Jean Véronis
Aix-en-Provence
(France)


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mardi, janvier 09, 2007

Lexique: Libertude, Egalitude, Fraternitude

On s'est beaucoup moqué de la bravitude invoquée par Ségolène Royal du haut de la Grande Muraille... Il faut dire qu'on a déjà trois mots pour rassembler les braves : la bravoure, la braverie (un peu vieilli) et la bravade (avec un sens un peu différent, certes). Un quatrième mot c'est peut-être un peu beaucoup, mais elle n'a pas tout à fait tort, tatie Ségo. Ce mot bravoure fait désordre. Vous en connaissez beaucoup, vous, des mots qui finissent en -oure ? A part, bien sûr, le célèbre «Pourvou que ça doure !» de Mme Bonaparte mère... Ce mot étrange de bravoure est une sorte de sans-papiers. Il fait semblant de venir du latin comme tout mot bien français qui se respecte, mais il nous arrive tout droit d'Italie. Voilà ce que c'est que d'avoir des rois qui se marient à des immigrées.

Mais trève de persiflage. Ca peut arriver à tout le monde de s'emmêler la langue dans le tapis. D'ailleurs je me demande en voyant la petite pause qu'elle a marquée et l'air espiègle qu'elle a eu en proférant cette énormitude linguistiquante, si elle ne l'a pas fait un peu exprès.



Plus gênante me semble être une autre expression, qui a été quelque peu masquée par la première. Les mots sont parfois comme les trains qui peuvent toujours en cacher un autre... On voit le premier, et paf, on se fait écraser par le second. Avez-vous noté ces droits humains dont elle plaide la cause ? Elle est décidément dans une grande phase de créativité, tatie Ségo ! Mais on avait déjà les Droits de l'Homme, dont on voit à peu près ce que ça veut dire, et qu'il serait très louable de défendre quand on se déplace dans certains pays qui les respectent peu.

On est en pleine langue de bois. Pour ne pas dire un gros mot qui fâcherait les gens qui vous invitent et qui organisent gentiment votre voyage, le Parti communiste chinois en l'occurrence, on invente une nouvelle expression. Comme ça, les Chinois n'ont pas entendu le mot qui fâche, et nous, on peut croire qu'elle a défendu les Droits de l'Homme.

Bel exercice de langue de bois. Mitterrand, dont elle marche sur les traces, avait au moins lui, fait résonner le nom Sakharov dans l'enceinte même du Kremlin...

D'ici qu'elle nous invente une nouvelle devise pour la Républicité si elle est élue. Je vois ça sur le fronton des mairies : Libertude, Egalitude, Fraternitude...



Post-scriptum


22/01 — Comme toujours vos commentaires sont extrêmement intéressants et font avancer à la fois la connaissance et la réflexion. Un grand merci à vous tous !

Sur l'expression droits humains je constate qu'il y a plusieurs sources :
  • l'expression peut-être un simple calque de l'anglais (human rights), en signifiant exactement ce qu'on entend d'habitude par droits de l'Homme (est-ce le cas pour Amnesty, s'il y a des spécialistes ?)
  • elle peut-être aussi, et ce n'est pas incompatible, une expression «fémininement correcte», qui signifie toujours la même chose
  • mais elle peut aussi vouloir signifier quelque chose de nouveau. Ainsi, j'ai lu dans certains journaux que ce serait une façon d'englober les droits de l'Homme classiques et les droits liés à l'écologie (le droit à avoir de l'eau potable, etc.). J'ai entendu Jean-Pierre Chevènement expliquer hier soir dans l'mission Ripostes que cela voulait dire droits de l'Homme et droits sociaux.
Alors, qu'en est-il dans la bouche de Ségolène Royal ? Des lecteurs du PS ont-il la réponse ?

35 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Je ne sais pas ce que ça donne en chinois mais si Ségolène se pointait aux Etats-Unis et partait des droits humains, il y aurait de fortes chances pour que ça soit traduit en "human rights" (comme l'aurait été l'expression droits de l'homme).

Il est donc possible que le recours à la langue de bois (en français dans le texte) n'ait pas suffit à éviter de prononcer les mots qui fâchent dans la langue des camarades du Parti Communiste Chinois.

09 janvier, 2007 22:37  
Blogger Sophie a écrit...

Si elle l'a dit en français, ce que je suppose, alors, peut-être, en tant que femme, comme moi, cela l'énerve peut-être un peu à chaque fois qu'elle doit dire 'Les droits de l’Homme', parce qu'en langue orale, on n'entend pas la majuscule... et qu’on a l’impression de ne pas y avoir droit, à ces fameux droits.
Dans ce cas là, ce n’est pas de la langue de bois, c’est une sorte de politiquement correct personnel.

09 janvier, 2007 22:56  
Anonymous Anonyme a écrit...

L'expression "droits humains" n'a pas été inventé par Ségolène Royal, c'est une expression très répandue et utilisée systématiquement par des organisations comme Amnesty International.

Des sites qui parle de ce débat de vocabulaire : http://www.aidh.org/drts_hom-hum.htm
http://dianeroman.free.fr/dotclear/index.php?2006/09/30/8-le-poids-des-mots-1
http://web.amnesty.org/library/index/fraorg330021998

09 janvier, 2007 22:58  
Blogger Sophie a écrit...

excusez-moi, il y a un peut-être de trop dans mon commentaire ci-dessus...

09 janvier, 2007 22:59  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour Jean,

Encore un blog passionnant… J’avoue toutefois que tu attribues trop de “créativité linguistique” à Ségolène Royal. Elle n’est pas la première à utiliser l’expression « droits humains » (je devrais dire la « collocation », puisque tu en parlais l’autre jour). Des sites comme ceux de l’UNESCO (dont le portail français a une page consacrée à l’éducation aux droits humains : http://portal.unesco.org/shs/fr/ev.php-URL_ID=3516&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html ) ou même le Monde Diplomatique utilisent cette expression depuis pas mal de temps. Une rapide recherche sur les moteurs de recherche (http://search.live.com/results.aspx?q=%22droits+humains%22&mkt=en-us&FORM=LVSP) montre qu’on a des centaines de milliers d’occurrences de cette combinaison (même Amnesty l’utilise). J’avoue préférer de très loin « droits de l’homme », mais cette créativité n’est pas récente.

Bien à toi,

Thierry

09 janvier, 2007 23:45  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ooops, désolé, je n’avais pas vu le commentaire de Mickaël à propos d'Amnesty en préparant le mien et je l’ai découvert après avoir posté le mien. Toutes mes excuses pour cette redondance...

Thierry

09 janvier, 2007 23:52  
Anonymous Anonyme a écrit...

En tout cas, compte tenu du nombre de ralliés de toutes les heures, elle n'est pas menacée par la solitude. Mais nous parfois par la lassitude, sinon par l'inquiétude. Et bientôt, dans un quartier enfin apaisé dans l'adoration de la Madone, au cours Florent son fils pourra reprendre les études...

10 janvier, 2007 09:31  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ben moi j'aime bien. Je trouve la bravitude beaucoup plus sympathique que la gouvernance, plus parent des gouvernantes que des politiciens.

Gwendal

10 janvier, 2007 09:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Vous écrivez : "Ca peut arriver à tout le monde de s'emmêler la langue dans le tapis."
oui, mais encore faut-il le reconnaitre et concéder que l'erreur est possible, même quand on s'appelle ségolène royal. le problème, c'est qu'elle ne reconnait pas l'erreur. voilà ce qu'elle dit (reprise du site rtl) : "la candidate a précisé qu'elle n'avait "pas fait d'erreur de français". Et d'ajouter : "C'est l'expression de la densité de ma pensée". Un "beau mot" que Jack Lang, "conseiller spécial" de Ségolène Royal invité du "Grand Jury", a regretté de ne pas avoir inventé."
ça c'est non seulement grotesque, mais choquant

10 janvier, 2007 10:00  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ségolène Royal est féministe jusque dans son langage et choisit "droits humains" plutôt que "droits de l'Homme", jugé ambigu, pour parler de la même chose. C'est une formule courte pour "droits de la personne humaine" ou un calque de l'anglais "human rights". Les "droits de l'Homme" ont la grandeur et la force de leur Histoire (la Révolution portée au Panthéon dans l'imaginaire collectif). Les "droits humains" semblent plus timides, moins fiers, plus concrets, plus féminins. Quant à savoir quelle expression serait plus efficace pour convaincre les chinois, il faudrait...parler chinois, non ?
J'ose vous poser la question: chercheriez-vous plus ou moins consciemment à répondre à ceux qui vous accusent de manquer d'esprit critique à l'égard de Ségolène Royal ?

10 janvier, 2007 11:05  
Blogger Marianne a écrit...

J'ai entendu d'autres néologismes en -ude, je crois que c'est une mode. Je me demandais si ce n'était pas l'influence des expressions américaines comprenant le mot "attitude" à toutes les sauces, comme "french attitude", "zen attitude"...
En tout cas je trouve que faire et assumer des néologismes (tant que tout le monde les comprend), c'est le summum de la coolitude. D'ailleurs j'ai toujours pensé que Ségolène était la branchitude incarnée ;-)

10 janvier, 2007 11:46  
Anonymous Anonyme a écrit...

Rien ne vaut la la belgitude... ;-)

10 janvier, 2007 12:10  
Anonymous Anonyme a écrit...

Comme d'autres, j'avais déjà entendu cette expression. J'imagine que Libé qui féminise les auteures avait déjà adopté cette règle politiquement correcte.

De plus, un ordre franc-maçon porte depuis plus d'un siècle ce nom...
http://www.droit-humain.org/

10 janvier, 2007 12:17  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je pensais également qu'il s'agissait d'une façon "diplomatique" d'aborder le problème des droits de l'Homme. Il est vrai qu'il serait nécessaire de connaître comment cette phrase a été traduite...
Le fait qu'il s'agisse d'un ordre franc-maçon n'est peut être pas un hasard non plus, certains membres influents du PS font partie du Grand Orient de France.

10 janvier, 2007 12:34  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ou chopâtes-vous cette étrange photo de Royal sur fond de drapeau tibétain ?
Le tibet, encore et toujours sciemment oublié de ces voyages officiels...
Et ce sont les mêmes, qui oublient ce pays annexé depuis plus de 50 ans,qui vont nous dire que poser des bombes pour libérer un pays occupé ne sert à rien. On parle cependant beaucoup plus de la palestine que du Tibet depuis 50 ans, et même si au point de vue du résultat aucune de ces 2 nations ne s'est encore liberé, force est de constater que le "conflit israëlo-palestinien" est infiniment plus médiatisé que l'ocupation chinoise aux tibet, et que les horreurs subies par tous les tibétains, hommes, femmes, enfants, moines, nonnes ou civils.
Les Han ont envahi le Tibet, poussés à émigrer par un régime impérialiste, et les colons chinois sont aujourd'hui plus nombreux que les tibétains au Tibet.
Mais le Dalaï lama a raison, tuer est nefaste et ne soufre aucune exception, point barre. Et rien n'est éternel, surement pas le régime chinois en tout cas. Le Tibet domina la Chine a une époque. La roue tournera sans doute encore...
Tibet oublié, tout comme les droits de l'homme, tellement occultés qu'on ne sait plus comment les nommer.

Ce voyage de la prétendante me fait penser à ce clip d'I am, "la fin de leur monde", attention les images choquent et il durent plus de 10 minutes : http://www.90bpm.net/video/clip-fr/akhenaton-ft-shurik-n-la-fin-de-leur-monde.htm
Akhenaton dit à un moment "j'adore ce moment où ils dévoilent le minois de celui qui devra tailler des p**** monumentales aux chinois"
(aucun rapport avec le fait que Ségolène soit une femme, Chirac fait ça très bien aussi...)

10 janvier, 2007 13:14  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Mickael, Thierry, Sophie, Coujou> Merci d'attirer mon attention sur l'origine de ce "droits humains", chez Amnesty en particulier. Il n'était pas parvenu jusqu'à moi. J'imagine que j'ai eu la réaction des Français lambda qui ont écouté ses propos... Et il se peut effectivement que ce soit une féminisation du terme, ou du moins une "démasculinisation" (mais une autre façon de dire, serait les "Droits de l'Homme et de la Femme", ce qui dans certains pays mettrait drôlement les pieds dans le plat). Effectivement, en anglais, comme en chinois la nuance se perd.

Mais en tous cas, elle n'a tout de même pas été très virulente sur les droits en question, sur le Tibet, etc. Très mezzo voce. Je crois que les commentateurs ont été unanimes...

10 janvier, 2007 13:31  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Yann> Oui, cette tentative de "sauvetage" par les lieutenants de Royal a été pitoyable. Parfois, un peu d'humilité, assorti d'un peu d'humour est le meilleur remède à une bourde ou un faux-pas (bien pardonnable d'ailleurs)...

10 janvier, 2007 13:33  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Royka> Le montage avec le drapeau, c'est moi qui l'ait fait. Une sorte de masque... Merci pour le lien vers le clip.

10 janvier, 2007 13:35  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ceux qui comme moi ont vu les images de Ségolène sussurant "bravitude" à la caméra avec un sourire complice, penseront peut-être comme moi que ce néologisme était voulu. Ça me rappelle un certain abracadabrantesque, dont la rumeur dit que De Villepin l'a soufflé à Chirac pour son allocution télé du 21 sept 2000. Celui-ci était l'arbre qui servait à cacher la forêt des affaires judiciaires de notre premier magistrat. Madame Royal a déjà inventé ségolisme, pour éviter un royalisme un peu collant. Ces néologismes ont une vertu: faire parler du candidat, occuper le terrain et le PAF (comme je fais ici, d'ailleurs). En outre, ils donnent à Jean Véronis des mots-marqueurs de web, ce qui lui permet de faire des études linguistiques sur les moteurs de recherche ;-)

10 janvier, 2007 15:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Dites, pour l'instant, "bravitude" sur le chronologue (11 janvier vers 19h00) ne donne rien. Est-ce normal, alors que tout le monde ne parle plus que de ça ou presque depuis trois jours ?

11 janvier, 2007 19:00  
Anonymous Anonyme a écrit...

Hello! Le mot "humain" (adjectif+substantif) a du moins le mérite d'être neutre et "naturellement" mixte(comme "Mensch" en Allemand). Le mot "Homme", lui, est un de ces mots masculins qui a le privilège ambigu de l'universalité. Ce qui n'arrive jamais aux mots féminins, qui ont en revanche bien souvent le monopole du péjoratif. De la péjoralité? :-)

11 janvier, 2007 20:35  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pas d'accord, Anne-Lise. L'origine de "homme" est "homo" en latin. Pour l'homme masculin, c'est "vir", qui a donné viril. Si on parlait de droits virils, ce serait effectivement discriminatoire envers les femmes. Mais homme dans "droits de l'homme" a le sens de "Mensch". L'autre face du problème, c'est qu'il n'y a pas de droits inhumains et qu'on ne parle pas de droits enfantins mais de droits de l'Enfance...

11 janvier, 2007 21:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Peut-être est-ce un signe de grande naïveté de ma part, mais suis toujours surpris qu'un débat sur le bon usage de la langue française dérape immanquablement en justifications politiciennes ou partisanes. Critiquer (au sens étymologique de "discerner") le langage visuel ou verbal d'un candidat reviendrait donc à se situer de facto dans le camp d'en face… On croit rêver; et ça tiendrait même du cauchemar si on y sogee un peu. Le français est une belle langue, complexe, plastique quand il le faut (il suffit d'écouter les chansons de Nougaro entre autres, et ne parlons même pas des vers de Rimbaud…) bref le français est une langue, riche, subtile, vivante mais surtout c'est notre langue, avec son histoire, sa clôture, ses effets de sens…
Suprême naïveté de ma part donc, j'aurais préféré que Madame Ségolène Royal reconnaisse qu'elle s'est trompée, qu'elle a condensé deux mots en un, qu'elle a créé un effet de sens involontaire, que ça peut arriver à tout le monde, plutôt que d'assister à cette débauche de justifications "capillotractées" dont la palme revient incontestablement à Jack Lang pour son ""L'inventivité sémantique fait partie de la capacité d'un candidat à parler une autre langue que la langue de bois. Ségolène Royal "parle une langue qui touche le coeur des gens." !!!!!!!
Parce que là, on si on en arrive pas à friser la "connitude" c'est que je m'y connais pas… Si toutefois l'on fait signifier à ce nouveau barbarisme, qui revient comme un boomerang sur celui qui l'énonce, son intention à peine masquée de prendre impunément les gens pour des… lanternes. Mais si ! Quoi, c'est pas ça, la bonne expression ? :-)

12 janvier, 2007 15:05  
Anonymous Anonyme a écrit...

arghhhh ! damned ! il faut lire "songe" à la place de sogee… désolé ! :-D

12 janvier, 2007 15:12  
Blogger Jean Véronis a écrit...

CDS> La "connitude": j'adore ! et je partage votre avis...

Ce Jack, on ne s'en lasse pas!

12 janvier, 2007 15:14  
Anonymous Anonyme a écrit...

Rappelons à tout hasard que dans la région où travaille Jean Véronis et où j'ai eu l'honneur de venir au monde quelques années auparavant, dire que quelqu'un "Il est brave", en gros c'est dire qu'il est un peu con. Peut-être faudrait-il chercher de ce côté-là la bravitude de la madone des sondages et des journalistes.

12 janvier, 2007 15:29  
Anonymous Anonyme a écrit...

« Droits humains », de la langue de bois ? Une trouvaille ?

Non, c'est tout bêtement un anglicisme. Comme l'a remarqué quelqu'un, en anglais, on dit Human Rights. L'expression qu'a employée Ségolène Royal n'est rien d'autre que la traduction littérale de l'anglais. Amnesty l'emploie pour la même raison, c'est une organisation d'origine anglaise. C'est comme « globalisation » (globalization) pour « mondialisation », etc.

13 janvier, 2007 15:16  
Anonymous Anonyme a écrit...

Connaissant la capacitude de Ségolène à causer la France, et son féminisme sourcilleux, je verrais plutôt "Libritude, Égalitude, Sororitude" sur les mairies et les écoles.

14 janvier, 2007 07:36  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je trouve cet emballement médiatique autour de la bravitude ségolénienne assez abracadabrantesque!

14 janvier, 2007 12:23  
Anonymous Anonyme a écrit...

Jullien

Arf ! gageons que la "France respirante" saura fermer les yeux (et se boucher les oreilles ?) sur ces libertés sémantiques...

15 janvier, 2007 11:44  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour, je trouve qu'on en a fait beaucoup trop sur les mauvais mots de Mme Royal -de bravitude à droits z'humains- et pas assez sur ses propos très choquants concernant la justice chinoise, selon elle "plus rapide que la justice française". Elle aurait même pu préciser "plus expéditive", si on en juge d'après le nombre annuel des exécutions capitales. Enfin, la petite dame n'en est plus à une bourde près !

15 janvier, 2007 12:43  
Anonymous Anonyme a écrit...

juste pour dire que le regard et l'intonation amusés de Sego au moment où la "bravitude" lui venait à la bouche m'incitent moi aussi à penser qu'elle n'était pas dupe de la singularité du vocable qu'elle était en train de créer.
Autre chose , nos voisins espagnols ne parlent pas des Derechos del Hombre mais des Derechos Humanos
Encore une : j'ai horreur de l'expression "la petite dame"

16 janvier, 2007 11:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

J'arrive après la bataille, mais c'est que je viens de découvrir cet excellent blog, grâce à celui d'imedias.biz (spécial Présidentielles; oui, c'est de la pub).
Sur "droits humains", tout semble avoir été dit et bien dit plus haut.
Mais pour "bravitude", j'ai ma thèse. Mme Royal a fait l'espiègle, nous sommes plusieurs à le penser. Je n'ai pas les images en tête, mais il me semble qu'elle citait ostensiblement un manuel de conversation français-chinois.
Or, avez-vous jamais eu entre les mains ce genre de fascicules? En Chine, ils sont produits à 100% sous le contrôle du Parti. Bien souvent, on a l'impression que les rédacteurs sont des Chinois qui ont appris un français à la fois très scolaire, très formel et... un peu approximatif.
Je ne serais donc guère étonné que "bravitude" figurât en traduction "sérieuse" d'un adage chinois, que Mme Royal a repris avec humour, sans le corriger.
Je n'ai plus de tels manuels sous la main, mais quiconque peut s'en procurer un découvrira, j'en suis sûr, plusieurs cousins de la "bravitude".
Enfin, c'est ce que je suggestionne.

18 janvier, 2007 15:19  
Anonymous Anonyme a écrit...

Oncidium (espèce d'orchidée)

Je suis chinoise, et je constate que nos traductions sont nombreuses. Ce qui importe aussi beaucoup, c'est les commentaires de traducteurs qui vous aident à vous mettre sur la piste de la langue différemment incarnée.

"Bravitude" serait pour moi un état de fait, tandis que "bravoure" désigne une qualité d'acquisition par la volonté et le volontarisme.
le plein ou la plénitude,désignent deux réalités différentes,deux objets intellectuels différents.
Sollicitation et sollicitude etc.
Tout cela se donne à affiner selon la taxonomie.

Une langue est vivante quand elle s'incarne et s'invente au fil des besoins émotionnels ou techniques.
Comme une sculpture, elle se modèle et s'articule. Elle donne formes et volumes. Elle laisse sentir son matériau et sa densité. Elle cadence et rythme. Elle est le reflet de sa cohérence.

Personnellement je refuserais la réforme philosophique de l'ONU à vouloir transformer les "Droits de l'Homme" en "droits humains". Un nouveau concept qui souffre d'absence de débats sur la forme comme sur sa substance que le parti socialiste suisse promettait de défendre auprès des institutions internationales. Mais c'est pour innover et sans doute pour plaire aux mouvements féministes que notre Femme-Ministre des affaires étrangères se livre à tel exercice.
Soulignons, au passage, que l'obsession suisse de mettre les femmes à toutes les hautes fonctions électives ne retombe plus. C'est même la condition pour rendre un liste de candidats recevable.

J'aime mieux l'appellation Droits de l'Homme qui fait référence aux âpres luttes de 1789. Ils nous rappellent d'humaines réalités d'existence et de légitimité qui les ont poussés et élevés au stade d'individus, ensuite de personnes de part des principes pensés et rendus irréductibles dans leurs projets de société :
des "Droits" au sens de sources de méditations, lesquelles ont permis aux hommes, femmes et enfants de toutes qualités de convenir des moyens confortables de vivre ensemble dans la connaissance minimales des règles, créant des échanges et des solidarités comportant droits et devoirs très concrets.

"Bravitude" serait pour moi un état de fait, tandis que "bravoure" désigne une qualité d'acquisition par la volonté et le volontarisme.
le plein ou la plénitude,désignent deux réalités différentes,deux objets intellectuels différents.
Sollicitation et sollicitude etc.
Tout cela se donne à affiner selon la taxonomie.

Une langue est vivante quand elle s'incarne et s'invente au fil des besoins émotionnels ou techniques.
Comme une sculpture, elle se modèle et s'articule. Elle donne formes et volumes. Elle laisse sentir son matériau et sa densité. Elle cadence et rythme. Elle est le reflet de sa cohérence.

22 janvier, 2007 08:26  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'était certainement le vent du haut de la muraille qui lui sifflait (trop fort) entre ses deux oreilles ! ^_^

Elle est bien brave notre amie Ségo !

11 octobre, 2008 07:40  

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