Lexique: Ne mesquinons pas !
Mon ami Pierre Lazuly (Chroniques du Menteur, Sauf la nuit, Rezo.net) me signale un mot étrange dans la bouche de la Madone. En réunion avec les présidents de région PS, elle se plaint d'«un Etat central qui tergiverse et qui mesquine» (Libé).
Curieux mot en effet. Pas de verbe mesquiner dans le Petit Robert ou dans le Petit Larousse. Mais ne mesquinons pas. Il n'est pas interdit de créer des mots. C'est même une excellente idée, si vous voulez mon avis. Ce verbe mesquiner est d'ailleurs probablement un de ces mots qui sont réinventés régulièrement, parce qu'on en a besoin dans le fond, et qui n'arrivent pas à s'implanter, parce qu'on n'en a quand même pas tant besoin que ça... L'écologie du langage, vous dis-je. Si le TLF le cite, il n'a pas droit à sa propre entrée. On le trouve enfoui dans une remarque sur l'adjectif mesquin, avec deux exemples du XIXème siècle.
Mais savez-vous que ce mot est un immigré clandestin ? Il nous arrive de l'italien (meschino) ou de l'espagnol (mezquino), peut-être en passant par le provençal. Dans tous les cas, ces mots proviennent eux-mêmes de l'arabe, miskin. Ce qui est étonnant c'est que ce mot signifiait pauvre, malheureux. Étonnant changement de sens au fil des siècles, mais qui en dit long sur nos mécanismes de pensée. Le pauvre manque de grandeur, et finalement il est mesquin...
Quand au fond, Ségo a raison : du flouze, il n'en arrive pas bezef dans les petits bleds de province. Je me le dis chaque fois que je vais chercher un recommandé à la Poste et que je fais la queue 35 minutes devant un guichet où une malheureuse employée vit, elle, 35 heures hebdomadaires d'enfer... Et on a de la chance qu'il y en ait encore un, de guichet.
Curieux mot en effet. Pas de verbe mesquiner dans le Petit Robert ou dans le Petit Larousse. Mais ne mesquinons pas. Il n'est pas interdit de créer des mots. C'est même une excellente idée, si vous voulez mon avis. Ce verbe mesquiner est d'ailleurs probablement un de ces mots qui sont réinventés régulièrement, parce qu'on en a besoin dans le fond, et qui n'arrivent pas à s'implanter, parce qu'on n'en a quand même pas tant besoin que ça... L'écologie du langage, vous dis-je. Si le TLF le cite, il n'a pas droit à sa propre entrée. On le trouve enfoui dans une remarque sur l'adjectif mesquin, avec deux exemples du XIXème siècle.
Mais savez-vous que ce mot est un immigré clandestin ? Il nous arrive de l'italien (meschino) ou de l'espagnol (mezquino), peut-être en passant par le provençal. Dans tous les cas, ces mots proviennent eux-mêmes de l'arabe, miskin. Ce qui est étonnant c'est que ce mot signifiait pauvre, malheureux. Étonnant changement de sens au fil des siècles, mais qui en dit long sur nos mécanismes de pensée. Le pauvre manque de grandeur, et finalement il est mesquin...
Quand au fond, Ségo a raison : du flouze, il n'en arrive pas bezef dans les petits bleds de province. Je me le dis chaque fois que je vais chercher un recommandé à la Poste et que je fais la queue 35 minutes devant un guichet où une malheureuse employée vit, elle, 35 heures hebdomadaires d'enfer... Et on a de la chance qu'il y en ait encore un, de guichet.
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7 Commentaires:
Moi je pencherais plutôt pour une influence provençale:
"A force de me faire mesquiner par cet état central qui me vide les poches trois fois par an je vais vraiment finir par ressembler à une esquinade !"
Quoi ? elle est pas valable ma théorie ? ;o)
Oh, fan, c'est pas bon de se faire esquicher les poches ! mais ressembler à une esquinade, c'est moins grave que d'avoir une tronche d'esche, quand même.
C'est tout à fait le genre de création qui aurait sa place dans un conjugueur ordinaire :
http://www.liberation.fr/culture/livre/218881.FR.php
je le mets sur ma liste pour le Père Noël, d'ailleurs, avec ton bouquin, bien évidemment.
Libérons les rections !
Merci pour le lien. Excellent. Je vais l'acheter aussi.
Quant à notre livre, non seulement il faut l'acheter, mais il faut l'offrir. Il fait un excellent cadeau ;-)
Je sais c'est un peu mesquin de se faire de l'auto-promo comme ça, mais que voulez-vous les chercheurs sont pauvres. Donc mesquins !
Que c'est mesquin, que c'est vilain ;-)
Moi qui pensais que tu allais bon Princer et me l'offrir... pff, déceptionnée je suis.
pas beaucoup d'arabophones par ici, car certains auraient déjà noté que "mskin", en arabe dialectal magrhébin signifie toujours pauvre, ou malheureux.
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