2007: Travail et environnement
Je suis invité ce soir au Club Europe 1 France 2007 (18h - 21h), qui portera sur deux thèmes, travail et environnement. Je vous fais bénéficier de mes petites chroniques en avant-première...
Allez, je vais monter à cheval dans la campagne aixoise (où il fait un froid de loup), puis une bonne douche, un coup de TGV et à tout à l'heure sur les ondes !
Puisque le premier thème de l’émission de ce soir est le travail, j’ai regardé comment les candidats en parlaient. J’ai analysé à l’aide de mes outils informatiques les principaux discours des « seconds touristes », par ordre alphabétique, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy.
Ca, ce sont les mots qui les séparent. Mais il y a aussi de nombreux mots qui les rapprochent, plus qu’on ne pense. Parmi les mots que les « seconds touristes » utilisent à peu près dans les mêmes proportions, je trouve en tête de liste des mots qui font peur, chômage, mondialisation, mais aussi des mots qui rassurent : confiance, courage, espoir.
Pourquoi pas ? Si se payer de mots n’augmente pas forcément le pouvoir d’achat, un peu d’espoir, ça ne peut pas faire de mal non plus…
Comme pour le travail, j’ai analysé les principaux discours du quatuor de « seconds touristes » avec mes petits outils informatiques. Douze grands discours depuis cet automne.
C’est assez surprenant, et affligeant, peut-être. Le mot environnement n’est pas utilisé du tout par Nicolas Sarkozy et François Bayrou. Évidemment j’ai pu louper quelques discours secondaires, mais il n’est pas dans les grands discours. Ségolène Royal l’utilise une fois. Le Pen 5 fois mais seulement 2 dans le sens écologique (le reste c’est l’environnement économique).
Ce n’est pas mieux pour le mot écologie. Seul Jean-Marie Le Pen l’utilise, et encore une seule fois.
Développement durable, personne sauf Sarkozy, 4 fois, mais pour donner une base de comparaison, il a employé le mot travail 32 fois dans son seul discours du 14 janvier. Et évidemment les mots je, me, ma, mon, moi, 270 fois comme je disais la semaine dernière.
Énergies renouvelables : personne. Ségolène Royal aime bien le mot énergie, qu’elle utilise 4 fois dans le seul JT de Claire Chazal de samedi. Mais l’énergie c’est la sienne et celle des Français dont elle « se nourrit », et qu’elle « va transformer en projet présidentiel ». Mais ça, je ne sais pas si c’est de l’énergie renouvelable.
Alors, si vous voulez mon avis, Nicolas Hulot a jeté l’éponge en croisant les doigts pour que son pacte soit durable, mais j’ai un peu peur que le combat pour la planète parte dans le grand compost de la langue de bois électorale. Mais comme on sait, le bois est un matériau écologique. C’est au moins ça.
Quelques images des coulisses de la semaine dernière...
Ca va marcher ce truc ?
Europe1-2007-01-18-1
envoyé par aixtal
Combien de participants au meeting UMP de la porte de Versailles ?
80 000 selon les organisateurs, 100 000 selon la police...
Allez, je vais monter à cheval dans la campagne aixoise (où il fait un froid de loup), puis une bonne douche, un coup de TGV et à tout à l'heure sur les ondes !
Travail
Puisque le premier thème de l’émission de ce soir est le travail, j’ai regardé comment les candidats en parlaient. J’ai analysé à l’aide de mes outils informatiques les principaux discours des « seconds touristes », par ordre alphabétique, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy.
- Le mot travail, c’est Nicolas Sarkozy qui l’emploie le plus et de très loin. Il s’agit très souvent du respect du travail ou du travail qu’il faut revaloriser.
- Ségolène Royal, elle, emploie surtout le mot salariés, qu’il faut protéger, bien sûr. Elle l’utilise 4 fois plus que Nicolas Sarkozy !
- Quant à François Bayrou, c’est le mot entreprise qui le distingue. Il l’emploie 5 fois plus que Ségolène Royal, et trois fois plus que Nicolas Sarkozy.
- Enfin, Jean-Marie Le Pen ne parle guère de salariés, ni d’entreprise, son mot fétiche à lui, c’est le peuple. En l’occurrence, le peuple laborieux, expression un peu laborieuse, qu’il est le seul à utiliser.
Fréquences relatives (pour 10000 mots)
Bayrou | LePen | Royal | Sarkozy | |
entreprise | 25 | 6 | 5 | 8 |
peuple | 20 | 35 | 8 | 4 |
salariés | 7 | 5 | 26 | 6 |
travail | 4 | 18 | 30 | 40 |
Ca, ce sont les mots qui les séparent. Mais il y a aussi de nombreux mots qui les rapprochent, plus qu’on ne pense. Parmi les mots que les « seconds touristes » utilisent à peu près dans les mêmes proportions, je trouve en tête de liste des mots qui font peur, chômage, mondialisation, mais aussi des mots qui rassurent : confiance, courage, espoir.
Pourquoi pas ? Si se payer de mots n’augmente pas forcément le pouvoir d’achat, un peu d’espoir, ça ne peut pas faire de mal non plus…
Environnement
Comme pour le travail, j’ai analysé les principaux discours du quatuor de « seconds touristes » avec mes petits outils informatiques. Douze grands discours depuis cet automne.
C’est assez surprenant, et affligeant, peut-être. Le mot environnement n’est pas utilisé du tout par Nicolas Sarkozy et François Bayrou. Évidemment j’ai pu louper quelques discours secondaires, mais il n’est pas dans les grands discours. Ségolène Royal l’utilise une fois. Le Pen 5 fois mais seulement 2 dans le sens écologique (le reste c’est l’environnement économique).
Ce n’est pas mieux pour le mot écologie. Seul Jean-Marie Le Pen l’utilise, et encore une seule fois.
Développement durable, personne sauf Sarkozy, 4 fois, mais pour donner une base de comparaison, il a employé le mot travail 32 fois dans son seul discours du 14 janvier. Et évidemment les mots je, me, ma, mon, moi, 270 fois comme je disais la semaine dernière.
Énergies renouvelables : personne. Ségolène Royal aime bien le mot énergie, qu’elle utilise 4 fois dans le seul JT de Claire Chazal de samedi. Mais l’énergie c’est la sienne et celle des Français dont elle « se nourrit », et qu’elle « va transformer en projet présidentiel ». Mais ça, je ne sais pas si c’est de l’énergie renouvelable.
Alors, si vous voulez mon avis, Nicolas Hulot a jeté l’éponge en croisant les doigts pour que son pacte soit durable, mais j’ai un peu peur que le combat pour la planète parte dans le grand compost de la langue de bois électorale. Mais comme on sait, le bois est un matériau écologique. C’est au moins ça.
Quelques images des coulisses de la semaine dernière...
Ca va marcher ce truc ?
Europe1-2007-01-18-1
envoyé par aixtal
Combien de participants au meeting UMP de la porte de Versailles ?
80 000 selon les organisateurs, 100 000 selon la police...
Libellés : Politique
9 Commentaires:
Du fond de mon lit, ce matin, j'entendais
Sarko
à la radio
parler de ceux qui se lèvent tôt
pour aller au boulot...
J'ai eu peur.
Si mes souvenirs sont exacts, dans une conférence il y a deux ou trois ans, je crois avoir entendu A. Salem parler de la mutation de "travailleurs" à "salariés" dans le discours des syndicalistes.
Les hommes (et femmes) politiques ne font donc qu'accentuer cette tendance déjà amorcée il ya pas mal de temps par les plus âpres défenseurs des "travailleurs".
"Travailleurs" a peut-être disparu parcequ'il s'utilisait en opposition à "rentiers". Conclusion : mais non, les rentiers n'ont pas disparus. Ils n'ont plus d'opposant (CQFD, éventuellement).
Ou, plus simplement peut-être, parceque le "travail" ne fait plus rêver grand monde.
Enfin, ce que j'en dit, c'était pour jouer avec les mots...
De Nicolas Sarkozy, hier soir, repris d'une dépêche Reuters intitulée : "Sarkozy mitraille la gauche et se fait avocat du travailleur". A croire que ces conseillers lisent votre blog !
""Il a accusé la gauche de ne plus écouter le peuple "dans son aspiration à la sécurité, à l'identité, à la protection" et a répété à plus d'une quinzaine de reprise les mots "travailleurs" et "ouvriers" dans une ode à la "culture ouvrière".
Il a ainsi déclaré qu'il entendait rendre "au travailleur la première place dans la société" et "redonner au beau nom de travailleur le prestige qu'on lui a retiré".
"Je ne laisserai pas (...) se perdre cette culture ouvrière", a-t-il dit. "A leur manière, les travailleurs sont des résistants, des résistants contre la disparition d'un type de civilisation et d'un type d'homme.""
Désolé d'ajouter un commentaire pas très utile mais ça me démange.
J'ai commencé mon blog il y a un an par un "au commencement était le Verbe"...alors autant vous dire que votre site m'émerveille, ce décortiquage du Verbe est un vrai délice.
Merci
Cricriben> travailleurs : oui, j'ai vu ça. Dingue, non? j'ai fait un petit billet.
Erasme> Merci, les compliments font toujours plaisir !
Les mots pour soigner les maux sont insufisants, il faut des solutions pour y arriver. Et les concepts unissent les deux. Faut suivre le fil, remonter la piste...
combien de FRANCE dans le dicours de metz du 11 avril
de segolene royal
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