrit...

je pense que les proximites textuelles reflettent plus les proximites mediatiques qu'autre chose.
Dans nos medias, les extremes se valent, alors qu'au centre des "differences" sont montees en epingles (sarko-villepin, royal-jospin).

Quand a francois hollande, s'il est plus proche de fabius que de sa legitime, la question se pose : mais qui va garder les enfants ?

24 avril, 2006 13:50  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je trouve bizarre cette proximité entre Bayrou et l'extrême droite ?? Le reste a l'air assez réaliste

24 avril, 2006 18:17  
Anonymous Anonyme a écrit...

Brigetoun, je cherchais aussi "Sarkozy - De Villiers" !

24 avril, 2006 18:42  
Anonymous Anonyme a écrit...

Merci en tout cas de nous tenir au courant de l'évolution de l'arbre.

24 avril, 2006 19:20  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Bijou> les proximites textuelles reflettent plus les proximites mediatiques qu'autre chose. -- probablement! Le Web est-il autre chose (à grande échelle) qu'un média?

24 avril, 2006 19:25  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Paddy> proximité bayrou/extrême-droite -- Il y a peut-être un petit problème de lecture de l'arbre; Bayrou n'est pas si proche de l'extrême droite que ça. La racine est le centre de l'arbre, et la branche Bayrou bifurque tout de suite. Ceci étant il s'oppose souvent à la droite classique (comme à la gauche classique): on l'a vu récemment à propos de la "crise de régime", son appel à une VIè République, etc. C'est donc normal qu'il soit un peu à part...

24 avril, 2006 19:30  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'est amusant. Je vois ceci juste après avoir eu connaissance d'un nouveau mode de scrutin : le scrutin par arbre.

24 avril, 2006 20:04  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Joel> Coïncidence intéressante. Merci pour le lien (l'ombre de Condorcet plane toujours...)!

24 avril, 2006 20:54  
Anonymous Anonyme a écrit...

Encore une excellente application. La présidentielle s'annonce multimédia et Internet ! Les arbres phylogénétiques m'ont ramené à un passé pas si lointain où on voyait que la chauve-souris était proche du pigeon en terme d'aile mais pas en ADN... Bref, un tas de souvenirs...
Concernant l'arbre, on voit la démarcation étonnante entre les extrêmes et les autres, et le Petit Bayrou au centre, qui doit être bien content. Je voulais savoir, s'il était possible, cependant de ne pas faire de recherches précises et de faire apparaître quelques noms d'hommes politiques pour laisser deviner de potentiel candidat, par exemple, José Bové apparaitrait sûrement aux côtés de Besancenot. Je pense que c'est une idée un peu farfelue, mais peut-être pourrez-vous faire quelque chose !
Merci

24 avril, 2006 21:46  
Anonymous Anonyme a écrit...

impressionnant vraiment, ce serait bien de voir l'évolution de l'arbre au fil des semaines

24 avril, 2006 23:15  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bayrou plus proche de Le Pen que de Cochet, Voynet ou Hollande au moment ou il parle environnement (comme le PS)... je suis sceptique sur l'arbre...

24 avril, 2006 23:54  
Anonymous Anonyme a écrit...

J'ai l'impression qu'il y a des subtilités de lectures. Pourquoi y a t-il un "effet diagonal" qui paradoxalement éloigne ceux dont la proximité est aussi avérée (vert-PS, De même, sans faire de polémiques, Sarkozy me paraît plus proche de Le Pen que Bayrou).
Une représentation de l'arbre sous une forme sphérique serait-elle pertinente (elle rapprocherait ces branches) ?

25 avril, 2006 09:04  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Ramjet> subtilités de lecture -- oui, seule compte la distance dans l'arbre c'est à dire en suivant les branches. Par ailleurs, cette représentation est obtenue automatique sur la base des seules cooccurrences de noms (on en parle en même temps), et non pas d'une analyse politique des discours des uns et des autres. Or, on parle plus souvent de Sarkozy avec Villepin ou Chirac qu'avec le Pen, on parle plus souvent des Verts avec l'extrême-Gauche qu'avec les ténors du PS...

25 avril, 2006 09:37  
Anonymous Anonyme a écrit...

Certes, j'ai bien compris qu'il s'agissait de la proximité médiatique sur le net. Je voulais simplement savoir si ces diagonales sont le fruit du hasard où si elles ont une pertinence due au modèle. Car certes on parle peut-être plus souvent des verts avec l'extême gauche et, par glissement, comme on parle souvent de l'extrême gauche en même temps que l'extrême droite, cela rapproche dans l'arbre les Verts de Le Pen. Mais j'ai du mal à croire que les verts sont ceux qui apparraissent le moins avec le PS et Villepin et Sarokozy le moins avec l'extême doite, comme le suggère leur totale opposition géographique dans l'arbre. Car si on ne prend en compte que l'éloignement des branches, les barons du PS se retrouvent plus proches de Le Pen que de Voynet. Sans aucune confusion entre le texte et le discours politique, j'ai quand même du mal à le croire.

Plus simplement, c'est peut-être dû au modèle qui ne peut représenter la multiplicité des proximités dans le texte dans toutes leur richesse. C'est pourquoi je me demandais si une représentation sphérique (ou autre) ne permettrait pas d'apporter un plus.

25 avril, 2006 10:54  
Anonymous Anonyme a écrit...

Très jolie utilisation des arbres phylogéniques (que, en tant que biologiste, j'utilise assez souvent).

25 avril, 2006 12:39  
Anonymous Anonyme a écrit...

Très intéressant, mais la représentation sous forme d'arbre phylogénétique n'est pas forcément la plus facile à interpréter. Pourrait-on avoir la matrice des distances, histoire d'expérimenter ?

25 avril, 2006 18:28  
Blogger J2J2 a écrit...

"Le Pen et de Villiers qui dansent sur le sale air de la peur", j'adore!
Mais "Buffet qui cherche désespérément sa place", franchement ça commence à être limite Jean ... ;-)

26 avril, 2006 16:57  
Blogger addictedtofinance a écrit...

pour revenir sur la représentation des résultats, je crois que la figure du triangle inversé est assez pertinente: on prend les 18 candidats. Chaque candidat serait analysé selon son l'importance de son "accouplement" avec tel autre candidat. en haut de ce triangle inversé ceux sont le plus éloignés et au dessouus ceux qui sont le plus proches...

on fait cà pour les 18 candidats.

29 avril, 2006 13:36  

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jeudi, avril 20, 2006

Web: Tremblements de mots

La poussière du CPE commence à retomber. Comme après un séisme, le monde politique un peu hébété soigne ses blessés, compte ses morts, essaie d'évaluer l'ampleur des dommages collatéraux... Le Chronologue a gardé un enregistrement de la secousse:



L'aiguille a failli casser. Jamais le Chronologue n'avait observé une telle explosion. La crise des banlieues, en comparaison, avait été un simple chahut. En superposant les deux courbes, on voit que le pic produit par le mot banlieues au plus fort de la crise a atteint à peine un tiers de celui récemment produit par le mot CPE.



Le niveau d'intensité telique (de tela, la toile) de CPE a atteint celui de banlieues lors de la grande manifestation du 7 mars. On voit d'ailleurs que la première phase a été un peu poussive, lente à démarrer. Si l'on en juge par le petit creux de la fin février, le mouvement a même commencé à s'essouffler quelque peu. Cela a peut-être trompé les politiques, qui ont pu croire la fin du mouvement proche. Manque de chance, comme en sismologie, les mouvements tectoniques ne sont guère prévisibles: la deuxième secousse est arrivée, dévastatrice. Cette forme de courbe contraste avec le pic des banlieues: ça avait pété d'un coup après la triste affaire du transformateur, et le bord gauche du pic est abrupt.

D'autres expressions ont des formes plus complexes, comme grippe aviaire, pour laquelle on a connu plusieurs secousses successives, et surtout, les intensités peuvent être très différentes. Le pic de Segolène Royal par exemple, qui nous paraît très médiatisée ces temps-ci, est à peine visible à l'échelle du CPE...



Il faut un bon coup de zoom pour l'apercevoir:



On distingue son voyage au Chili en janvier, son véritable "blitz" médiatique en Une des magazines et sur les plateaux télés fin mars... et un grand silence courageux pendant la crise du CPE.

On pourrait filer la métaphore et proposer une véritable échelle de Richter (une échelle de Véronis?) des séismes linguistiques: de 0 à 9 selon le bruit sur la Toile, et les dégâts éventuels (en fait l'échelle de Richter est ouverte vers le haut, mais à mon avis il vaut mieux ne rien observer de supérieur à 9!). La première étape est de mesurer l'amplitude du pic, sachant qu'il peut y avoir une présence constante et habituelle de l'expression sur le Web, qu'il faut retrancher. Par exemple, la présence habituelle de Clémenceau est de l'ordre de 300, tandis que lors de l'affaire du minable aller-retour en Inde, le pic est monté à près de 2100. On pourrait faire plus compliqué, mais en gros, en prenant le maximum moins le minimum on obtient déjà une mesure utilisable (ici 2100 - 300 = 1800, à la louche).



Il faut ensuite étalonner la chose pour se retrouver sur une échelle de 0 à 9. La description de l'échelle de Richter nous dit 9 et au-delà: "exceptionnel, de l'ordre de deux fois par siècle" (voir ici). Nous n'en étions quand même pas là avec le CPE. Je mettrais plutôt le CPE dans le genre de crise qui peut "engendrer des dommages sérieux" dans des zones à l'échelle d'un pays, c'est à dire entre 8 et 9. Il faut garder de la marge. L'amplitude du pic du CPE est de l'ordre de 10500. Faisons un essai en attribuant le degré 9 à une fréquence de 20000. Quelques logarithmes (je n'entre pas dans les détails pour ne pas plomber l'audimat; les initiés comprendront...) et on trouve les correspondances suivantes:

MagnitudeAmplitude Pic
13
29
327
482
5245
6737
72214
86655
920000

Voici ce que ça donne pour quelques expressions choisies:

ExpressionAmplitudeMagnitude
cpe104698,4
grippe aviaire59227,9
banlieues33187,4
suez31637,3
dominique de villepin19986,9
chikungunya18416,8
clemenceau18126,8
cne10606,3
nicolas sarkozy9966,3
segolene royal5455,7
florence baverel-robert2294,9
alexandra rosenfeld1124,3
jean veronis703,9
cecile duflot192,7

Ou sous forme graphique:



Pas trop mal, non? Le CPE (8,4) est évidemment en haut du classement... Villepin (6,9) et Sarkozy (6,3) peuvent "être destructeurs dans des zones jusqu'à 180 kilomètres à la ronde dans les zones peuplées", Ségolène Royal (5,7) entre dans la catégorie des tremblements de mots qui peuvent "causer des dommages majeurs à des édifices mal conçus". J'espère que le PS a des fondations solides... Je suis assez fier: je me paie quand même un petit 3,9 (qui correspond à mon étude comparative des moteurs, citée un peu partout), et j'entre donc dans la catégorie des secousses "souvent ressenties mais causant rarement des dommages". Sympa: ça m'embêterait de faire trop de casse quand même. Quant à la pauvre Cécile Duflot, toute jeune candidate à l'investiture des Verts pour la présidentielle, elle fait partie des phénomènes "généralement non ressentis mais détectés/enregistrés". Si j'ai bien compris, on devrait savoir aujourd'hui si elle a quand même été un peu ressentie par les militants, ou pas du tout...

A prendre au second degré sur l'échelle de l'humour, tout de même. On pourrait en faire quelque chose de sérieux, mais ça demanderait du vrai travail qui fatigue...

33 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Deux petits commentaires :

Le battage fait en préalable à la sortie des "brigades du Tigre" (et donc Clemenceau) ne biaise-t-il pas le score Clémenceau ?

Vu le tableau, n'avez-vous pas pensé à vous présenter à la candidature des verts ? ;-)

Bonjour chez vous

20 avril, 2006 17:29  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Jean> brigades du tigre -- Sur ce cas précis, je ne crois pas qu'il y ait trop intéreférence, parce que le buzz sur "brigades du tigre" est pour l'instant faible par rapport à "clémenceau" et que le pic n'est pas au même endroit (Chronologue). Mais on n'est évidemment pas à l'abri de phénomènes de ce type (c'est pour ça que je dis que ça demanderait du vrai travail...).

20 avril, 2006 17:41  
Blogger Vicnent a écrit...

G É N I A L !!!!!!!!!!

l'étape suivante consiste-t-elle à prédire ce dont les journeaux vont parler ?

20 avril, 2006 17:42  
Anonymous Anonyme a écrit...

Excellent!!!
Remarquez que vous pourriez une autre échelle logarithmique pour votre analogie, comme celle de l'intenisté sonore qui permet une plus grande "largeur" d'interprétation de tous ces phénomènes "teliques" ;)

20 avril, 2006 17:47  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Vicnent> Pourquoi pas? On essaie bien de prédire les tremblements de terre (enfin, pour l'instant ça ne marche pas trop...).

20 avril, 2006 17:48  
Anonymous Anonyme a écrit...

Vous observez :
l'échelle de Richter est ouverte vers le haut, mais à mon avis il vaut mieux ne rien observer de supérieur à 9!

Deux évènements récents (entre autres...) pourraient se "qualifier" :
- le 11 septembre
- le tsunami

Mais je suppose que vous ne disposez pas des données

20 avril, 2006 18:41  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Anonymous> 11 sept, tsunami -- oui, vous avez raison... il vaut mieux qu'il n'y en ait pas trop dans le même genre. (effectivement, je ne peux pas remonter aussi loin).

20 avril, 2006 18:46  
Anonymous Anonyme a écrit...

Dommage que contrairement à la secousse télurique cela ne permette pas de travailler avec la propagation spatiale des ondes de choc. Heureusement d'autres chercheurs profitent de leurs "temps libres" pour se pencher sur cette question:
http://www.espacestemps.net/document1925.html
Ainsi il semble bien exister un déplacement spatio-temporel de l'épicentre de la secousse.

Les étudiants de la faculté de lettres et sciences humaines de l'Université d'Aix-Marseille I se sont eux aussi prononcés (mercredi 13 avril) en faveur de la poursuite du blocage jusqu'au 2 mai, date de fin des vacances universitaires.
Vous devriez sérieusement commencer à vous poser la question de tirer un profit économique de votre très médiatique blog, afin de dégager des bénéfices qui vous permettront de payer les sérieux dommages sur votre outil de travail principal!

20 avril, 2006 19:12  
Blogger TOMHTML a écrit...

je vote pour "Echelle de Véronis" :)

20 avril, 2006 19:17  
Anonymous Anonyme a écrit...

Attention aux sudoku!
Ils sont déjà à 4000 et ça pourrait encore augmenter :)

20 avril, 2006 19:47  
Blogger Timuche a écrit...

Belle démonstration !

Je voulais savoir, telique est enregistré ? Le TLFi ne semble pas le connaitre.

^_^

Télaire ne vous semble pas un bon candidat ? La paronymie avec stellaire est séduisante, ne trouvez-vous pas ?

20 avril, 2006 22:57  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Tristram> sudoku -- un beau 7,5 de magnitude. L'allure de la courbe est très étonnante. Ici on n'a pas un pic, mais une progression constante depuis septembre. Je n'ai pas vu d'autre exemple de progression régulière de cette ampleur.

21 avril, 2006 09:03  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Timuche> Télique -- Le mot télique existe en philosophie, il veut dire "dirigé vers un but, une fin" (télos en grec). Je m'amuse ici avec tela le latin pour la toile (WWW -> TTT : Tela Totius Terrae). Il est vrai que tellaire sonnerait peut-être mieux, mais je faisais un petit clin d'oeil à tellurique (latin tellus, la Terre).

21 avril, 2006 09:16  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je vote pour l'excellent échelle de Véronis. Excellent «post», encore une fois! -- Cédric

21 avril, 2006 09:24  
Anonymous Anonyme a écrit...

Encore une fois, félicitations Jean pour cette idée et cette démonstration.
Je vote aussi pour l'échelle de Véronis :) Attention les chevilles !!!

Même si j'émets quelques réserves sur l'intérêt réel de ces courbes (puisque finalement elles ne sont que le reflet d'une frange de l'iceberg internet), je suis TRES séduit par ce second degré :)
J'en redemande sur d'autres sujets de comparaison !!!

21 avril, 2006 10:26  
Anonymous Anonyme a écrit...

Très bonne idée cette échelle !
En revanche Jean, je pense que l'étalonnement de l'échelle n'est pas encore idéale. Si la crise du CPE est déjà entre 8 et 9, comment sera donc classée une vraie guerre civile (qui en viendrait aux armes), un attentat multiple, une déclaration de guerre à notre pays, une catastrophe nucléaire... ?

Il est bien prétentieux peut-être de classer déjà si haut les évènements connus.
Si l'échelle de Richter indique que 9 correspond à un évènement qui ne se produit qu'une à deux fois par siècle, alors classer le CPE entre 8 et 9 est trop fort ! Combien y-a-t-il eu de manifestations de cette ampleur le siècle dernier ? Beaucoup ! Et des plus grosses... 1968, Algérie, école libre, etc...

Qu'en pensez-vous ?

21 avril, 2006 11:58  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Quentin> Oui, on peut discuter sur l'étalonnage! La vraie échelle de Richter donne "une fois par an" pour les séismes entre 8 et 9. Des crises comme celle du CPE il n'y en a quand même pas des masses (heureusement!)...

21 avril, 2006 12:20  
Anonymous Anonyme a écrit...

A surveiller, dans les mois qui viennent, les courbes de "pétrole", "pic pétrolier", "réchauffement de la planète", puisque c'est ce qui nous pend au nez... J'espère personnellement que "décroissance" connaîtra également un pic à cette occasion. (Ou : comment diffusez une idéologie politique dans un commentaire d'apparence anodin sur un outil empirique mais rigolo :) ).

21 avril, 2006 14:12  
Anonymous Anonyme a écrit...

CPE cela s'écrit sans faute possible... as-tu tenté d'intégrer les milles et unes écritures de banlieu(e)(s) ; j'avais beaucoup de visites en provenance de google pour "banlieux" personnellement, un positionnement comme un autre ;)

[post relayé]

21 avril, 2006 16:25  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Nicolas> Oui, c'est vrai, il faudrait affiner (mais comme je disais, ça demande du vrai travail, ça n'est plus pareil, là ;-)

21 avril, 2006 16:37  
Anonymous Anonyme a écrit...

J'apporte mon bulletin à l'adoption de Véronis pour l'échelle ad'hoc.
Cette étude en profondeur des infuences comparées de la statique verbale avec la dynamique des remous est superbe. Il n'est pas, à mon sens utile de compliquer le modele.
Encore félicitation pour cette avancée des sciences de l'impact.
PlumCake

22 avril, 2006 20:29  
Blogger Loran a écrit...

Bonsoir,
moi aussi j'aime beaucoup!

Je vois quand meme un petit probleme de norme, si le web (dont la blogosphere) continue a s'accroitre et surtout si le
moteur de dir.com crawle plus de page tous les jours on risque d'avoir une augmentation nette du nombre de toutes les occurences et donc une croissance dans l'echelle... non?

23 avril, 2006 22:35  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Loran> Oui, il faudrait réétalonner dans le temps...

24 avril, 2006 11:30  
Anonymous Anonyme a écrit...

pourquoi reetalonner alors qu'il suffirait d'utiliser une echelle relative (max-min)/min ?

24 avril, 2006 13:44  
Anonymous Anonyme a écrit...

Intéressant ! Surtout le fait de comparer le bruit de divers "scandales". Il est notamment frappant de mesure l'impact relatif des émeutes et du CPE...

24 avril, 2006 19:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Billet intéressant (comme d'habitude :)), mais je crains que l'étalonnage choisi ne provoque un biais favorisant les évènements "habituellement rares" (i.e pour lesquels le signal moyen sur la toile est faible).
Pour un terme nouveau, si j'ai bien compris comment fonctionne le chronologue l'intensité du pic dépendra au premier ordre de la période sur laquelle la moyenne s'effectue, et donc de l'échelle de temps choisie.
C'est un peu dommage ... ou à retravailler :)

25 avril, 2006 11:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

excellent idée, et j'aime beaucoup l'humour de la conclusion...

04 mai, 2006 13:52  
Anonymous Anonyme a écrit...

c'est un blog absolument passionant!

toc, je m'abonne! Serai t'il possible d'utiliser vos outils pour s'amuser chez soit? les mettre en GPL? ;)

Et quel langage de programmation utilisez vous?

Continuez ainsi!

08 mai, 2006 17:01  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Anonymous> Pour l'instant je ne diffuse pas. Trop bricolé. Et de toutes façons certains outils ne peuvent fonctionner qu'en interaction avec des fonctions spéciales côté moteur de recherche (qui ne sont pas publiques). Langages: Perl, Php et C++ côté moteur.

08 mai, 2006 17:13  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je propose une autre formule pour donner plus d'ampleur aux créations de mots du type "Villepingate"
ln[(max+1)/(min+1)]

17 mai, 2006 20:04  
Anonymous Anonyme a écrit...

D'autant que des amplitudes de 20000 entre min et max pour des mots apparaissant des millions de fois sur le WEB, on en voit tous les jours...

17 mai, 2006 20:07  
Anonymous Anonyme a écrit...

Merci pour votre réponse ^_^

Pour ma part, je faisais résonner "télaire" avec stélaire... je trouvais la connotation poétique.

Entre temps, je suis tombé sur la version latine de wikipédia (en cherchent TTT, je vous remercie de l'avoir porté à ma connaissance). Et j'y ai vu qu'ils utilisaient RETE pour traduire Net. Or l'adjectif "réticulaire" existe déjà en français.
Ne serait-il donc pas envisageable de donner à "réticulaire" une acception dans le domaine informatique ? Ou de repartir de RETE, -IS, -IUM ?


_____________________________
PS : j'ai effectivement changer de plateforme de blogue ^^

10 juin, 2006 08:28  
Anonymous Anonyme a écrit...

Oups ! "changer" -É, naturellement -_-

10 juin, 2006 08:44  

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vendredi, avril 14, 2006

Lexique: "Karcheriser" est-il français?

L'Assemblée nationale fait de la lexicographie.

Rappel des faits: le député communiste Jean-Pierre Brard a déposé un amendement à la proposition de loi UMP, stipulant que le fameux article 8 de la loi sur l'égalité des chances sur le CPE "est karchérisé". Le président Jean-Louis Debré l'a rejeté au motif que le mot n'est pas dans le Larousse.

Je vous laisse savourer. C'est absolument délicieux...



198e séance de la session ordinaire 2005-2006


PRÉSIDENCE DE M. JEAN-LOUIS DEBRÉ

M. le président. La séance est ouverte.

(La séance est ouverte à neuf heures trente.)

    1

RAPPEL AU RÈGLEMENT

M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Brard, pour un rappel au règlement.

M. Jean-Pierre Brard. Mon intervention concernant directement le déroulement de la séance, elle entre parfaitement dans le cadre de l'article 58 de notre règlement.

Le droit d'amendement est un droit fondamental des parlementaires qui leur permet de peser sur la fabrication de la loi. Or, monsieur le président, vous avez fait disparaître l'un de mes amendements. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Cela m'étonne de vous, qui protégez toujours les droits de l'opposition.

Cet amendement était ainsi rédigé : « L'article 8 de la loi n° 2006-396 du 31 mars 2006 pour l'égalité des chances est karchérisé ». (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Ce n'est pas français !

M. Jean-Pierre Brard. Alors que cet amendement avait été examiné par la commission des affaires sociales - je parle sous le contrôle de M. Hénart et de M. Dubernard - vous avez jugé sa rédaction inacceptable, sous prétexte qu'on ne trouvait pas le verbe « karchériser » dans le dictionnaire Larousse.

Je vous répondrai d'abord, monsieur le président, que le Larousse n'est pas un document officiel : il ne dit pas la loi en matière de linguistique ; il n'a pas même une autorité académique.

Deuxièmement, le fait précède le droit. Ce n'est pas moi qui ai employé le premier ce mot qui est teuton, mais, et cela n'a rien d'étonnant, un homme politique qui a déclaré à New York qu'il se sentait étranger dans son propre pays.

Je ne vous apprendrai pas, monsieur le président, qui pratiquez parfois cet art, que l'humour est souvent plus efficace que les litanies ennuyeuses du formalisme juridique. J'ai trouvé, pour ma part, un dictionnaire qui définissait « karchériser » de la façon suivante : « nettoyer en profondeur », c'est-à-dire enlever ce qui n'est pas propre - le CPE en l'occurrence.

M. Jean-Michel Dubernard, président de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. C'est de la réclame ! Cela suffit !

M. le président. Concluez, monsieur Brard.

M. Jean-Pierre Brard. Je termine, monsieur le président.

M. Gérard Larcher, ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. C'est Bricorama !

M. Jean-Pierre Brard. Pas du tout. Ce terme, qui trahissait un profond mépris pour les jeunes des quartiers populaires, a constitué une véritable agression...

M. Éric Raoult. La société en question est implantée en Seine-Saint-Denis !

M. Jean-Pierre Brard ...contre des jeunes, monsieur Raoult, qui sont déjà humiliés quotidiennement, perpétuellement rabaissés dans leur personne et dans leur vie familiale.

Le ministre d'État, dont on connaît les qualités de provocateur, ne va pas jusqu'à assumer ses opinions passées. Je vous rappelle les déclarations enthousiastes des sarkozystes de cette assemblée...

M. le président. Je vous remercie, monsieur Brard...

M. Jean-Pierre Brard ...en faveur du CPE.

M. le président. Monsieur Brard.

M. Jean-Pierre Brard. Vous me permettrez de vous dire pour finir, monsieur le président, que vous avez tort de priver l'Assemblée de l'apport du ministre d'État au renouvellement de notre langue, un ministre d'État qui est l'ami de Mme Bettencourt et de Tom Cruise !

M. le président. Il est vrai, monsieur Brard, que j'ai refusé votre amendement. Mais sachez que j'ai l'intention de soumettre à l'Académie française, d'une part la question de savoir si ce mot est français, et d'autre part votre candidature ! (Sourires.)


26 Commentaires:

Blogger Loran a écrit...

Jean aidez les! Aidez nous!!

C'est francais ou pas?!?!!


Vous savez vous!

14 avril, 2006 18:16  
Anonymous Anonyme a écrit...

Mais, bon sang, où allez-vous chercher tout çà ??

Encore bravo et bonjour chez vous

14 avril, 2006 18:25  
Blogger all a écrit...

Un néologisme construit à partir d'un nom de marque, comme "scotcher".
Ce n'est pas dans le dictionnaire, mais ça pourrait y entrer.
Debré est mesquin et il n'aime pas du tout Sarko.

14 avril, 2006 19:48  
Anonymous Anonyme a écrit...

Et Kärcher qu'est-ce qu'ils vont dire?
En tout cas, leur campagne publicitaire en ce moment n'est pas du tout dans ce registre là, mais plutôt dans la dentelle:
http://www.karcher.de/campaign/TV-Spot/TV-Spot_VC_6300.htm

14 avril, 2006 22:08  
Anonymous Anonyme a écrit...

Le titulaire de la marque devrait commencer à s'inquiéter. Il risque de perdre ses droits.

Extrait du Code de la Propriété Intellectuelle :

"Article L714-6

Encourt la déchéance de ses droits le propriétaire d'une marque devenue de son fait :
a) La désignation usuelle dans le commerce du produit ou du service ;
b) Propre à induire en erreur, notamment sur la nature, la qualité ou la provenance géographique du produit ou du service."

Il faut préciser que "de son fait" ne signifie pas nécessairement que le titulaire de la marque doive avoir un rôle actif ; en pratique les tribunaux condamnent surtout son inaction.

14 avril, 2006 22:11  
Anonymous Anonyme a écrit...

Question technique:
Pourquoi envoyez vous tant de cookies????
Pas de vrai anonymat avec les cookies....

Avec Win98 IE6, la fenêtre des commentaires n´est pas gardée dand l´historiel de IE, et donc, quand on coupe la connection, on ne trouve plus rien.
Remèdes?

15 avril, 2006 19:18  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Sopadeajo> Cookies : ce n'est pas moi, c'est Blogger. Je n'ai aucun contrôle sur ça, hélas. Mais je ne crois pas qu'il y ait un problème d'anonmymat: je n'ai personnellement aucun moyen d'accèder à ces infos.

15 avril, 2006 19:23  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour,

Comment avez-vous fait pour obtenir ce texte ? est'il dans son intégralité ?

Merci en tout cas, j'ai savouré.Je connais depuis peu votre blog grâce au journal Le Monde.

16 avril, 2006 15:59  
Anonymous Anonyme a écrit...

La preuve qu'on n'a pas besoin des guignols pour rire des politiques !

16 avril, 2006 16:03  
Anonymous Anonyme a écrit...

Moi, ce qui me dérange le plus dans ce texte, c'est l'attitude qu'ont les députés les uns envers les autres.
Ne serait-ce qu'à la maternelle, quand un camarade parlait, si un élève lui coupait la parole, il se faisait immédiatement remettre à l'ordre.
Comment en est-on arrivé à se faire gouverner par des gens qui n'ont même pas la moindre notion de politesse et qui se comportent comme des gamins de 10 ans ????

16 avril, 2006 16:47  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Petiteve> Oui, c'est l'intégralité du "rappel au règlement" (mais la séance était évidemment plus longue). Les comptes-rendus des séances sont sur le site de l'Assemblée. Ca vaut souvent son pesant de cacahuètes...

16 avril, 2006 19:06  
Blogger Sébastien Jacqmin a écrit...

Cookies > Cela m'interpelle cette histoire. Je parlais hier encore avec des gens informés, de la place de plus en plus inquiétante ( et je ne veux pas répandre une athmosphère de suspition ) que prend Google. Car si en arrière plan, elle ambitionne à devenir la plus grande banque d'informations personelle, elle risque d'ultra puissante.
Pour s'en convaincre, il suffit de regarder le nombres d'utilitaires et autres services que Google à developpé ces deux dernières années et qui ont un acès directe ou indirecte à nos données personnelle ainsi que nos centres d'interêt ( même si nous n'avons rien à cacher). Google desktop, blogger, picasa, ce service de mail dans lequel on peut y laisser tous nos message (parce qu'il y a de la place), Et maintenant cette histoire de cookies plus important que la moyenne..

Molyss> Je pense la même chose. La recherche du pouvoir ne peut souvent être faite que par des gens qui se permettent 'de temps en temps' de mettre le pied dans l'ouverture de porte.

17 avril, 2006 10:58  
Anonymous Anonyme a écrit...

* "Karcheriser" n'est pas dans le tlfi... C'est grave docteur?
* Le petit nuage de mots obtenus du nebuloscope a partir de "Karcheriser" est vraiment des plus interessants: a part "nettoyer", les autres mots sont tous lies a la situation politique en France, "Sarkozy" et "racailles" en tete. C'est une illustration assez sympa de ce ce dialogue savoureux.

17 avril, 2006 15:36  
Anonymous Anonyme a écrit...

""Karcheriser" est-il français? "

La réponse est non.

Mais voici une autre question:

Les karchériseurs existent-ils?

La réponse est oui: en deça et au delà des Pyrénnées.

Signé :un sudiste.

PS: Jean,les cookies sont faits pour traquer nos habits de navigation, et donc d´achat.

Le contrôle de ces habitudes, leur permet de contrôler nos achats, et donc de les promouvoir, par effet rétroalimentatif.

Contrairement à ce que presque tout le monde croit: sur l´internet,rien n´est gratuit.

La gratuité n´est qu´apparente.

Les etasuniens sont déjà en traîn de nous le faire payer , avec l´introduction massive de mots (techniques?) anglais (amerloques, en fait).

PS1: Pardonnez les fautes d´orthographe (je suis ibérien)

PS2: Dans mon antérieur commentaire, je parlais de l´historiel (historial en castillan) du navigateur IE (Internet Explorer); mais je voulais dire CACHE (et CACHE est un "ETASUNISME", pour dire "mémoire de l´objet en question").
Bref,puisque je n´ai pas d´ADSL (etasunisme), je paie par minutes de connection, et donc, je lis les produits de ma navigation sans connection (téléphonique ou fibreoptique). Mais les commentaires de blogger ne sont jamais gardés dans la cache de mon IE6 avec Windows 98.

Est-ce un problème de blogger, ou de IE6 avec Win98, ou de mon ordinateur personnel?

PS3: 1000 francs (anciens) à qui saura répondre à cette question.

17 avril, 2006 20:44  
Anonymous Anonyme a écrit...

>""Karcheriser" est-il français? "
>La réponse est non.

Comment pouvez vous l'affirmer? Ce terme est effectivement absent des dictionnaires que j'ai pu consulter aujourd'hui, mais Mr Brard affirme en avoir trouve une definition - il ne precise pas dans quel ouvrage. Par ailleurs, "karcheriser" est relativement frequent sur les pages francaises de Google (N=14500), et il est de facto dans l'usage. Du coup, c'est meme etonnant qu'il ne figure pas dans le Larousse qui se targue de recenser les mots de la langue francaise qu'ils soient attestes par l'academie ou par l'usage.
Quoi qu'il en soit, l'opportunite d'utiliser ce terme dans un texte officiel reste discutable...

17 avril, 2006 22:17  
Anonymous Anonyme a écrit...

Chère aurèlie n:

Je m´en remets à Don Quijote (de la Mancha), qui fort justement -et parlant à son disciple Sancho Panza-, affirmait: Sancho, con la iglesia nos hemos topado (Sancho, nous avons buté sur l´église), il parlait de l´église internestesque et googlesque (of course).

Car chère Aurèlie (Dulcinea), si google dit 14500 fois que karcheriser existe, cela ne prouve que , les karchériseurs existent aussi, et qu´ils veulent être "califes à la place du ..." , et donc s´appellent Iznogouds.

Répétez 14500 fois qu´Iznogoud est mauvais (pour la France, et pour l´Europe).

18 avril, 2006 02:26  
Anonymous Anonyme a écrit...

La société propriétaire de la marque Karcher devrait s'opposer à l'utilisation intempestive de ce nom commercial. Cela pourrait pimenter un peu plus ce débat.
Cela pourrait aussi éviter que cette marque devienne petit à petit un nom commun.
En effet, cette petite popularité peut apparaître, dans un premier temps, très séduisante aux responsables d'entreprise propriétaire de leur marque mais ensuite cela s'avère être un inconvénient majeur à l'usage d'une marque commerciale, exemples : frigidaire, klaxon, fermeture éclair et plus récemment Walkman (marque déposée par Sony).

18 avril, 2006 12:44  
Anonymous Anonyme a écrit...

Sopadeajo,
Loin de moi l'idee que ce que nous dit Google doive etre pris pour argent comptant. Cependant, Google nous indique quand meme que "karcheriser" est utilise en pratique - on pourrait regarder dans d'autres corpus du francais pour s'en convaincre, mais je n'en ai pas sous la main. Avant de rentrer dans les dictionnaires, "frigidaire", "kleenex", etc. sont d'abord entre dans l'usage. Faute d'etre officielement un mot du francais aujourd'hui, "karcheriser" pourrait etre futur candidat au dictionnaire - malgre la repugnance qu'il vous inspire. Je crains que l'intervention de Don Quijote n'ait aucun impact, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Par contre, le "bruit" ammorce par l'ammendement de Mr Brard...

18 avril, 2006 16:14  
Blogger Brigetoun a écrit...

Brard a le grand mérite, sachant qu'il a une chance sur mille de faire passer un amendement, de s'être fabriqué un rôle de pitre qui lui permet, un peu comme les bouffons du roi, de faire entendre sa vérité à peu près impunément. Il déclenche des protestatins mais jamais un vrai brouhaha. Ont ils envie de l'entendre ?

18 avril, 2006 22:38  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je me souviens d'un article dans Libé, il y a quelques mois, à propos de la marque "caddie" qui attaque en justice dès que son nom est utilisé pour designer un chariot pour faire ses courses.La dernière victime en date, il me semble, est un de nos ministres, qui avait employé l'expression caddie de la ménagère, ou quelque chose comme çà, pour définir un nouveau sytème d'évaluation des prix.

20 avril, 2006 22:59  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Loran, Sopadajo, Aurelie> J'ai bien peur que la question "le mot X est-il français?" soit indécidable... Les dictionnaires, bien sûr, n'ont aucune autorité pour décider de ce qui est français. Généralement, ils entérinent bien après coup des mots qui sont devenus courants dans la langue, mais il faut plusieurs années pour qu'un mot se fraie un chemin dans un dictionnaire (encore que ce mouvement s'accélère, pour des raisons tenant au marketing: blog est entré très vite!). Je pratique parfois avec mes étudiants un exercice qui consiste à prendre un texte et à barrer tous les mots qui ne sont pas dans un dictionnaire courant (par exemple le Larousse). On a des surprises: sur certains types de textes, jusqu'à 10% des mots disparaissent... En lisant la presse ce matin, je suis tombé sur dézinguer, barbouzerie, dégroupage, sarkozyste, méritocratique, zapette... Autant de mots qui ne sont pas dans les dicos. Faut-il les y mettre? Qui décide? A partir de quand un mot est-il "digne" d'y figurer? Grandes questions...

Pendant ce temps la langue avance... Je compare souvent la création lexicale à un processus darwinien: il y a des créations, des mutations en permanence. Certaines se répandent, d'autres vivent mais cantonnées à une niche écologique, d'autres meurent... Pour la langue comme pour la nature, personne n'a besoin de décider comment doit être le monde: ça marche, et c'est ça qui est beau!

21 avril, 2006 09:44  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bien sûr, jean. Une langue est un bouillon de culture, un processus vivant.
Comme le vin, la langue évolue- et tant que cela ne tourne pas au vinaigre, cela ira-.

Veillons cependant à que l´introduction massive d´anglicismes en tout genre (dans le domaine de l´internet en particulier) ne se généralise pas et que nous n´avinaigrions pas nos langues.

Par exemple, je ne suis pas d´accord avec le mot blog , qui n´est en fait qu´un acronyme étasunien. Nous devrions être capables d´en inventer un autre.

Quand à karchériser, l´intervention brillante de Brard à l´assemblée, était à double sens , et allait contre le petit Nicolas.

Nous ne voulons pas utiliser un mot inventé par un droitier-avide-de-pouvoir-absolu.

Sauf peut-être la définition :

karchériseur=fasciste.

Mais inventons des mots, naturellement...

21 avril, 2006 20:06  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour tout le monde... je m'appelle Becki, je suis anglais et j'étudie le français pour le bac en Angleterre. je doit comprendre les événements actuels en France. Je suis voici pour demander une question...Je suis juste pour penser que les mots de Nicholas Sarkozy ont été au coeur de beaucoup des débats pour appeler les gens impliqué dans les émeutes en octobre, les 'racailles' et les 'Kärchers', c'est vrai? Je veut demandez-vous, quoi est le definition de cela mot? Je compris qu'il y avait beaucoup des discussions l'entourant, et je compris de ton blogger qu'il a quelque chose faire avec une marque commercial?? Donc, si vous pouvez et sans exciter plus des débats, donne moi une definition, s'il vous plaît??
Merci beaucoup, et désole pour le mauvais français

Becki
xXx

23 avril, 2006 22:46  
Anonymous Anonyme a écrit...

Sopadajo, vous dites :

PS: Jean,les cookies sont faits pour traquer nos habits de navigation, et donc d´achat.
Le contrôle de ces habitudes, leur permet de contrôler nos achats, et donc de les promouvoir, par effet rétroalimentatif.

Oui, les cookies peuvent servir à traquer nos habits de navigation mais un cookie n'est visible que par le site qui l'a créé. Ainsi, les cookies de blogger ne sont visibles que par eux. Ce n'est qu'un stockage temporaire sur votre machine d'infos qu'ils ont eux mêmes placé. Si vous êtes parano, désactivés les cookies pour ce site mais informez vous d'abord car vos extrapolations sont du n'importe quoi !



Jean, entièrement d'accord avec vos remarques sur le caractère indécidable de la question et sur l'évolution du langage.

Si je suis pour la défense de notre culture (des mots qui existent), je trouve personnellement idiot la remarque de l'intervenant à propos du mot blog. Pourquoi chaque peuple devrait inventer un nouveau mot alors que l'original est souvent plus parlant !

25 avril, 2006 19:07  
Anonymous Anonyme a écrit...

Oh when the saints;;;; go marching in.............

27 avril, 2006 01:38  
Anonymous Anonyme a écrit...

REMPLACER KARCHERISER¨PAR SARKORYSER !

14 avril, 2007 18:54  

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lundi, avril 10, 2006

Epitaphe: Contrat Proprement Enterré

Ca y est, le CPE, mort le 31 mars, vient d'être enterré. Les obsèques ont eu lieu ce matin à 9h au Palais de l'Elysée en présence des deux Premiers Ministres. Je ne sais pas ce qu'on retiendra de cette Crise Politique Extravagante. Sans doute le sentiment d'un immense gâchis, et celui de la déliquescence de nos institutions, malmenées même dans le faire-part de décès: "le Président de la République a décidé de remplacer l'article 8 de la loi sur l'égalité des chances". Il me semblait que seul le Premier Ministre et le Parlement avaient l'initative des lois...

En tous cas, ces trois lettres, C-P-E, résonneront un bon moment dans nos têtes. Dès les premières manifs, mon ami le linguiste Louis-Jean Calvet m'avait fait remarquer leur extraordinaire productivité linguistique : C = Contrat, Comment, C'est, Chirac, Cherche, Connerie... P = Première, Pour, Politique, Précaire... E = Embauche, Embûche, Exploiter, Eternellement, Esclaves, Elysée... Depuis, nous avons guetté les détournements, lui avec son petit carnet, moi avec mes aspirateurs à blogs et à forums. Et ça n'a pas loupé: les détournements sont apparus sur les pancartes et sur le Net par dizaines. Le grand gagnant est le désormais célèbre "Contrat Précarité Exclusion", qui restera pour longtemps gravé dans les mémoires. Je vous livre notre moisson à titre d'épitaphe (la taille reflète la fréquence sur Yahoo). Il y a une franche gaîté dans tout ça. Qui a dit que les jeunes étaient tristes? Dommage que le thème soit aussi tragique...

Contrat Précarité Exclusion
Contrat Première Embûche
Contrat Poubelle Embauche
Contrat Première Emmerde
Comment Perdre les Elections
Contrat Premières Emmerdes
Contrat Pour t'Entuber
Contrat Pour Esclaves
Comment Précariser les Etudiants
Conçu Pour Exclure
Cherche Pigeon à Exploiter
Contrat Précarité Extrême
Contrat Pour Exploiter
C'est Pour Etouffer
Cherche Pigeon à Embaucher
Chômeurs Précaires Exploités
Contrat Pour Entuber
C'est Pas d'Espoir
Chance Pour les Epargnants
Créve Pour Eux
Catastrophe Politique et Economique
Calvaire Pour les Employés
Casse Pour l'Emploi
Comment Pourrir l'Emploi
Carrément Pas Envie
Casser, Punir, Exploiter
Catastrophe Pour l'Education
C'est Parti Pour Echouer
Chômage Pour étudiants
Cachez mon Programme Electoral
Cafard et Pauvreté Eternelle
Cantique du Peuple Ecoeuré
Caprices du Phallocrate Ehonté
Cas Politique Exorbitant
Cassés, Essorés, Précarisés
C'est Permis d'Exploiter
Chasse Pêche Exclusion
Chômage Possible Eternellement
Codifier la Pire Existence
Contrat Pourri Evident
Contrat Première Précarité
Calcul Pitoyablement Electoraliste
Candidat Présidentiel Enfoiré
Capital Pour les Enarques
Caprices du Patron Enervé
Carence du Parlement et des Enarques
Caresser le Patronat Esclavagiste
Catégories Pénalisées Eternellement
Cauchemar des Personnels Ecrémés
Caviar Pour les Enfoirés
Cercle des Poètes Excédés
C'est Pas l'Extase
Chaque Patron Empereur
Chirac Pénalise les Enfants
Chirac Protège les Enfoirés
Code Pour Etrangler
Collègues Promis aux Enchères
Commandement à Pleurer Eternellement
Condamner les Pauvres et les Enfants
Condamnés à la Peine Economique
Conduire la Population en Enfer
Couronner les Puissants Enflés
Croire la Propagande des Experts
Cumuler les Profits et les Exclusions
Certitude perdre emploi
Contrat Plombeur d'Espoir
Courage Petits Esclaves
Cirque Pour Election
Contrat de Précarité Elémentaire
Cadeau Pour Exclure
Citron Pressé Essoré
Comment Perdre Espoir
Connerie Politique Epoustouflante
Conditions Primaires d'Exploitation
Contrat Pour Emmerdeur
Anti-Chômage Pour Election et aprés !!!
Cadeau Pour Ernest-Antoine
Cadeau Pour Exploiteurs
Cadeau Pourri Empoisonné
Ca Peut Ex... Ploser plus tard
Carotte Pour Election
Carrément Pathétique à l'Evidence
Casserole Pour l'Elysée
Casser Pour Embaucher
Casser Pour Exploiter
Casting Pour Exploités
Cauchemar de la Période d'Essai
Cécité Politique d'Envergure
Cerceuil Pour l'Emploi
Cessation des Perspectives d'Espoir
C'est Pérenniser l'Esclavage
C'est Pour Exploiter... (Etrangler, Ecraser, Euthanasier, Echouer, Ecoeurer...)
Changement de Propriétaire à l'Elysée
Chante Pour l'Enervement
Chantons Pour les Emmerder
Chantons Pour les Exploités
Cherche Personne Exploitable
Chie Pas jt'Encule
Chirac Profite Encore
Choix Politique d'Exclusion
Choix Pourri de l'Establishment
Chomage Par Ejection
Chômage Par Ejection
Comment Plaire à l'Employeur ?
Comment se Pourrir l'Esprit
Conception d'un Petit Esprit
Concurrence Permanente dans l'Entreprise
Connerie Pour Etudiant
Conservateurs, Privilégions l'Egoïsme
Contrat à Priorité Esclavagiste
Contrat Perte d'Espoir
Contrat Précaire Epidermique
Contrat Privant d'Emploi
Contrat Privilégiant l'Exploitation
Contre les Priorités de l'Emmerdeur
Contre Premier Emploi
Corde Pour Esclave
Couillonnade Pour Etudiants
Coup de Pute pour Etudiants
Course Pour l'Exclusion
Cours Préparatoire Emploi

Si vous en avez repéré d'autres, les commentaires sont faits pour ça! D'autres sites commencent aussi leur recensement (par exemple ici)...

22 Commentaires:

Blogger Jean Véronis a écrit...

Sans doute une erreur de frappe (je veux dire un coup de matraque, en plein sur le stylo...)

10 avril, 2006 16:46  
Blogger Jean-Marie Le Ray a écrit...

Parmi les noms de domaine accentués que j'ai enregistrés, j'ai un www.ci-gît.com ! Si ça peut servir :-)
Jean-Marie

10 avril, 2006 16:47  
Blogger Moulinvert a écrit...

Chirac Profite Encore (j'ai la photo, de par moi-même, je vous la transmets ce soir quand j'accède à mon DD externe)

10 avril, 2006 17:01  
Anonymous Anonyme a écrit...

Lors de la manifestation du 18 Mars, une étudiante portait un pannonceau "Coup de Pute Etatique".

J'ai d'ailleurs vu plusieurs pancarte avec un E pour Etat ou Etatique.

10 avril, 2006 18:33  
Blogger TOMHTML a écrit...

Pas mal, nous étions en manque d'idées, il aurait fallu faire ce post avant son décès ^^

au fait, ce CPE, n'avait-il pas été Créé Pour Emmerder ? ;)

10 avril, 2006 18:36  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'est Possible Effectivement.

10 avril, 2006 18:44  
Anonymous Anonyme a écrit...

Proprement proprement...

http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2006/04/10/325-la-nemesis-du-cpe

10 avril, 2006 19:34  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ca Pue Enormement?

11 avril, 2006 07:39  
Anonymous Anonyme a écrit...

@Ju:
C'est de la Communication Pour Eolas ou je ne m'y connais pas!

11 avril, 2006 13:22  
Anonymous Anonyme a écrit...

j'ai vu sur un poteau à Grenoble:
Contrat Précarité Eternelle

11 avril, 2006 18:43  
Anonymous Anonyme a écrit...

Intéressant ! Et très complet. J'avais juste eu un aperçu dans 20 minutes.

11 avril, 2006 21:27  
Blogger Jean Véronis a écrit...

20 minutes?

11 avril, 2006 21:58  
Anonymous Anonyme a écrit...

Le courrier international du 23 au 29 mars, affichait en couv:
Contre Pouvoir Etudiant, un de mes préféré...

12 avril, 2006 08:43  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ce mercredi 12 avril, sur la page d'accueil de Yahoo! France, ce titre de l'actu :

"C Pour Edulcorer"

avec une fabuleuse tronche de Chirac d'ailleurs.

12 avril, 2006 16:48  
Anonymous Anonyme a écrit...

vu je sais plus ou
"Couillonnade Pre Electorale"

12 avril, 2006 18:23  
Anonymous Anonyme a écrit...

Vu un sympathique Chouette Pas d'Ecole (sur le dos d'un petit)

13 avril, 2006 14:01  
Anonymous Anonyme a écrit...

Villepin est CouPablE ! C'est clair

http://www.amusoire.net/?2006/04/13/237-enarquotrafiquants-

13 avril, 2006 23:35  
Anonymous Anonyme a écrit...

Voila une liste alphabétique (pratique pour repérer les doublons) de 204 détournements récupérés à droite à gauche (dont quelques uns assez "imagés"). Pardon pour la longueur ! Jean peut on faire une page ré-actualisable en ligne ?
Merci encore pour ce magnifique blog !
Laurentb.

Anti-Chômage Pour Election et aprés ?
Assez d'être Candide Primo Ejectable
Assez d'être Citrons Pressés Essorés
C Pour Edulcorer
Ca Peut Ex... Ploser plus tard
Ca Pue Enormement
Caca Prout Etc...
Cachez mon Programme Electoral
Cadeau Pour Ernest-Antoine
Cadeau Pour Exclure
Cadeau Pour Exploiteurs
Cadeau Pour les Employeurs
Cadeau Pourri Empoisonné
Cafard et Pauvreté Eternelle
Calcul Pitoyablement Electoraliste
Calvaire Pour les Employés
Cancer Pour Emploi
Cancer Pour Etudiant
Candidat Présidentiel Enfoiré
Cantique du Peuple Ecoeuré
Capital Pour les Enarques
Capitalisme Précarité Exploitation
Caprices du Patron Enervé
Caprices du Phallocrate Ehonté
Carence du Parlement et des Enarques
Caresser le Patronat Esclavagiste
Carotte Poireau Epinard
Carotte Pour Election
Carottes Patates Endives, arrêtez vos salades
Carrément Pas Envie
Carrément Pathétique à l'Evidence
Cas Politique Exorbitant
Casse Pour l'Emploi
Casser Pour Embaucher
Casser Pour Exploiter
Casser, Punir, Exploiter
Casserole Pour l'Elysée
Cassés, Essorés, Précarisés
Casting Pour Esclaves
Casting Pour Exploités
Catapulte Pour Estourbir la Jeunesse
Catastrophe Politique et Economique
Catastrophe Pour l'Education
Catastrophe Pour l'Emploi
Catégories Pénalisées Eternellement
Cauchemar de la Période d'Essai
Cauchemar des Personnels Ecrémés
Caviar Pour les Enfoirés
Cécité Politique d'Envergure
Cerceuil Pour l'Emploi
Cercle des Poètes Excédés
Cercueil Pour Etudiant
Certitude perdre emploi
Cessation des Perspectives d'Espoir
C'est le Cri du Peuple qu'ils veulent Etouffer
C'est Parti Pour Echouer
C'est Parti pour Echouer
C'est Pas d'Espoir
C'est Pas Elémentaire mon cher Villepin
C'est Pas Envisageable
C'est Pas Ethique
C'est Pas l'Extase
C'est Pérenniser l'Esclavage
C'est Permis d'Exploiter
C'est Possible Effectivement
C'est Pour Etouffer
C'est Pour Exploiter... (Etrangler, Ecraser, Euthanasier, Echouer, Ecoeurer...)
C'est Pour nous Enculer ?
Chair à canon pour les Privilèges Economiques du patron
Chance Pour les Epargnants
Changement de Propriétaire à l'Elysée
Chante Pour l'Enervement
Chantons Pour les Emmerder
Chantons Pour les Exploités
Chapeau Pour les Emmerdes
Chaque Patron Empereur
Chasse Pêche Exclusion
Chemin Pour l'Enfer
Cherche Personne Exploitable
Cherche Pigeon à Embaucher
Cherche Pigeon à Employer
Cherche Pigeon à Exploiter
Chie Pas jt'Encule
Chieurs Périnés Emmerder
Chirac Pénalise les Enfants
Chirac Presto Exit
Chirac Profite Encore
Chirac Protège les Enfoirés
Choix Politique d'Exclusion
Choix Pourri de l'Establishment
Choléra Peste Eczéma
Chomage Par Ejection
Chômage Par Ejection
Chômage Possible Eternellement
Chômage Pour étudiants
Chomage Précarité Exclusion
Chomage Précarité Exploitation
Chomeur Post Emploi
Chômeurs Précaires Exploités
Chouette Pas d'Ecole
Cimetière Pour Employés
Cirque Pour Election
Citron Pressé Essoré
Clairement Pour Emmerder
Clinex Pour Exploitation
Cocktail Pour Emeutes
Code Pour Etrangler
Codifier la Pire Existence
Collègues Promis aux Enchères
Collisions Précarité Exploitation
Commandement à Pleurer Eternellement
Comment Perdre Espoir
Comment Perdre les Elections
Comment Plaire à l'Employeur ?
Comment Pourrir l'Emploi
Comment Précariser Emplois
Comment Précariser les Etudiants
Comment Profiter puis Exclure
Comment se Pourrir l'Esprit
Compagnie de Pourris à l'Elysée
Complexe Problème d'Embrayage
Complot Patron Etat
Complot Planifié de l'Exclusion
Conception d'un Petit Esprit
Conçu Pour Emmerder
Conçu Pour Exclure
Concurrence Permanente dans l'Entreprise
Condamner les Pauvres et les Enfants
Condamnés à la Peine Economique
Conditions Primaires d'Exploitation
Conduire la Population en Enfer
Connerie Politique Epoustouflante
Connerie Pour Etudiant
Conservateurs, Privilégions l'Egoïsme
Content, Pas Encore !
Contrat à Priorité Esclavagiste
Contrat de Précarité Elémentaire
Contrat de Précarité et d'Exploitation
Contrat Patronal Esclavagiste
Contrat Pauvreté Eternelle
Contrat Perte d'Espoir
Contrat Perte Espoir
Contrat Peut-Etre
Contrat Pigeonnage de l'Employé
Contrat Plombeur d'Espoir
Contrat Plombeur d'Espoir
Contrat Poubelle Embauche
Contrat Poubelle Embauche
Contrat Pour Emmerder
Contrat Pour Emmerdeur
Contrat Pour Entuber
Contrat Pour Entuber
Contrat Pour Esclaves
Contrat Pour Essayer
Contrat Pour Exploiter
Contrat Pour Exterminer
Contrat Pour Extraterrestre
Contrat Pour nous Ecrabouiller
Contrat Pour t'Entuber
Contrat Pourri d'Embauche
Contrat Pourri Evident
Contrat Précaire Epidermique
Contrat Précaire Exclusion
Contrat Précarité Emploi
Contrat Précarité Exclusion
Contrat Précarité Extrême
Contrat Première Embûche
Contrat Première Exclusion
Contrat Première Exploitation
Contrat Première Précarité
Contrat Premières Emmerdes
Contrat Privant d'Emploi
Contrat Privilégiant l'Exploitation
Contrat Pronant l'Esclavagisme
Contre les Priorités de l'Emmerdeur
Contre Pouvoir Etudiant,
Contre Premier Emploi
Convention Pour Esclaves
Corde Pour Esclave
Corvéables Pressés Expédiés
Coucher Pour Evoluer ?
Couillés Par l'Etat
Couillonnade Pour Employé
Couillonnade Pour Etudiants
Couillonnade Pré-Electorale
Couillonnés Puis Ejectés
Coup de Pute aux Etudiants
Coup de Pute Etatique
Coup de Pute pour Etudiants
Coup Porté aux Jeunes
Courage Petits Esclaves
Couronner les Puissants Enflés
Cours Préparatoire Emploi
Course Pour l'Exclusion
Créé Pour Emmerder
Créer Pour Exclure
Crétin Prétentieux Empoté
Crève Pour Eux !
Croire la Propagande des Experts
Cumuler les Profits et les Exclusions
Etudiants Pas Contents
La France C'est Pas Eux
Refus d'être de Corvée sous-Payé, Ejecté
Villepin Casse-toi Période d'Essai finie

14 avril, 2006 13:12  
Anonymous Anonyme a écrit...

Vu sur une pancarte dans un défilé : Comment Perdre l'Elysée...

20 avril, 2006 16:01  
Anonymous Anonyme a écrit...

Et "conseiller principal d'éducation", simplement...
Le traumatisme du carnet de correspondance à faire signer par les CPE et les parents revient ;-)

14 mai, 2006 00:19  
Anonymous Anonyme a écrit...

Chez nous c'était surtout:
"contrat pour t'enculer"
Pas très originals mais bon faut pas trop leur en demander non plus...

13 juin, 2006 00:35  
Anonymous Anonyme a écrit...

Concombre Profondement Enfonce

27 juin, 2006 13:27  

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vendredi, avril 07, 2006

Récré: Che Véronis

On m'appelle Commandante, mais appelez-moi simplement Che:



Le monde d'aujourd'hui consacre une double page aux "15 blogueurs leaders d'opinion sur la Toile" (voir version électronique), dont je semble faire partie. La Une titre "Les quinze blogs qui font l'opinion sur le Net" et demande si ces blogs ne sont pas devenus "de nouveaux maîtres à penser"...

Ca me fait franchement rigoler. Enfin, je vais quand même voir au marché du coin si je ne trouve pas un béret. J'ai égaré le mien dans une manif contre la loi Debré (celle de 1973, bien sûr).

Hasta la victoria siempre!

37 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

En même temps, ça peut être vrai si les gens ont vraiment arrété de penser :D

Ou alors, plutôt que de parler de "leaders d'opinion", je me demande si ce n'est pas l'opinion qui au contraire élit ses leaders parmi les blogueurs :)

07 avril, 2006 11:06  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Diable! mais je n'ai pas envie d'être leader, moi. Je ne suis qu'un saltimbanque, un jongleur de mots (même si parfois je crache un peu du feu)...

07 avril, 2006 11:12  
Anonymous Anonyme a écrit...

Mouais, le côté 'blog qui fait l'opinion' me laisse un peu de glace...

A mon sens, ce blog (comme de nombreux autres que j'ai indexé depuis plus d'un an via les fils rss) est juste un blog d'un expert dans un domaine particulier (sans vouloir vous vexer, jean). Et à prendre comme tel, point. Un regard particulier, personnel et subjectif sur un domaine particulier.
Il m'est agréable de voir les points de vue d'experts dans des domaines que je ne maitrise pas (avocats, inspecteur du travail, journaliste, etc...) pour confronter les différents points de vue de chacun, et non pour aller chercher une vérité ou une opinion à me donner.
C'est donc pour moi au contraire tout sauf des leaders d'opinion, mais plutôt des 'éléments de réflexion'. C'est ce que je trouve très positif dans le fait de confronter les points de vues.

Et certains blogs mentionnés ne me semblent pas trop dignes d'intérêts comparé à certains autres...

Sinon, la phrase 'Aixtal a connu son heure de gloire' me fait bien rire, j'imagine papy jean avec sa canne disant aux journalistes : "de mon temps..." lol

07 avril, 2006 11:35  
Anonymous Anonyme a écrit...

Davantage "dealers d'opinions" que "leaders" finalement :)

07 avril, 2006 11:42  
Anonymous Anonyme a écrit...

Cher professeur,
fidèle lectrice de votre blog, je sollicite votre immense généraosité et votre présence médiatique (en particulier aujourd'hui) pour notre cause:
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=8677

07 avril, 2006 12:01  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Chandon> blog d'un expert dans un domaine particulier -- ça ne me vexe pas du tout, c'est tout à fait ça. Ce qui est gênant dans les mots "leader", "maîtres à penser", etc. c'est l'aspect directif, descendant de ceux qui savent vers la base... Ce qui me plaît dans les blogs, c'est l'aspect interactif, la multitude de micro-échanges qu'ils génèrent à travers les commentaires, les renvois inter-blogs, etc. Il me semble que la hiérachie qu'introduit l'article entre les "grands" et les "petits" est un peu artificielle. Personnellement je lis assez peu les "ténors", mais plutôt un tas de "petits" blogs, et je trouve qu'ils sont souvent pertinents, pleins d'idées, attachants. C'est plutôt ça pour moi, le phénomène des blogs...

07 avril, 2006 12:03  
Anonymous Anonyme a écrit...

"# où Le Monde est il allé chercher cette idée de leaders d'opinion ?"
A mon avis l'essentiel, c'est de faire croire que les blogs sont des leaders d'opinion(avec des moutons noirs,prochaine étape) afin de justifier les prochaines lois genre Davdsi qui concerneront la presse sur le net,dixit le ministre de la culture.(Et rapidement ,avant que le "grand public" ne comprenne les enjeux.)
.

07 avril, 2006 12:35  
Anonymous Anonyme a écrit...

"leader d'opinion" c'est plutôt le terme opinion qui est gênant dans tout ça.
Que trouve-t-on chez Véronis ? certainement pas que des "opinions" mais plus souvent des informations fiables, empiriques, des approfondissements sur des sujets d'actualité, des pistes de réflexions... un peu ce qu'on pourrait aussi trouver dans un journal sérieux qui ne s'occuperait pas de "faire" l'opinion mais qui apporterait des outils pour que chacun fonde la sienne.
Soit un peu ce que l'on trouve dans certains blogs cités dans ce papier (mais pas dans tous)

Merci en tout cas de nous faire partager votre regard de journaliste scientifique ;-) (par défaut)

Julien

07 avril, 2006 13:00  
Anonymous Anonyme a écrit...

j'ajouterais que le ton personel du blog ne devrait pas faire passer tout ce qu'éolas ou véronis nous racontent pour des "opinions". Le sérieux de leur démarche fait que je trouve leur travail plus informatif que celui du monde qui me semble de plus en plus évoluer dans la sphère de l'opinion...

Julien

07 avril, 2006 13:07  
Anonymous Anonyme a écrit...

Désolé, mais je ne suis pas d'accord.
Sans doute les blogs modifient un certain nombre de pratiques de communication, permettent l'émergence de paroles nouvelles et différentes et favorisent le dialogue ou la conversation par le retour facile des lecteurs.
Néanmoins, à partir d'un certain niveau d'audience (en nombre et en qualité), un blog bascule dans un média, avec ses caractéristiques classiques.
Alors on peut discuter et ironiser sur le vocabulaire, c'est normal ici : leader, dealer, faiseur d'opinion.. mais il faut aussi assumer la place prise, même si on ne l'a pas voulue. Il me semble d'ailleurs qu'implicitement vous le faites.
Jouer de la modestie ou prétendre ne pas participer à la famille traditionnelle des médias, peut aussi être un bon plan d'image ou un positionnement décalé intéressant, mais quoi qu'il arrive vous êtes à 4500 pages vues par jour, donc un média de masse. C'est simplement un fait.
On peut aussi le refuser, comme le blog Biblioacid qui a fermé pour cause d' "institutionalisation". Ce n'est évidemment pas ce que je souhaite pour Aixtal qui m'informe, m'intéresse et me ravit.

07 avril, 2006 13:09  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Fred 'Chandon'> Je n'ai pas d'idées sur la première question (où Le Monde est il allé chercher cette idée de leaders d'opinion ?), sauf peut-être que le schema de pensée de la presse est plutôt un schéma descendant (ceux qui savent vers ceux qui ne savent pas), et il lui est donc naturel de voir ce même schéma partout.

Sur la deuxième remarque (certains blogues ne vont ils pas [...] profiter de leur 'notoriété'): c'est déjà fait non? il y en a même qui voient ça comme du business, il me semble.

07 avril, 2006 13:12  
Blogger TOMHTML a écrit...

Félicitations Jean.
Leader d'option, je ne sais pas, mais "membre influent de la blogoshpère", ça c'est sur ;-)
Excellente continuation !

07 avril, 2006 14:22  
Blogger all a écrit...

Comme je l'ai fait avec Bernard Salanie, c'est le moment de vous remercier pour le savoir que vous nous avez transmis.

07 avril, 2006 15:08  
Blogger VinZ a écrit...

Encore bravo à vous pour cet excellent blog !

Sympa, l'article du Monde, même si faire une liste de blogueurs influents est un exercice on ne peut plus subjectif.

(bon, au lieu de traîner sur les blogs, j'ai une présentation à Leuven la semaine prochaine à finir, moi ;D)

07 avril, 2006 15:25  
Anonymous Anonyme a écrit...

assez d'accord avecce que dit chandon. L'influence est limitée, même si la reconnaissance est là (je parle pour vous, Jean, ma présence dans cette sélection est certainement usurpée).

Les media et les journalistes ont du mal avec la multitude foisonnante des blogs. C'est normal. Ils préfèrent souvent se rattacher à de vieux modèles, ou faire la lumière sur des cas particuliers...

Ceci-dit, merci pour ce merveileux blog.

07 avril, 2006 16:41  
Blogger all a écrit...

Non Versac, tu n'as rien usurpé ! Avant toi je ne connaissais ni Mallett-Stevens ni le shortage.

07 avril, 2006 16:48  
Anonymous Anonyme a écrit...

@Fred et Jean
Ok, le terme masse (dans média de masse) est exagéré, je ne l'ai utilisé que pour signifier qu'à partir d'un certain niveau d'audience il s'agit de la même structure descendante qu'un journal (dont tous, loin s'en faut, ne sont pas non plus des médias de "masse").
Même si la contribution de quelques lecteurs enrichit de façon sensible l'apport du blog et, sans doute, permet à son auteur de mûrir sa réflexion, la majorité se contente, comme moi la plupart du temps, de lire avec intérêt, d'apprendre beaucoup sans avoir l'expertise suffisante pour intervenir. Quel que soit l'avis ou l'envie de l'auteur du blog, à partir du moment où l'audience n'est plus individualisée, il s'agit globalement d'une communication classique de un vers beaucoup où le "un" reste maître du texte principal, comme celle d'un journal traditionnel.
Ce n'est pas une critique, mais un constat qu'à mon avis il est préférable d'assumer que de refuser.

07 avril, 2006 20:13  
Blogger Jean Véronis a écrit...

JM> Oui, c'est vrai. Plus on monte en audience, plus on rapproche d'un système descendant, par la force des choses. Je perçois déjà une certaine difficulté à répondre à tous les commentaires. Je sais par exemple que j'en loupe sur les billets anciens. On verra bien ce que ça donnera, mais je ne crois pas que l'audience sur un blog spécialisé puisse croître indéfiniment. Sinon, ça donnerait quoi? TF1?

Mais on n'y est pas encore: 4500 page/jour, ça fait (ici en tout was) dans les 1500 visiteurs différents. Bon nombre d'entre eux sont des passants (Google, etc.), dont je ne sais pas bien évalueur le nombre, mais il y a sans doute peut-être un millier de vrais lecteurs par jour, peut-être moins. En même temps, certaines personnes ne viennent voir le blog que tous les quelques jours. Combien de lecteurs fidèles en tout? Aucune idée. De toutes façons, faire du chiffre n'a pour moi aucun intérêt: je n'ai rien à vendre, seulement des idées à brasser.

Pour l'instant, j'ai le sentiment qu'il y a encore beaucoup d'inteactions et de discussions intéressantes, grâce à vous tous (la prevue!). Peut-être qu'un jour ça changera, peut-être que les blogs eux-mêmes s'épuiseront (spam, trolls, que sais-je). On verra bien. A ce moment-là, il faudra inventer d'autre formes. Ce qui est fascinant, c'est qu'il ne sert à rien de prédire, on a toujours tout faux: qui avait prévu les blogs ou les wikis?

07 avril, 2006 20:39  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Versac> Oui, totalement partiel et totalement subjectif. La qualité d'un blog ne se mesure pas comme la température de l'eau chaude! Et affluence ne veut certainement pas dire qualité (cf. TF1).

Une bien belle remarque en conclusion de votre billet du jour, que je reproduis ici in extenso, en invitant les lecteurs à aller voir le billet lui-même:

Vous avez vu parmi ces 15 blogs ? 14 hommes. Une femme, pour un blog de cuisine (excellent par ailleurs, Pascale a transformé notre quotidien culinaire). La blogosphère serait-elle machiste ?

Bon sang de bon sang! je connais plein de blogs tenus par des femmes, et qui sont superbes, attachants, souvent tendres et décalés, et qui mériterait bien d'être dans le top 15!

07 avril, 2006 20:45  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bon, c'est pas tout ça la starification (héhé) mais j'ai trouvé un ch'truc qui pourrait t'amuser et ne me semble pas avoir été étudié... "L'alphabet selon Google (et comparses)". Une étonnante aventure autour des résultats attachés à chacune des lettres de notre alphabet. Pleine de rebondissements ! je me permets humblement (si, si) de te solliciter pour cette enquête au coeur du 'language 2.0' :)

> http://blpwebzine.blogs.com/nuesbreves/2006/04/dfis_pour_jean_.html

En espérant au moins te faire sourire ;)

07 avril, 2006 22:05  
Anonymous Anonyme a écrit...

En même temps c'est flatteur, non?

07 avril, 2006 23:08  
Anonymous Anonyme a écrit...

Moi, je m'interroge parce qu'un blogue comme la boîte à images par exemple a plus de lecteurs et de pages vues que certains de ces fameux décideurs (qui semblent souvent être une caste autoréférentielle et autoproclamée). Et puis tiens... il n'y a même pas le Bigbangblog de Schneidermann (ex du Monde) et d'Abiker (rival radiophonique de Bloïc). On se demande bien pourquoi... Ce sont juste les influenceurs qui se sont cooptés et qui ont ajoutés trois ou quatre noms comme celui d'un certain Véronis pour faire pluriel.

07 avril, 2006 23:35  
Anonymous Anonyme a écrit...

Les femmes semblent y avoir trouvé un moyen d'expression privilégiée, puisqu'elles constitutent 54% des blogueurs.
sur: http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39296121,00.htm

Un problème classique, il ne s'agit pas d'arriver à la parité, encore faut-il exercer un réel pouvoir!

Enfin, bon, les femmes sont surtout pragmatiques:
même sur le web elles font des travaux ménagers!

Alors qu’elles s’occupent encore très majoritairement des démarches liées à la santé (72%), à la famille (71%) ou dans une moindre mesure à la fiscalité (51%), les femmes utilisent de plus en plus les services en ligne pour effectuer ces formalités administratives, en particulier les femmes jeunes et actives.

http://www.adae.gouv.fr/article.php3?id_article=1032

Si seulement on pouvait changer les couches par internet!

08 avril, 2006 17:05  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ce qui fait qu’un blog rejoint ou non de la sphère des médias traditionnels n’est pas son niveau d’audience mais ce qui s’y passe. Celui-ci, avec ses inventions mises à disposition de tous, ses analyse linguistiques de l’actualité, sa dimension ludique et ses "micro-échanges", induit une disposition d’esprit très différente de celle avec laquelle on lit Le Monde ou regarde les journaux télévisés.

Mieux que leader d’opinion - notion qui, tout de même, ne me paraît pas vouloir dire grand chose -, votre blog suscite la réflexion, et cela dans une perspective qu’il n’arriverait pas à beaucoup d’emprunter sans vous.

Merci pour cela !

Je profite d’avoir osé intervenir pour vous demander s’il existe un programme qui permette d’analyser un texte de façon à donner le nombre d’occurrences de chacun des mots qu’il contient.

08 avril, 2006 17:21  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Préau> merci à vous! "susciter la réflexion": je n'en demande pas plus, et c'est déjà beau!

Programme pour compter les mots d'un texte: oui, j'ai écrit un petit outil rustique, que vous pouvez télécharger ici: Dico (il faut d'abord sauver le texte .doc, .html, etc. en .txt).

08 avril, 2006 17:31  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pourquoi se comparer au Che ? L'imagerie populaire qui lui est attachée est bien éloignée de la réalité... Ernesto Guevara a par exemple regretté que le régime ami du Guatemala n'aie pas procédé à quelques exécutions capitales à titre d'exemple, et d'une manière générale ses écrits sont d'une violence rare, et d'une orthodoxie idéologique qui frôle le sectarisme.

09 avril, 2006 01:08  
Anonymous Anonyme a écrit...

Hé hé... Camarade "Che" Véronis, fallait bien que quelqu'un -un grincheux- le prenne au premier degré !

Alors que je soupsonne plutôt un reste de nostalgie (non pour la violence, mais pour la joyeuseté des manifs)?

09 avril, 2006 08:25  
Anonymous Anonyme a écrit...

anonymous :

c'est justement là ce qui distingue les leaders d'opinion de la modernité (XIX-XXème) des influenceurs sociaux (?) d'aujourd'hui.

Les premiers avaient pour stratégie de mettre en mouvement des pyramides lourdes de transmission d'information (ce que F. Bayrou appelle le "dinosaure") à coups d'exemples sanglants, de messages univoques et de corps de doctrine intangibles.

Les seconds déposent une information, une image, une émotion que la planète pourra, si cela répond à son attente, ramasser et s'approprier.

09 avril, 2006 08:25  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Nicolas Voisin> Excellent! je ne sais pas si je pourrai relever le défi tout de suite (le nombre de projets en retard sur mon bureau est totalement dément) mais je retiens l'idée!

09 avril, 2006 11:26  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Anonymous> A propos du Che (ses écrits sont d'une violence rare, et d'une orthodoxie idéologique qui frôle le sectarisme). Justement, justement... c'est ce que m'évoquent les termes "leader d'opinion", "maître à penser", etc. etc. J'aurais pu aussi faire un montage sur Joseph Véroline, le "petit père" de blogs, ou Mao Vérong, le Grand Carnetier, mais c'était moins ressemblant. Je vous jure que le poster du Che ressemblait comme deux gouttes d'eau à la photo de mon permis de conduire de 1973: la barbe, les cheveux, la chemise en treillis...

Yves Duel> Merci de rappeler la bonne lecture. Non, je n'ai aucune nostalgie pour la violence romantico-révolutionnaire (qui ne m'attirait déjà pas à l'époque). Mon héros à moi était un papy maigrichon qui crapahutait le crâne rasé et les pieds nus. Il est vrai que le poster faisait moins craquer les filles...

09 avril, 2006 11:49  
Anonymous Anonyme a écrit...

Merci, c’est vraiment excellent ce que vous faites !

Je n’ai pas la nécessité d’un tel programme mais lorsque j’écrivais un mémoire il y a quelques années, je me suis posé la question de savoir ce que donnerait mon texte analysé de la sorte et comparé à d’autres. Mais étonnamment, personne ne savait alors où je pourrais trouver les moyens informatiques de ce faire, ni même s’ils existaient.

Je suis ravi que ce soit au sein de quelque chose d’aussi intéressant que la blogosphère que j’aie pu trouver cela.

Je n’ai pas encore tout saisi des fonctionnalités de votre outil mais je le trouve déjà très bien !

J’allai vous faire part de quelques réflexions au sujet des constantes que je vois se dégager, mais la découverte de la fonction "antidico" m’a définitivement convaincu qu’il n’était vraiment pas nécessaire que je m’engage là-dedans.

Merci encore !

Ps : entre cette photo du Che et la vôtre, il y a encore quelque chose ; je suis étonné qu’aucun des pros du photoshop qu’il doit bien y avoir parmi ceux qui fréquentent votre blog ne se soit encore essayé a quelque montage…

09 avril, 2006 12:10  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonne idée ça, travailler son image pour pour attirer le public féminin.
Pauvre Jean, il a déja du mal à distinguer ses nombreuses lectrices, c'est la rançon de la gloire!

09 avril, 2006 13:29  
Blogger Vicnent a écrit...

Jean, depuis que vous êtes couronné "Che", les stats, elles disent quoi ?
un graphique !!

10 avril, 2006 10:07  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Vicnent> Je connais bien ce genre de phénomène, je l'ai observé à plusieurs reprises, par exemple quand Slashdot ou le New York Times avaient repris mes infos. Ca fait un gros pic, et puis quelques jours après on revient exactement à la normale. Ici, depuis la parution dans le Monde, les stats ont doublé, passant de ma moyenne de 1500 visiteurs/jour à plus de trois mille. Mais ça va dégringoler, et dans deux ou trois jours on sera revenu au niveau habituel... Ainsi va la vie des blogs: "15 minutes of fame", pour citer encore une fois Andy Warhol. Mais je ne cherche pas spécialement l'audience (qui serait d'ailleurs compliquée à gérer et changerait la nature de ce blog, comme le souligne JM Salaun plus haut).

10 avril, 2006 10:15  
Anonymous Anonyme a écrit...

“Chez Véronis”, c'est bistrot ou restau ?

10 avril, 2006 12:33  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Epi> Excellent. En tous cas pas un fast-food intellectuel, j'espère!

10 avril, 2006 12:50  
Anonymous Anonyme a écrit...

Du point de vue de la fréquentation, il me semble il me semble que ce n’est pas l’audience qui change la nature d’un blog mais le nombre de ses intervenants, et le vôtre est parvenu à un équilibre tel - grâce à un maintient de la spécialisation et une variété suffisante de commentateurs habitués - qu’il se trouve à mon avis prémuni de ce qu’un hausse de celle-ci entraîne une hausse excessive de ceux-là.

10 avril, 2006 16:44  

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jeudi, avril 06, 2006

Lexique: Flexicurité

L'autre soir, j'ai entendu le Ministre de la Police et du Travail prononcer le mot flexicurité. J'ai eu un moment de flottement: lapsus? novlangue? J'ai perçu très distinctement la tête de lecture de mon disque crânien qui faisait tic, tic, tic en cherchant la bonne piste pendant quelques millisecondes de trop (vous voyez ce que je veux dire?). Flexibilité, on connaît: on en a les oreilles rebattues ces temps-ci. Sécurité, on connaît aussi, ça fait partie de la petite chanson habituelle... Mais flexicurité, voilà qui est nouveau, je ne l'avais pas encore dans mon flexique. A moins que ce ne soit flexécurité: j'ai zappé comme j'ai pu, mais je n'ai pas pu revoir l'extrait.

Une petite recherche sur Yahoo montre que le mot existe bel et bien. Je ne sais pas dans quelle mesure la fonction permettant de restreindre la recherche aux trois derniers mois est fiable (j'ai quelques doutes), mais on dirait que la plus grande partie des emplois (sans mauvais jeu de mots!) sont très récents... CPE oblige!


Tout3 derniers mois
flexicurité754633
flexécurité232189

En tous cas, voilà un bel exemple de « mot-valise »! Flexicurité = FLEXIbilité + séCURITE. Comme dans informatique (INFORMAation + autoMATIQUE) ou progiciel (PROfessionnel + logicCIEL). A ma connaissance, c'est Lewis Carroll qui a créé cette appellation « mot-valise » sous la forme du mot anglais portmanteau (une sorte de sac dans lequel on rangeait les vêtements pour le voyage), qu'il place dans la bouche d'Humpty Dumpty:
That's enough to begin with', Humpty Dumpty interrupted: 'there are plenty of hard words there. "Brillig" means four o'clock in the afternoon—the time when you begin broiling things for dinner.'
'That'll do very well', said Alice: 'and "slithy"?'
'Well, "slithy" means "lithe and slimy". "Lithe" is the same as "active". You see it's like a portmanteau—there are two meanings packed up into one word.'



C'est un mode de hacking néologique qui fait évidemment hurler les purpuristes. Comment! on assemble des morceaux de mots impurs, qui ne figurent pas au répertoire des préfixes et suffixes patentés! Pourtant, c'est souvent ravijolissant, et de nombreux écrivains s'en sont donné hackeur-joie. On se rappelle le célébrissime pianocktail, de Boris Vian, qui délivre l’ivresse de l’alcool et celle du jazz (l'Ecume des Jours). Raymond Queneau (donner l'alcoolade) ou Frédéric Dard (accumonceler les richesses) sont aussi de grands spécialistes. Mais ces écrivains dégénérés ne suffisent sans doute pas pour clouer le bec aux purpuristes. Alors, il faut leur donner le coup de grâce avec le foultitude de Victor Hugo ou le bavardiner de Mme de Sévigné!

Si vous aimez, je vous conseille le livre tordant d'Alain Créhange, « Le pornithorynque est un salopare », qui nous livre quelques centaines de créations lexibancales à mourire:



Mais revenons à notre sarkosisme du jour. Le Nébuloscope nous explique ce qu'est la «fléxicurité»:


C'est une traduction de flexicurity (110000 occurrences sur Yahoo), qui désigne une caractéristique du «modèle danois», dans lequel les licenciements sont faciles (souvent préavis de trois jours, sans indemnité), mais accompagnés d'une forte protection sociale, notamment des travailleurs les plus précaires (jusqu'à 90% de leur salaire pendant 4 ans). Evidemment, c'est séduisant (et d'autres pays y regardent de près, comme l'Autriche), mais cela marchera-t-il en France? Le mot magique de la présidentielle de 2002 était insécurité (une trouvaille géniale de Chirac). Celui de la présidentielle 2007 sera-t-il flexicurité?

Ou bien flexécurité? C'est assez amusant de constater que les deux formes constituent tout un programme d'affrontement: dans FLEXIcurité, il y a plus de flexibilité, dans flexECURITE, plus de sécurité. Je parierais que Nicolas Sarkozy a employé la première!

De toutes façons, nos jeunes, qui, comme chacun sait, sortent de l'école sans savoir ni lire ni écrire (en attendant de devenir racaille, casseur ou, pire, étudiant contestataire) risquent de comprendre «flexicarité»...

26 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

rigidature ?
démocrature ?
dictacratie ?
politicrature ?

J'vais me chercher un dolipralgan...

06 avril, 2006 12:00  
Anonymous Anonyme a écrit...

Eco-monopoly-tique. (de René Passet)

Chrématistictature - "citoyen sans emploi, veuillez vous rendre au centre d'extermination le plus proche".
Economarchie/Ecomonarchie absolue.
Néo-libérarchie.
Monopolarchie.

Je file continuer mes élucubrectures.

06 avril, 2006 13:25  
Anonymous Anonyme a écrit...

beau-coup de langue...

06 avril, 2006 14:09  
Anonymous Anonyme a écrit...

"Jean Passepartout, un surnom qui m'est resté, et que justifiait
mon aptitude naturelle à me tirer d'affaire. Je crois être un
honnête garçon, monsieur, mais, pour être franc, j'ai fait
plusieurs métiers. (...)

en dernier lieu, j'étais sergent de
pompiers, à Paris.

J'ai même dans mon dossier des incendies remarquables.

06 avril, 2006 14:19  
Anonymous Anonyme a écrit...

Il me semblait que l'on entendait plus volontier parler de "flexsécurité" ... et google et yahoo donnent un peu plus de 10000 entrées me semble t'il.

06 avril, 2006 16:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour,

Il semblerait que ce mot appartienne au langage de la Commission Européenne.
Vous le trouverez plusieurs fois dans ce document : http://ue.eu.int/uedocs/cms_Data/docs/pressdata/fr/ec/89014.pdf

06 avril, 2006 17:12  
Anonymous Anonyme a écrit...

Les mots-valises ont depuis longtemps droit de cité en français, à commencer peut-être par le célèbre "Sorbonagre" de Rabelais.

DB

06 avril, 2006 17:27  
Blogger Jean Véronis a écrit...

GM> "flexsécurité": j'y avais échappé aussi!

En anglais (les danois semblent aussi largement employer le mot anlais), le mot de loin le plus emplyé est "flexicurity" (110000 sur yahoo). "Flexsecurity" est marginal: 586 occurrences.

Des trois variantes, c'est "flexSECURITE" qui est le plus du côté de la sécurité, puisque "sécurité" y est en entier. C'est vraiment amusant de voir que les français ont déjà adapté inconsciemment le modèle!

Merci beaucoup de l'info!

06 avril, 2006 17:38  
Anonymous Anonyme a écrit...

Au sujet du modèle danois, il semble que l'on nous vende la situation théorique. En pratique, les chômeurs express subissent une pression monstre pour reprendre très vite n'importe quel boulot dans n'importe quelle condition, que ceux qui contrôlent les chômeurs ont vite fait de classer les "longues durées" (4 mois de chômage, c'est un signe de mauvaise volonté) en faignants et de les basculer de facto aux minima sociaux qui, pour le coup, portent très bien leur nom.

Donc, il semble que pour la sécurité, on repassera un autre jour...

06 avril, 2006 18:32  
Blogger Jean Véronis a écrit...

DB> "Sorbonne+onagre", l'âne de la Sorbonne: la race ne s'est pas éteinte... je crois qu'il a eu quelques soucis avec ça d'ailleurs et a remplacé par Sorbonicole dans des éditions ultérieures (souvenir diffus, à vérifier).

Mais Rabelais était un grand spécialiste: il y avait aussi la coquecigrue (coq+cigogne+grue) qu'avait reprise De gaulle à propos de la Commission de Bruxelles ("Ils bombinent dans le vide, comme la coquecigrue de Rabelais"), rataconniculer, robidilardique, et plein d'autres.

C'est probablement un procédé vieux comme le monde (ou comme la littérature au moins). Je ne sais pas quelle en sont les premières traces écrites. Aristophane, peut-être?

06 avril, 2006 18:36  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Monolecte> Mais non avec Sarko, la Sécurité, on va l'avoir, c'est promis ;-)

06 avril, 2006 18:42  
Anonymous Anonyme a écrit...

On entend aussi parler, plus conventionnellement, de flexi-sécurité.

Oui, c'est moins drôle. Mais c'est plus euphonique.


Flexécurité est peut-être le plus aisé à dire. C'est là-dessus que ça se jouera, probablement.

06 avril, 2006 19:19  
Anonymous Anonyme a écrit...

Jean Véronis a écrit...

Monolecte> Mais non avec Sarko, la Sécurité, on va l'avoir, c'est promis ;-)

Là, tu viens de gagner par KO total!
Bien vu... hélas!
;-)

06 avril, 2006 21:24  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'est la gloire!


http://www.lemonde.fr/web/articleinteractif/0,41-0@2-651865,49-759105,0.html?provenance=rss

"Ce n'était pas intentionnel, mais je suis ravi et je me suis pris au jeu"

La prochaine citation du jour?

06 avril, 2006 21:34  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Agnès> Vanitas vanitatum...

Ca me fait un peu rigoler d'être mis dans les leaders d'opinion. Agitateur de mots, ça m'irait, et je n'en demande pas plus!

Curieuse coïncidence, je viens de mettre en ligne la citation du jour, d'une certaine Agnès Maillard. C'est la même? (on a droit à un joker)

06 avril, 2006 21:44  
Anonymous Anonyme a écrit...

Non, ce n'est pas moi. Par contre plus haut, c'est Jules Verne.

06 avril, 2006 22:30  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Agnès> Pauvre Passepartout, déjà une série de petit boulots. Victime de la mondialisation (en 80 jours).

06 avril, 2006 22:49  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bah, tu sais bien que je signe toujours "Le Monolecte".
A ce propose, dans la suite des "bisous et des calins", vu à midi au Zapping, le nouveau jeu des étudiants : "un, deux, trois, CRS!", avec le gars retourné qui compte sur les boucliers de ma maréechaussée en face de lui. L'humour, c'est vraiment l'arme qui tue.
En plus, ces cons, ils ont réussi à faire marrer les CRS : moi, je vous le dis, c'est de début de la fin! :-D

06 avril, 2006 23:54  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je m'éloigne des ces badctualités... Je préfère des nouvelles d'informatiques, comme le nouveau Macrintoft... À voir grâce à un formidable outil :
http://www.up.univ-mrs.fr/cgi-veronis/nebuloscope?req1=bootcamp+dd%3C10&req2=bootcamp+dd%3E10&action=Contraster&taille=petit
Je suis loin des CRS, peut-être devraient-ils s'achter des macs...

07 avril, 2006 01:37  
Anonymous Anonyme a écrit...

Petites corrections mineures :

- INFORMAation + autoMATIQUE devrait être INFORMAtion + automaTIQUE (ou INFORmation + autoMATIQUE, no sé)
- PROfessionnel + logicCIEL devrait être PROfessionnel + loGICIEL

A moins que je me trompe... Bon, sinon merci pour ce blog très très sympa :)

07 avril, 2006 14:14  
Anonymous Anonyme a écrit...

flex...curité
c'est effectivement du vocabulaire de la Commission européenne mais surtout de l'agence de Dublin sur la sécurité au travail et de la filiale syndicale de la Commission, la Confédération européenne des syndicats.
Il est déjà tard mais pas trop tard pour s'intéresser au nouveau vocabulaire européen. Il recèle bien des surprises.
Remonter aux sources de ce vocabulaire est intéressant.
Par exemple, il est clair que "Dialogue social" est clairement du vocabulaire "commission européenne", qu'il est utilisé comme substitut à "négociation sociale" ce qui permet d'évacuer le conflit sous-jacent aux négociations et absent du dialogue.
Pourtant l'origine de "dialogue social" est française : Chaban-Delmas et Jacques Delors. Disparue du discours politique français, cette expression revient grâce à l'Europe.

09 avril, 2006 01:55  
Anonymous Anonyme a écrit...

On utilisera aussi le terme flexisécurité....c'est le mot qui fait la une du journal "20 minutes" de l'édition de Lille...
Reste à choisir... flexicurité, flexécurité, flexisécurité...flexiCPEcurité...

14 avril, 2006 11:19  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pour les amateurs de "mot-valise", et qui passent leurs vacances dans le Sud-Ouest (c'est le temps d'y penser), le quotidien régional de référence, Sud Ouest, propose chaque été (et depuis plusieurs années), une page sur ce fameux sujet dans son édition dominicale.Toujours dans son édition dominicale, mais le reste du temps, l'on retrouve une rubrique d'étymologie.

20 avril, 2006 23:09  
Blogger Charles Mougel a écrit...

Après un petit coup de chronologue, on se rend compte que que flexicurité est bien au dessus de flexécurité, ce depuis fin septembre. On observe même une période où flexicurité bénéficiait d'une bonne wisibilité : en Novembre décembre dernier.

30 avril, 2006 16:19  
Anonymous Anonyme a écrit...

Vu sur le site http://www.actuchomage.org

Le modèle danois : beaucoup d'emplois publics (36,9%)

L'emploi public représente 36,9 % des emplois (63,1 % pour le privé) au Danemark et seulement 19,4 % des emplois en France (80,6 % pour le privé).

Le Danemark est souvent cité en exemple : moins de chômage qu'en France, flexibilité, sécurité ... vous connaissez le discours, qui doit pourtant être fortement nuancé et replacé dans le contexte de la société danoise.

Mais le grand public ignore un aspect essentiel de la question sociale, trompé par les idolâtres du "marché" et de sa "main invisible". L'emploi public est beaucoup plus développé au Danemark qu'en France, près du double en proportion de la population.

L'emploi public danois compte pour 36,9 % dans l'emploi total, tandis que l'emploi public français se limite à 19,36 % de l'emploi total. La proportion d'emploi public est donc supérieure de 91 % au Danemark comparé à la France (36,90 / 19,36).

Au Danemark (2004), pour un emploi total de 2 507 000, l'emploi privé est de 1 582 000 (63,10 %) et l'emploi public de 925 000 (36,90 %).

En France (2004), pour un emploi total de 24 720 000, l'emploi privé est de 19 933 000 (80,64 %) et l'emploi public de 4 787 000 (19,36 %). L'emploi privé comprend 17 265 000 salariés et 2 668 000 patrons ou indépendants.

Si l'on veut de rapprocher des performances du Danemark pour la proportion d'emplois publics dans l'emploi total, augmentons par exemple de trois millions le nombre d'emplois publics. Car les besoins sont immenses : dans la santé et en particulier la prévention, dans la petite enfance, dans l'éducation et la formation des jeunes et des adultes, dans l'aide structurée et publique aux personnes âgées ...

Avec trois millions d'emplois publics en plus, l'emploi public atteindrait 7 787 000 emplois, soit 28,09 % de l'emploi total (devenu 27 720 000) et nous serions encore loin de la proportion danoise de 36,9 % d'emplois publics.

Par la même occasion, une bonne partie des nouveaux emplois publics pourrait être consacrée à une forte réduction du temps de travail, juste récompense des importants gains de productivité des années passées, pour ramener la durée réelle (pas seulement légale) à 28 ou 30 heures par semaine.

Voir plus de détails, avec tableaux statistiques, à cette adresse :

http://travail-chomage.site.voila.fr/danois/dk_emploi_public.htm

(le texte complet peut être imprimé ... )

01 juillet, 2006 01:18  
Anonymous Anonyme a écrit...

La duperie du modèle danois

Vu sur le site
http://www.actuchomage.org

Danemark et chômage : le modèle danois n'a aucun mérite

En 2004, le Danemark a plus de préretraités (187 200) que la France (139 700) pour une population active dix fois plus faible. Avec les autres mesures de marché du travail, le nombre réel de chômeurs est 2,52 fois le nombre officiel. Le taux de chômage réel devient 14,65 % au lieu d'un taux officiel de 6,38 %. La tromperie est dévoilée.
Avec une évolution de sa population active identique à celle du Danemark depuis quinze ans, non seulement la France n'aurait plus aucun chômeur officiel, mais le chômage réel serait résorbé pour l'essentiel. Et cela sans introduire une plus grande flexibilité des contrats de travail.

Si de plus la France avait eu recours à la même proportion de préretraites que le Danemark (6,78 % de sa population active), le chômage réel aurait entièrement disparu et beaucoup d'emplois à temps partiel seraient redevenus des emplois à temps plein.
Inversement, si la population active du Danemark avait augmenté dans la même proportion qu'en France (+12,1%), tout en créant aussi peu d'emplois (43 600 en quinze ans), le nombre de chômeurs aurait augmenté de 372 500 et le taux de chômage réel serait devenu 24,0 % de la nouvelle population active (après son augmentation).

Comme l'on voit, le succès apparent du Danemark ne doit rien à la flexicurité, mélange de flexibilité et de sécurité (discours bien connu). En fait, le modèle danois n'a aucun mérite pour résoudre le problème du chômage, une fois enlevés les artifices qui cachent le chômage réel et encore moins en tenant compte de la démographie de l'emploi.
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Au Danemark en 2004, pour un nombre officiel de 176 400 chômeurs, 268 300 personnes étaient enregistrées dans les "mesures de marché du travail" (labour market policy measures), des préretraites pour l'essentiel.. Le chômage réel était donc de 444 700 personnes.
La population active étant de 2 766 300 personnes, le taux de chômage officiel était de 6,38 %. Mais, en réintégrant les 268 300 faux inactifs (préretraités ...) dans la population active, celle-ci devenait 3 034 600 personnes et le taux de chômage réel 14,65 %. Ce taux est un minimum, car ne prenant pas en compte les "invalides" pour raisons sociales.

En France en 2005, pour 2 420 000 chômeurs au sens de l'Anpe (catégorie Defm 1) et 2 717 000 chômeurs au sens de l'Insee, le nombre réel de chômeurs en équivalent temps plein était de 4 092 000, soit un taux de chômage réel de 14,53 % (compte tenu de la correction sur la population active) . Pour rester comparable aux données danoises, l'équivalent en chômage des emplois à temps partiel n'est pas pris en compte ici.
Voir l'article Chômage officiel et chômage réel (2005) sur le même site
http://travail-chomage.site.voila.fr/chomage/chom_reel2005.htm.
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Le modèle français est le plus honnête en matière de chômage, ou le moins habile pour en cacher l'étendue, comparé au modèle danois, anglais ou hollandais. Le recours aux préretraites massives est utilisé au Danemark, l'invalidité pour raisons sociales (sans réelle invalidité médicale) est la mesure principale en Angleterre (Royaume-Uni) et aux Pays Bas, ce qui n'empêche pas l'utilisation d'autres mesures pour cacher l'importance du chômage. Dans ces trois pays, le chômage réel est de deux à trois fois plus important que le chômage officiel et se trouve comparable au chômage réel en France.
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Enfin, le Danemark produit et exporte du pétrole et du gaz, ce qui arrange beaucoup les finances publiques et permet de payer un nombre considérable de préretraites pour faire baisser le chômage apparent en diminuant la population active.
----

Voir http://travail-chomage.site.voila.fr/danois/dk_merite.htm

pour un document trés complet et de grande qualité, avec des tableaux statistiques et les sources utilisées. D'autres aspects y sont aussi abordés : indemnités de chômage, coût du travail, durée effective du travail.

> En effet, cela vaut vraiment la peine d'aller voir le document original car tout est bien expliqué avec des informations sérieuses et issues des sources officielles (citées). Le texte peut être imprimé avec tous les traitements de texte (rtf)
.

24 juillet, 2006 15:25  

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mardi, avril 04, 2006

Lexique: Promulgation pour les veaux

Me voici de retour... J'ai écouté depuis Madrid l'allocution surréaliste de notre Présiroi. Tout a été dit: la bande son qui déraille, les lunettes des grandes occasions (mais pourquoi ne les sort-il que pour les allocutions? il semble pouvoir lire ses prompteurs sans problème les autres jours) -- et, bien sûr, le caractère totalement schizophrénique du contenu. Fin de règne pathétique. Mais je ne veux pas vous ennuyer, vous avez sans doute entendu tout ça en boucle jusqu'à la nausée.



Je resterai donc sur mon terrain de jeu favori, celui des mots. Je me suis aperçu que je ne connaissais pas la définition du mot promulguer. Ce qui me rassure, c'est que je ne suis pas le seul! Les lexicographes sont aussi tous dans l'erreur; le Trésor de la Langue Française nous dit par exemple:
PROMULGUER. Publier officiellement une loi, un décret, un texte dans les formes requises, et les rendre exécutoires.
Robert et Larousse disent à peu près la même chose. Le Conseil Constitutionnel et le Conseil d'Etat font aussi acte de lexicographes, et expliquent très clairement la façon dont il faut comprendre le mot promulgation sous la 5ème République. Cette décision du Conseil Constitutionnel explique sans ambiguïté la distinction entre publication et promulgation:

La promulgation et la publication de la loi sont deux notions différentes, même si on les confond souvent:

- La première est une opération juridique [...]. Par sa signature, le Chef de l'Etat atteste que le texte est conforme à celui voté par le Parlement et éventuellement passé par l'examen du Conseil constitutionnel. Il en affirme, selon la formule de Carré de Malberg, la " valeur impérative et exécutoire " [...]

- La publication, pour sa part, est une opération matérielle (porter le texte à la connaissance du public), mais comportant des effets juridiques importants (opposabilité).

La même page cite l'arrêt du Conseil d'Etat selon lequel la promulgation est "un acte par lequel le Chef de l'Etat atteste l'existence d'une loi et donne l'ordre aux autorités publiques de l'observer et de la faire observer".

Le garant des institutions invente donc une nouvelle définition de la notion de "promulgation", la promulgation du vide, qui aussi intéressante qu'elle soit, ne semble pas très conforme à la Constitution. Il faut dire que le Chef de l'Etat n'en est pas à une approximation près puisqu'il nous affirme sans ciller que "le Conseil constitutionnel vient de juger cette loi en tout point conforme aux principes et aux valeurs de la République". C'est manifestement faux, puisque deux de ses articles ont été censurés (art. 21 et 22). Mais puisqu'on y est, allons jusqu'au bout, ordonnons aux ministres (et en premier chef Jean-Louis Borloo) de se mettre dans l'illégalité en faisant obstacle à l'application de la loi, un délit puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000€ d'amende (à moins que ce soit l'article 68-1 de la Constitution qui s'applique dans le cas des ministres?). Et puis tant qu'on y est, asseyons-nous sur le principe de séparation des pouvoirs et prenons, en tant que Président de la République, l'initiative des lois: ordonnons la mise en chantier d'une nouvelle loi sur le CPE, et indiquons d'ores et déjà ce qu'elle contient; le Parlement sera ravi d'être à la botte.



Mais trève de persiflage. J'ignorais vraiment quelque chose sur le mot promulguer: son étymologie. Voyons... Promulgare? Le pro- n'est sans doute pas le pro- des pro-CPE et des anti-CPE (y aurait-il des anti-mulgations?). Plutôt le pro- de proclamer, proférer (mettre en avant). D'accord, mais mulgare? Mon latin de cuisine m'a trahi: pas de mulgare dans ma base de données mentale. Pourtant nous ne sommes pas loin de la cuisine. Le Dictionnaire Historique d'Alain Rey nous explique que promulguer viendrait peut-être de mulgere "traire, presser", que l'on retrouve aussi dans moudre, dans émulsion (c'est peut-être ça la clé: promulguer une loi, ce serait la touiller, la transformer en sauce ravigote --une émulsion comme chacun sait-- pour servir aux têtes de veaux que nous sommes) et dans l'anglais milk (lait, traire).

Pour Alain Rey, promulguer serait donc une métaphore, qui signifierait en gros "faire sortir en exprimant". Moui... Pourquoi pas? Mais cela me paraît un peu tiré par les cheveux et les autres dictionnaires que j'ai pu consulter sont remarquablement silencieux sur la question (sauf l'Oxford English Dictionary, qui donne la même étymologie pour promulgate).

Je me demande si la filiation n'est pas tout simplement pro + vulgare. Vulgare voulait dire "rendre public, propager, faire connaître au peuple". On a toujours cette racine dans divulguer, vulgariser.

Peut-être que des lecteurs érudits auront des pistes. En tous cas, la fameuse allocution restera un morceau d'anthologie! Pas très pro, et certainement pas de nature à vulgariser les principes constitutionnels, ni à réconcilier les veaux avec leurs hommes politiques et leurs institutions... On va finir par pro-meugler dans la rue si ça continue.

28 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Sur ce thème, lire aussi:
http://frederic-rolin.blogspirit.com/archive/2006/04/03/la-loi-sur-l-egalite-des-chances-n-a-pas-ete-promulguee.html

04 avril, 2006 12:13  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour,
sur http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=33464670;
est indiqué:
1784 «publier, annoncer publiquement» (MIRABEAU, Lettres, I, 22 juin, à Chamfort ds ROB.). Empr. au lat. promulgare «afficher, publier (une loi), faire connaître».

04 avril, 2006 12:23  
Anonymous Anonyme a écrit...

Entendu à France Inter lundi midi un constitutionnaliste qui avec un certain dépit dans la voix affirma que notre Présiroi (je reprends, excellent !) frôlait la haute trahison, puisqu'il était anticonstitutionnel de promulguer une loi en même temps que de demander au parlement de ne pas l'appliquer. Ben oui, mais faut comprendre la girouette à lunettes: si il avait demandé, conformément à la constitution, un nouveau débat au parlement, ses copains Galouzeau et Debré auraient mis leur menace de démission à exécution. Un véritable pro dans ses propos vulgaires au peuple...

04 avril, 2006 12:41  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Giorgio> Très bon lien, merci! (cliquable ici). Il me semble que l'interprétation la plus probable est la 1):

>> (...) le chef de l’Etat ne peut pas opposer sa volonté à celle de la Constitution. Dès lors que la loi est promulguée, elle s’applique quoi qu’en dise, ou qu’on qu’en veuille les autorités de l’Etat. Il en résulte évidemment que tout CPE signé serait conforme à la loi et par suite devrait recevoir application.

Je ne vois pas ce qui empêcherait des entreprises (peut-être un peu par provocation) de signer des CPE (sauf le souci de gérer par la suite les contentieux). D'ailleurs Borloo s'est couvert de ridicule en faisant de la rétention sur le formulaire. N'importe qui peut en bricoler un et il circule déjà largement sur internet!

04 avril, 2006 12:48  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Philippe> Oui, promulgare, pas promulgere.

Un détail intéressant: les dictionnaires anciens (Académie, 1762; Trévoux, 1752; Féraux, 1787) parlent simplement de "publication". A ma connaissance (à vérifier!) la précision de caractère exécutoire est rajoutée par Littré (1872): "les lois sont éxécutoires dans tout le territoire français en vertu de la promulgation qui en est faite par l'Empereur". Il faudrait faire des recherches plus approfondies, mais j'ai l'impression que c'est l'ordonnance royale du 27 novembre 1816 qui parle du côté exécutoire, à travers une question de délai (il n'y avait pas internet!):

Les lois sont exécutoires dans tout le territoire français, en vertu de la promulgation qui en est faite par le Roi (le Président de la République). Elles seront exécutées dans chaque partie du Royaume (de la République), du moment où la promulgation en pourra être connue.

Il y a un passage délicieux (partiellement cité par Littré) où l'on trouve le joli mot de myriamètre:

La promulgation faite par le Roi sera réputée connue dans le département de la résidence royale (dans le département où siège le Gouvernement), un jour après celui de la promulgation ; et dans chacun des autres départements, après l'expiration du même délai, augmenté d'autant de jours qu'il y aura de fois 10 myriamètres (environ 20 lieues anciennes), entre la ville où la promulgation en aura été faite, et le chef-lieu de chaque département.

La rediscussion de cette histoire de promulgation en 1870 (décret du 5 novembre 1870) devait être très présente à l'esprit d'Emile Littré et c'est sans doute ce qui a motivé son ajout.

04 avril, 2006 13:50  
Anonymous Anonyme a écrit...

Une précision, sous forme de citation, issue du lexique juridique de référence (le Vocabulaire juridique de l'association Henri Capitant, publié sous la direction de Gérard Cornu, cité ici dans sa première ed. PUF 1987,p. 623) : "Promulgation Lat. Promulgatio de promulgare, altération de provulgare, divulguer, rendre public.

Déclaration officielle intervenantn après l'élaboration d'une loi... qui préside à l'insertion de cet acte dans l'ordre juridique et qui conditionne son entrée en vigueur, sous réserve de la publication à intervenir".

04 avril, 2006 18:45  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Frédéric Rollin> Excellent! Merci pour cette référence, qui semble confirmer qu'il y a une autre piste que celle d'Alain Rey (ce qui n'enlève rien à l'estime immense que j'ai pour lui). J'ai découvert votre blog à grâce à Giorgio (plus haut) et j'y retournerai certainement: droit et langage sont intimement liés, depuis la nuit des temps -- et si je connais un peu le second, je suis plutôt ignorant du premier!

04 avril, 2006 20:02  
Anonymous Anonyme a écrit...

On trouve une analyse étymologique de mulgeo, « traire », très intéressante dans le Dictionnaire étymologique de la langue latine d'Ernout et Meillet, laquelle renvoie du reste à promulgare, « faire connaître en public ». Il est assez rare que, dans ce dictionnaire, les dérivés aient leur propre entrée. Les auteurs donnent une citation latine dans laquelle le terme est rapproché de prouulgari, ce qui ne serait qu'une étymologie populaire mais affirment qu'il est plus probable qu'il faille le faire dériver de mulgeo. Le reste de l'explication est celle qu'a reprise Alain Rey.

Petit détail intéressant, cependant, on trouve en vieil irlandais un verbe dérivé provenant du radical indo-européen *melg- (celui qu'on a dans mulgeo) avec un sens proche de celui qu'a promulgare : du-r-inmailc, glosé par promulgauit (« il a promulgué »).

04 avril, 2006 20:28  
Anonymous Anonyme a écrit...

Tant qu'à faire, autant donner la citation latine qui rattache promulgare à prouulgari : promulgari leges dicuntur, cum primum in uulgus eduntur, quasi prouulgari, « Les lois sont dites promulguées dès qu'elles sont rendues publiques au peuple ; c'est presque comme provulguer » (qui n'existe pas en français, contrairement à divulguer). Ernout et Meillet donnent comme références « P.F. 251, 1 » mais il n'existe pas dans leur ouvrage de table des abréviations des auteurs latins cités. Si j'en crois le Gaffiot, cela pourrait correspondre à Paulus ex Festo ou Paulus Diaconus (Paul Diacre), abréviateur de Festus au VIIIe siècle.

Cela demande confirmation.

04 avril, 2006 21:23  
Anonymous Anonyme a écrit...

Au pays du surréalisme: qui fait la loi?
Que les veaux de moins de 26 ans se montrent dignes de la schizophrénie de notre Présiroi et n'acceptent plus dorénavant que de vrais CPE.

05 avril, 2006 01:00  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Vincent Ramos> Quand je parlais de lecteurs érudits!

Merci beaucoup pour les références.

05 avril, 2006 08:26  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Agnès> Au pays du surréalisme: qui fait la loi? -- Ubu Présiroi?

05 avril, 2006 08:27  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Caroline> Merci Caroline! et bravo pour avoir trouvé la solution à l'énigme des lunettes: sinon, on se demande toujours si c'est lui qui parle ou sa marionette des Guignols.

05 avril, 2006 08:46  
Anonymous Anonyme a écrit...

Littré n'a pas ajouté le caractère "exécutoire" de la loi promulguée. C'est l'article 1 du Code Civil qui le prévoit depuis sa première version.
Par exemple, dans la version
de 1804 disponible sur Gallica :

« la publication, des effets et de
l' application des lois en général
(décrété le 14 ventôse an xi. Promulgué le 24 du
même mois)
article ier
les lois sont exécutoires dans tout le territoire français, en vertu de la promulgation qui en est
faite par le premier consul.
Elles seront exécutées dans chaque partie de la république, du moment où la promulgation en pourra
être connue.
La promulgation faite par le premier consul sera réputée connue dans le département où siégera le
gouvernement, un jour après celui de la promulgation ; et dans chacun des autres départemens, après l' expiration du même délai,
augmenté d' autant de jours (...)»

La version actuelle du Code Civil, toujours à l'article 1, dit :
« Les lois sont exécutoires dans tout le territoire français, en vertu de la promulgation qui en est faite par le Président de la République.Elles seront exécutées dans chaque partie de la République, du moment où la promulgation en pourra être connue.La promulgation faite par le Président de la République sera réputée connue dans le département ou siège le Gouvernement, un jour après celui de la promulgation ; et dans chacun des autres départements après l'expiration du même délai, augmenté d'autant de jours qu'il y aura de fois 10 myriamètres (environ 20 lieues anciennes) entre la ville où lapromulgation en aura été faite, et le chef-lieu de chaque département. »

On remarquera la continuité absolue du Code Civil sur deux siècles.

DB

05 avril, 2006 11:42  
Blogger Jean Véronis a écrit...

DB> Je disais "Littré" par rapport aux déiniftions de dictionnaires. je ne l'ai pas vu avant (Dictionnaire de l'Académie, etc.). Mais j'en ai peut-être loupé. En tous cas merci pour Gallica !

05 avril, 2006 13:37  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Oops. j'ai effacé par erreur ce commentaire de Jean-Marie Le Ray (toutes mes excuses!):


Bonjour Jean,

Ça doit être dans l'air du temps ! Ceux qui nous gouvernent font très fort en ce moment. Voici peut-être une idée de terme à définir dans le cadre de votre lexique : coglioni!
Cordialement,


Porca miseria! On ne s'ennuie pas en Italie! Je crois en effet que "coglioni" est plus fort que "couillons"... J'ai aussi vu que les medias anglophones se demandaient comment traduire; j'ai lu sur Reuters: Translations of "coglioni" in British and American dictionaries range from "idiot", "cretin", "fool" and "moron" to "prick" and "asshole". Ils connaissent maintenant un deuxième mot, après spaghetti!

En tout cas on dirait que l'insulte a déclenché une tempète sur la blogosfera!

05 avril, 2006 13:57  
Anonymous Anonyme a écrit...

Jean : « Je disais "Littré" par rapport aux déiniftions de dictionnaires. je ne l'ai pas vu avant (Dictionnaire de l'Académie, etc.). Mais j'en ai peut-être loupé. En tous cas merci pour Gallica ! »

La 6e édition du Dictionnaire de l'Académie (1832-1835) écrit déjà :
« PROMULGATION. s. f. Publication des lois, faite avec les formes requises. Les lois sont exécutoires à dater de leur promulgation. »

DB

05 avril, 2006 14:09  
Anonymous Anonyme a écrit...

et dans la même édition :
« PROMULGUER. v. a. Publier une loi avec les formes requises, pour la rendre exécutoire. On ne peut prétendre cause d'ignorance d'une loi qui a été promulguée. »

DB

05 avril, 2006 14:11  
Blogger Jean Véronis a écrit...

DB> Eh ben voilà, super! c'est juste l'édition que je n'avais pas. Merci!

05 avril, 2006 14:20  
Anonymous Anonyme a écrit...

Tant qu'à faire, pour confirmer les écrits de V. Ramos : référence à Paulus Diaconus (c. 720 - 799), Excerpta ex libris Pompei Festi de significatione uerborum, ligne 1 de la page 251 de l'édition de W.M. Lindsay (Teubner, 1913). À noter qu'en latin, je n'ai trouvé qu'une autre attestation de prouulgare dans un contexte similaire, promulgare étant plus fréquent.

05 avril, 2006 14:41  
Anonymous Anonyme a écrit...

Jean : « Eh ben voilà, super! c'est juste l'édition que je n'avais pas. Merci! »

Elle est à une portée de clic :
http://www.lib.uchicago.edu/efts/ARTFL/projects/dicos/

DB

05 avril, 2006 15:06  
Anonymous Anonyme a écrit...

Blogosfera:

SPQR

"sono pazzi questi romani"

Allez, il faut que j'aille transformer mes enfants chinois, le gazon n'est pas beau!

CQFD

05 avril, 2006 17:20  
Anonymous Anonyme a écrit...

Meri pour ces précisions !


AnT, de chez Smith en face
xxx

05 avril, 2006 23:02  
Anonymous Anonyme a écrit...

On le signale que la merveilleuse continuité du Code Civil que je vantais plus haut a pris fin avec une ordonnance de 2004 de Monsieur Raffarin, remplaçant l'article ancien par celui-ci :

« Art. 1er. - Les lois et, lorsqu'ils sont publiés au Journal officiel de la République française, les actes administratifs entrent en vigueur à la date qu'ils fixent ou, à défaut, le lendemain de leur publication. Toutefois, l'entrée en vigueur de celles de leurs dispositions dont l'exécution nécessite des mesures d'application est reportée à la date d'entrée en vigueur de ces mesures.

« En cas d'urgence, entrent en vigueur dès leur publication les lois dont le décret de promulgation le prescrit et les actes administratifs pour lesquels le Gouvernement l'ordonne par une disposition spéciale.

« Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux actes individuels. »

http://www.legifrance.gouv.fr/html/actualite/actualite_legislative/decrets_ordo/ordo2004-164.htm

DB

05 avril, 2006 23:10  
Anonymous Anonyme a écrit...

"Nous sommes bien dans la réalité. Le CPE est dans la loi et on peut utiliser la loi".

06 avril, 2006 11:11  
Anonymous Anonyme a écrit...

le lien:
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=8667

06 avril, 2006 11:13  
Anonymous Anonyme a écrit...

Promulguer ne serait-il pas un mot-valise : PROMouvoir + divULGUER ?

10 avril, 2006 08:24  
Anonymous Anonyme a écrit...

En latin, le Gaffiot nous donne "promulgare" et "promulgator" avec le même sens

PS : le premier qui me trouve l'étymologie de Obiwan-Kenobi, je mui paye à boire...

08 juin, 2006 14:25  

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