Twitter: Analyse du buzz Charlie Hebdo
Je suis l'évolution de l'affaire des caricatures de Charlie Hebdo sur Twitter depuis hier après-midi, grâce à la plateforme Trendsboard que nous sommes en train de lancer avec mon ami Benoit Raphaël, et j'ai envie de vous livrer quelques observations...
Le buzz a commencé sur Twitter en début d'après midi, avant la publication des premiers articles de presse quelques heures après, et c'est seulement dans la soirée que Google News a mis l'affaire en Une. Contrairement à ce qui se passe souvent, où Twitter est une caisse de résonance pour les dépêches d'agences et les médias classiques, le réseau a bien été ici la source première d'information. A condition bien entendu d'avoir les bonnes connexions, ce qui est un peu le problème de Twitter. L'info y est, mais l'utilisateur lambda n'y est pas forcément exposé... Charlie n'est remonté dans les #TT (trending topics) que dans la soirée. Globalement, Google News ou les pages d'accueil des médias restent donc encore la source principale d'information pour une majorité d'internautes.
La courbe ci-dessous montre l'évolution du buzz sur 24 heures.
On voit qu'après la pause nocturne, le buzz s'est amplifié aujourd'hui jusqu'en milieu d'après-midi, mais qu'il est en fort déclin. Chacun y est allé de sa réaction, on tourne la page. En France du moins, car l'affaire va se propager dans le monde, et vendredi, jour de prière, les braises encore chaudes risquent de déclencher un incendie (les ambassades et écoles françaises à l'étranger seront d'ailleurs fermées...).
Ce qui est frappant dans les tweets que j'ai pu suivre (des centaines, ce que ne peut pas faire l'utilisateur moyen du réseau faute d'outils), c'est que les réactions de pure indignation vis à vis des caricatures sont finalement assez peu nombreuses. Il y a peut-être une sociologie de Twitter qui explique la chose en partie. Peut-être aussi que la majorité des musulmans souffre en silence et ne souhaite pas ajouter d'huile sur le feu. Un certain nombre de tweets, quant à eux, défendent la liberté d'expression, c'était attendu, mais il est intéressant de constater que la majorité d'entre eux accusent finalement Charlie de mercantilisme : faire parler de lui à n'importe quel prix au nom d'une pseudo liberté d'expression. Beaucoup soulignent une certaine médiocrité de l'hedbo ("Du temps de Choron, les caricatures auraient été en Une !", etc.). L'article de presse le plus retweeté depuis hier est d'ailleurs un article du Plus de l'Obs, qui a pour titre "Charlie Hebdo" caricature Mahomet : pas du courage, mais du pur opportunisme, titre qui résume un grand nombre de réactions.
Voici par exemple les tweets les plus RT des 24 heures :
Et en bonus les principaux hashtags :
Les principaux users (les plus mentionnés, les plus retweetés, les plus prolixes — attention, Big Brother vous a repérés) :
Et voici enfin les principales entités nommées et termes détectés par ma technologie :
Intéressant de constater que les sujets d'entremêlent : Véronique Genest, Dieudonné, Jean-Luc Delarue... Ne vous demandez pas si Jamal Al-Hestomah est une erreur de mes algos. Ce n'en est pas une. C'est juste une blague de mauvais goût (mais je suis fier de l'avoir détectée, tous mes concurrents ne savent pas faire ça !).
L'outil continue de tourner. A suivre, donc. En espérant que non : si je n'étais pas un mécréant je prierais pour que les choses se calment...
Le buzz a commencé sur Twitter en début d'après midi, avant la publication des premiers articles de presse quelques heures après, et c'est seulement dans la soirée que Google News a mis l'affaire en Une. Contrairement à ce qui se passe souvent, où Twitter est une caisse de résonance pour les dépêches d'agences et les médias classiques, le réseau a bien été ici la source première d'information. A condition bien entendu d'avoir les bonnes connexions, ce qui est un peu le problème de Twitter. L'info y est, mais l'utilisateur lambda n'y est pas forcément exposé... Charlie n'est remonté dans les #TT (trending topics) que dans la soirée. Globalement, Google News ou les pages d'accueil des médias restent donc encore la source principale d'information pour une majorité d'internautes.
La courbe ci-dessous montre l'évolution du buzz sur 24 heures.
On voit qu'après la pause nocturne, le buzz s'est amplifié aujourd'hui jusqu'en milieu d'après-midi, mais qu'il est en fort déclin. Chacun y est allé de sa réaction, on tourne la page. En France du moins, car l'affaire va se propager dans le monde, et vendredi, jour de prière, les braises encore chaudes risquent de déclencher un incendie (les ambassades et écoles françaises à l'étranger seront d'ailleurs fermées...).
Ce qui est frappant dans les tweets que j'ai pu suivre (des centaines, ce que ne peut pas faire l'utilisateur moyen du réseau faute d'outils), c'est que les réactions de pure indignation vis à vis des caricatures sont finalement assez peu nombreuses. Il y a peut-être une sociologie de Twitter qui explique la chose en partie. Peut-être aussi que la majorité des musulmans souffre en silence et ne souhaite pas ajouter d'huile sur le feu. Un certain nombre de tweets, quant à eux, défendent la liberté d'expression, c'était attendu, mais il est intéressant de constater que la majorité d'entre eux accusent finalement Charlie de mercantilisme : faire parler de lui à n'importe quel prix au nom d'une pseudo liberté d'expression. Beaucoup soulignent une certaine médiocrité de l'hedbo ("Du temps de Choron, les caricatures auraient été en Une !", etc.). L'article de presse le plus retweeté depuis hier est d'ailleurs un article du Plus de l'Obs, qui a pour titre "Charlie Hebdo" caricature Mahomet : pas du courage, mais du pur opportunisme, titre qui résume un grand nombre de réactions.
Voici par exemple les tweets les plus RT des 24 heures :
Et en bonus les principaux hashtags :
Les principaux users (les plus mentionnés, les plus retweetés, les plus prolixes — attention, Big Brother vous a repérés) :
Et voici enfin les principales entités nommées et termes détectés par ma technologie :
Intéressant de constater que les sujets d'entremêlent : Véronique Genest, Dieudonné, Jean-Luc Delarue... Ne vous demandez pas si Jamal Al-Hestomah est une erreur de mes algos. Ce n'en est pas une. C'est juste une blague de mauvais goût (mais je suis fier de l'avoir détectée, tous mes concurrents ne savent pas faire ça !).
L'outil continue de tourner. A suivre, donc. En espérant que non : si je n'étais pas un mécréant je prierais pour que les choses se calment...
1 Commentaires:
Un outil productif !
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