Référencement: Sexe hard
Je vois depuis quelques jours des requêtes pornos atterrir sur mon site... En farfouillant un peu, j'ai eu la surprise de voir qu'il se classe premier chez Google pour des requêtes telles que "sexe hard xxx" ou "hard xxx", et avec d'autres, comme "sexe hard", il est sur la première page!
Il y a des webmasters X qui seraient prêts à payer cher pour un tel positionnement! Mais qu'ai-je donc fait pour ridiculiser ainsi les efforts d'une industrie entière, et sans doute la plus lucrative du Web? Cette fois-ci, ça n'est plus un positionnement sur les infractus, ni même les vernis à ongles, et la compétition est autrement plus acharnée.
Pourtant, la recette est toujours la même. Tout d'abord, mettez vos mots-clés dans le titre: Google attribue toutjours une pondération énorme à cette partie de la page. Mais cela ne suffit évidemment pas: il vous faut absolument un site avec un gros contenu textuel, et un rafraîchissement fréquent. Les sites pornos ont tendance à avoir plutôt des images! Ils ont compris depuis longtemps qu'il fallait rajouter du texte, aussi truffent-ils leurs sites de morceaux de textes aléatoires, de bouts d'encyclopédie, etc. --mais les moteurs ne sont pas (totalement) idiots, et commencent à savoir reconnaître les bidonnages en la matière. Une autre clé, bien sûr, est d'avoir beaucoup de liens entrants, c'est-à-dire pointant vers vous. C'est la base même de l'algorithme du PageRank, et de ses avatars. C'est difficile pour les sites pornos, car ils sont en compétition les uns avec les autres et ne vont pas citer leurs concurrents -- et qui d'autre va les citer? Vous me voyez mettre des liens vers des sites zoophiles brésiliens? Evidemment, là aussi les webmasters organisent des réseaux de liens entre pseudos-sites bidons, mais les moteurs ne sont qu'à moitié dupes là aussi... Enfin, ce qui aide énormément, c'est d'avoir un site sur une filiale de Google (comme Blogger!) --on ne m'ôtera pas de l'idée qu'il y a un coup de pouce non négligeable (il suffit de comparer avec les autres moteurs).
L'ironie de ce positionnement inattendu est que mon billet est un coup de gougueule contre la pornographie omniprésente, qui envahit inexorablement le web, même sur les requêtes les plus innocentes (comme "femmes enceintes" en l'occurrence). Je souligne une fois encore que ça n'est pas un problème technique ("il y a de tout sur le web", "c'est difficile", etc.). Le filtrage est élémentaire dans une majorité de cas, et Google fait donc un choix délibéré de laisser remonter le porno sur les requêtes car cela lui rapporte de l'argent. Il vend même des liens sponsorisés vers les pornos, qu'il associe à nos requêtes les plus anodines. Comme ça n'est pas très bien toléré aux Etats-Unis (les lobbies monteraient illico un boycottage de Google et une médiatisation qui nuierait considérablement à la firme), Google se fait son beurre sale sur notre dos...
Une fois de plus, je ne suis ni un puritain, ni un censeur, mais cela me choque que mes enfants soit à une portée de clic de sites offrant zoophilie, bestialité, et tous les aspects de la pornographie la plus dégradante. Et rien ne peut les en protéger: ce ne sont pas les malheureux filtres que les parents bien intentionnés installent sur leurs ordinateurs familiaux qui arrêtent quoi que ce soit.
Que l'on ne s'étonne plus si la société dérive dans des violences incontrôlables, et une vision de plus en plus généralisée de la femme comme simple morceau de viande. On a bien peu parlé par exemple, de cette jeune fille de 14 ans, enlevée en avril à Carpentras par huit jeunes dont 5 mineurs, violée des dizaines de fois et obligée à se prostituer pendant quinze jours. Je ne dis pas que les jeunes en question ont été influencés par Internet, je n'en sais rien. Mais la contribution volontaire de Google est lourde de responsabilité dans un tel contexte. Offerte en spectacle continu à nos enfants et adolescents, l'esclavage sexuel de la femme n'est plus une transgression, il devient tout doucement la norme. Les victimes changent de bord : lorsque les jeunes en question sont passés au tribunal, ce sont eux qui ont été applaudis ! Mais nous parlions de la Constitution Européenne pendant ce temps...
Je suis heureux que mon billet soit classé premier. Peut-être fera-t-il réfléchir un court instant 1% des internautes qui arrivent ainsi dessus par hasard, à la recherche de chair (pas trop) fraîche. C'est déjà ça... Si d'autres voix s'élèvent et utilisent les quelques techniques simples que j'ai énumérées, nous pourrions même "spammer" Google sur cette question de la pornographie, et faire entendre la voix des citoyens. Après tout, ceux-ci n'ont-ils pas réalisé récemment que lorsqu'ils voulaient ils pouvaient dire non?
Je sais que certains lecteurs ne partageront pas mon avis, mais avant de se jeter sur les commentaires pour expliquer que la pornographie ça n'est pas si grave, ni si dégradant pour la femme, ni si dangeureux pour nos enfants, il faudrait qu'ils se renseignent. Cet article d'Isabelle Sorente est un bon point de départ.
Il y a des webmasters X qui seraient prêts à payer cher pour un tel positionnement! Mais qu'ai-je donc fait pour ridiculiser ainsi les efforts d'une industrie entière, et sans doute la plus lucrative du Web? Cette fois-ci, ça n'est plus un positionnement sur les infractus, ni même les vernis à ongles, et la compétition est autrement plus acharnée.
Pourtant, la recette est toujours la même. Tout d'abord, mettez vos mots-clés dans le titre: Google attribue toutjours une pondération énorme à cette partie de la page. Mais cela ne suffit évidemment pas: il vous faut absolument un site avec un gros contenu textuel, et un rafraîchissement fréquent. Les sites pornos ont tendance à avoir plutôt des images! Ils ont compris depuis longtemps qu'il fallait rajouter du texte, aussi truffent-ils leurs sites de morceaux de textes aléatoires, de bouts d'encyclopédie, etc. --mais les moteurs ne sont pas (totalement) idiots, et commencent à savoir reconnaître les bidonnages en la matière. Une autre clé, bien sûr, est d'avoir beaucoup de liens entrants, c'est-à-dire pointant vers vous. C'est la base même de l'algorithme du PageRank, et de ses avatars. C'est difficile pour les sites pornos, car ils sont en compétition les uns avec les autres et ne vont pas citer leurs concurrents -- et qui d'autre va les citer? Vous me voyez mettre des liens vers des sites zoophiles brésiliens? Evidemment, là aussi les webmasters organisent des réseaux de liens entre pseudos-sites bidons, mais les moteurs ne sont qu'à moitié dupes là aussi... Enfin, ce qui aide énormément, c'est d'avoir un site sur une filiale de Google (comme Blogger!) --on ne m'ôtera pas de l'idée qu'il y a un coup de pouce non négligeable (il suffit de comparer avec les autres moteurs).
L'ironie de ce positionnement inattendu est que mon billet est un coup de gougueule contre la pornographie omniprésente, qui envahit inexorablement le web, même sur les requêtes les plus innocentes (comme "femmes enceintes" en l'occurrence). Je souligne une fois encore que ça n'est pas un problème technique ("il y a de tout sur le web", "c'est difficile", etc.). Le filtrage est élémentaire dans une majorité de cas, et Google fait donc un choix délibéré de laisser remonter le porno sur les requêtes car cela lui rapporte de l'argent. Il vend même des liens sponsorisés vers les pornos, qu'il associe à nos requêtes les plus anodines. Comme ça n'est pas très bien toléré aux Etats-Unis (les lobbies monteraient illico un boycottage de Google et une médiatisation qui nuierait considérablement à la firme), Google se fait son beurre sale sur notre dos...
Une fois de plus, je ne suis ni un puritain, ni un censeur, mais cela me choque que mes enfants soit à une portée de clic de sites offrant zoophilie, bestialité, et tous les aspects de la pornographie la plus dégradante. Et rien ne peut les en protéger: ce ne sont pas les malheureux filtres que les parents bien intentionnés installent sur leurs ordinateurs familiaux qui arrêtent quoi que ce soit.
Que l'on ne s'étonne plus si la société dérive dans des violences incontrôlables, et une vision de plus en plus généralisée de la femme comme simple morceau de viande. On a bien peu parlé par exemple, de cette jeune fille de 14 ans, enlevée en avril à Carpentras par huit jeunes dont 5 mineurs, violée des dizaines de fois et obligée à se prostituer pendant quinze jours. Je ne dis pas que les jeunes en question ont été influencés par Internet, je n'en sais rien. Mais la contribution volontaire de Google est lourde de responsabilité dans un tel contexte. Offerte en spectacle continu à nos enfants et adolescents, l'esclavage sexuel de la femme n'est plus une transgression, il devient tout doucement la norme. Les victimes changent de bord : lorsque les jeunes en question sont passés au tribunal, ce sont eux qui ont été applaudis ! Mais nous parlions de la Constitution Européenne pendant ce temps...
Je suis heureux que mon billet soit classé premier. Peut-être fera-t-il réfléchir un court instant 1% des internautes qui arrivent ainsi dessus par hasard, à la recherche de chair (pas trop) fraîche. C'est déjà ça... Si d'autres voix s'élèvent et utilisent les quelques techniques simples que j'ai énumérées, nous pourrions même "spammer" Google sur cette question de la pornographie, et faire entendre la voix des citoyens. Après tout, ceux-ci n'ont-ils pas réalisé récemment que lorsqu'ils voulaient ils pouvaient dire non?
Je sais que certains lecteurs ne partageront pas mon avis, mais avant de se jeter sur les commentaires pour expliquer que la pornographie ça n'est pas si grave, ni si dégradant pour la femme, ni si dangeureux pour nos enfants, il faudrait qu'ils se renseignent. Cet article d'Isabelle Sorente est un bon point de départ.
L'avenir de l'homme est la femme
Elle est la couleur de son âme
Elle est la rumeur et son bruit
Et sans elle il n'est que blasphème
Il n'est qu'un noyau sans son fruit
Sa bouche souffle un vent sauvage
Sa vie appartient aux ravages
Et sa propre main le détruit
Louis Aragon (Le Fou d'Elsa)
Elle est la couleur de son âme
Elle est la rumeur et son bruit
Et sans elle il n'est que blasphème
Il n'est qu'un noyau sans son fruit
Sa bouche souffle un vent sauvage
Sa vie appartient aux ravages
Et sa propre main le détruit
Louis Aragon (Le Fou d'Elsa)
36 Commentaires:
L'article d'Isabelle Sorente est terrifiant...
Bravo
Merci
Lorsque vous avez posté l'article "femmes enceintes...", j'étais sûr, au vu des articles précédents (sur le vernis à ongles) que cela se passerait comme ça.
Comment s'attirer des visiteurs ? Utiliser la négation, que les moteurs de recherche ne modélisent pas... C'est ainsi que je suis rendu compte que la requête qui me rapporte le plus de visiteurs pour un site que je consacre à la chanteuse Alicia Keys est "Alicia Keys nue" pour lesquels je suis assez bien placé sur de nombreux moteurs, tout ça par ce que j'ai dit que ce n'était justement pas le genre à se déshabiller...
Là vous dénoncez ce que fait Google et vous vous retrouvez premier sur une requête porno. D'un autre côté, comme vous le dites, ça attirera peut-être des internautes "chauds" à réfléchir...
Ca montre en tout cas que Google, que beaucoup prennent comme une référence, est très simple à berner : Jean, si vous faites un billet en trouvant un moyen de dire "Britney Spears nue", je sais pas moi, un article intitulé "Je ne veux pas voir Britney Spears nue", vous serez le roi du pétrole ! ;D
Il faut distinguer l'exploitation d'êtres humains (voir l'article que vous citez) et l'influence sur les enfants (avec leurs conséquences à terme). Je recopie ce que j'avais mis en ligne par ailleurs :
"Rappel : rien ne prouve que la pornographie en elle-même (i.e. : non accompagnée de rapports pédophiles) provoque un traumatisme chez les enfants qui y sont confrontés (à la télévision par exemple). Par contre, tout indique que la violence à la télévision a un impact extrêmement fort sur les enfants.
Or, de quoi sont faits les programmes pour enfants ? Pas de sexe ("il faut protéger les enfants"), mais de violence extrême."
http://www.evoweb.net/blog/arc20031207.htm#BlogID105
Comme probablement énormément de webmasters (ce que vient de confirmer Vinz), un grand nombre des accès par moteur de recherche à mes sites sont liés à la taille du pénis, ou à la nudité de personnes d'origines diverses, et mes articles doivent sérieusement décevoir les visiteurs ainsi attirés. Que cette obsession soit aussi généralisée me paraît plus important à étudier que le bénéfice que Google ou d'autres moteurs de recherche en obtiennent.
Sur un autre plan, je ne vois pas en quoi le vote du 29 prouverait l'existence de "la voix des citoyens", laquelle sanctifierait le spam. Tout cela me rappelle trop la "Lutte anti-fasciste de la majorité silencieuse" (par hasard sur la même page) que j'ai pu voir à l'oeuvre. Au niveau factuel il y a eu beaucoup de motivations contradictoires dans ce vote, dont certaines devraient surprendre une bonne proportion de votre lectorat : voir l'excellent Citoyen durable : Les cocasseries du non. Difficile de distinguer "la" voix des "citoyens" !
L'article d'Isabelle Solente est absolument terrifiant.
On assiste a l'offshorisation de l'exploitation et de la misère. Quand la virtualisation à des conséquences bien réélles ailleurs. Et pour les moteurs c'est big business as usual (Il n'y a malheureusement pas que Google)...
Et j'ai moi aussi été très impressionné par le CR de l'audience du tribunal d'Avignon faite par NPNS.
Merci pour cet article responsabilisant.
Au milieu de pleins d'arguments pas démagos du tout "pour un oui ou pour un non" (comme disait Sarraute - celle qui savait écrire), je n'avais pas entendu parler de Carpentras - alors que je me targue de m'intéresser à l'actualité, c'est dire [le lien sur NPNS n'a pas l'air de fonctionner, par ailleurs]. Le dégoût.
Mais... sans doute pour la première fois, je pense qu'il aurait fallu un avertissement sur une de vos notes... (Je ne suis pas bégueule non plus, mais il y a des moments où c'est un peu plus dur que d'autres.)
Quoique je partage vos opinions sur Google et sa propension à oublier sa morale US dès qu'il franchit les frontières, je pense vraiment qu'un paragraphe liminaire pourrait être utile avant le lien sur l'article d'Isabelle Sorrente.
Il est excellent? Je suis bien d'accord. Il est nécessaire de dire cela? toujours d'accord. Mais, franchement, il est à la limite de l'insupportable. Utile, important - mais "illisible".
Désolé de faire mon vieux con puritain réac. Mais vraiment je me suis pris une énorme baffe à sa lecture.
(PS: Il y avait très longtemps que je n'avais pas eu d'envies de meutre. La "citation" du "technicien vétérinaire" à elle seule pourrait me valoir perpète.)
Rebonjour,
j'ai quand meme une question qui me tarrabusque.
Y a t'il beaucoup de sites qui parle de "sexe hard xxx" et qui ne sont pas des sites pornos?
Si la reponse est non... ce qui est probable (mais je n'ai pas verifié), n'est ce pas aussi une "volonté" de google de faire en sorte que le seul site qui n'est pas porno, sorte en premier?
Ce qui dedouanerait, un peu, le moteur.
Cordialement.
Comme d'habitude, un peu d'eau à votre moulin d'AixTal-en-Bloggie concernant Google et le sexe sur un de mes billets de mardi.
Merci pour le lien vers l'article d'Isabelle Sorente.
Et bravo pour ce billet très engagé!
"Internet [...] n'est pas soumis à la législation française ni même Européenne"
Cela pourrait faire rire, intéresser les "pirates" (chouette, on peut donc faire ce qu'on veux sur internet). Cela pourrait si cette phrase ne m'avait pas été adressée par la gendarmerie française, enfin la DCPJ AEF OCLCTIV DCPJ-AEF comme le dit le mail. Cela pourrait si ce mail ne parlait pas de pornographie et de mineurs.
Et un peu plus loin "Il ne faut pas laisser un enfant faire des recherches seul sur Internet"... Nous avons remarqué, merci. Merci Google de ne pas respecter la loi, merci monsieur le gendarme de ne pas faire appliquer le loi.
Article 227-24 du Code pénal "le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d'un tel message, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende lorsque ce message est susceptible d'être vu ou perçu par un mineur."
Je n'avais pas réussi à l'époque (février 2005) à rendre suffisament publique ce scandaleux mail. Mais je pense que vous ne m'en voudrez pas d'en avoir mis un extrait ici. Peut-etre fera-t-il un peu plus de bruit. Peut-etre que vos lecteurs en parlerons sur ce ton énervé que je n'ai pas, que je n'ai plus, tellement je suis écoeuré!
à propos de sexe payant (lien sponsorisés google...), je m'étonnerai toujours et sans cesse que des gens à la recherche de photo/vidéo porno utilisent encore des sites payants en 2005, quand la mule vous offre des gigaoctets d'images et de vidéo porno pour pas un cent. Aberrant !
l'article d'Isabelle Sorente est d'une force rare. Les faits sont décrits et détaillés avec des mots simples, et traduisent une vérité qui nous prend au ventre et nous glace.
C'est vraiment édifiant d'accéder à l'envers du décor de toute cette pornographie, qui entre sereinement et doucement dans notre univers médiatique.
ARTICLE A LIRE IMPERATIVEMENT !
Grand merci de nous l'avoir fait connaître !
Un post contre la pornographie suivi d'un autre intitulé "cyberlangue : ouiiiiiiiii!" (sic), ah bravo ! ;-))
et on fait comment pour spammer google la-dessus ?
Merci à tous pour vos commentaires positifs. J'ai tellement l'habitude de me faire traiter de réac quand je m'élève contre l'envahissement du porno, que ça fait du bien de voir que je ne suis pas tout à fait tout seul à avoir un certain ras-le-bol!
Juliette> "Spammer" est peut-être un bien grand mot, mais ma petite expérience montre qu'en mettant des choses comme "l'esclavage du sexe hard", etc. dans les titres de blogs, on arrive à se positionner avant le business du porno, et qu'on peut ainsi faire passer un message, même s'il est bien insignifiant par rapport à l'ampleur de cet esclavage moderne.
LudovicD> Oui, ce texte d'Isabelle est absolument insupportable. Les choses qui m'ont touché à se point dans ma vie se comptent sur les doigts d'une main ou deux : les images des camps nazis, les enfants du Biafra, les villageois du Vietnam bombardés au napalm, les femmes et les enfants Kurdes gazés en Irak, les enfants mutilés par les bombardements US, encore en Irak... J'en oublie sans doute, hélas, (le Rwanda...), mais je crois que dans tous les autres cas c'étaient des images qu'on se prenait en plein figure. Je ne me rappelle pas un texte qui m'ait autant meurtri et révolté.
Et celle là vous la connaissez : Taper
« grossesbeautés » dans Google
Bravo. Vous avec écrit la verité ici. Je suis entièrement d'accord.
Je ne peux qu'être d'accord avec vous, même s'il est difficile d'écrire après la lecture de cet article (bien d'accord avec ludovicd, un petit avertissement ne serait pas du luxe). Pour ma part je dois vraiment être bizzare, j'ai l'impression de ne croiser de la pornographie qu'assez rarement, et je suis toujours abasourdie par les statistiques concernant cette industrie. Mais je trouve déjà certaines scènes de films "grand public" (récemment les soeurs fâchées, ou 5*2) plutôt choquantes, alors... J'étais étonnée de ne le voir mentionné nulle part dans les critiques et articles que j'avais lues sur ces films. C'est bien sûr sans commune mesure avec l'article, mais ça me parait montrer deux aspects de la même tendance : la banalisation des images de sexe violent...
Merci pour votre billet.
Comme marianne, je tombe très rarement sur des sites pornos quand je navigue sur le web. Je suis très étonnée par le pourcentage d'internautes qui iraient sur ce type de site. Je n'ai pas mis de filtres moi-même hein? je suis une adulte responsable. Même si dans le fond je suis d'accord avec Jean Véronis, il me semble qu'il exagère le phénomène. Pour voir du porno sur le web , il faut vraiment faire la démarche. Bien sûr qu'on peut tomber sur des liens vers le porno mais on n'est pas obligé de cliquer dessus et c'est l'affaire de chacun de le faire ou pas. Personnellement ça ne m'est arrivé que par curiosité et j'ai vite reculé devant des sites choquants et jamais je n'ai eu à même éviter des sites pédophiles ou zoophiles parce que ma recherche n'est jamais allée aussi loin.
Je vous aurais sans doute traité de réac il n'y a pas si longtemps que cela, avant de m'intéresser au "phénomène" de la pornographie via l'Internet.
Si l'on ne s'est jamais aventuré dans ce monde glauque, on pourrait croire qu'il s'agit d'une industrie qui vend du sexe, ce qui ne me choque pas le moins du monde, et il est alors facile de traiter de coincés ceux qu'elle choque.
Il ne faut pas surfer longtemps dans cet univers pour se rendre compte que ce sexe-là n'est positif ni pour les hommes ni pour les femmes qui y participent. Ce qu'on y glorifie, c'est la violence à l'état pur, et la subjugation totale de la femme. C'est une vision du sexe noire, cruelle et extrêmement dangereuse que l'on y offre, qui se rapproche plus de la torture que de l'acte sexuel. Pas étonnant que certains jeunes hommes trouvent la pratique des tournantes absolument normale; on leur enseigne que les femmes "aiment ça" à tour de liens.
Moi non plus, je ne suis jamais tombé pas par hasard sur un site porno. Je trouve le texte d'Isabelle Sorente instructif. En effet, on ne parle pas assez de l'envers du miroir de la pornographie. Et dans un monde relativisant tout, il est naturel que le porno s'affiche de plus en plus ouvertement.
Par contre, je ne crois pas que l'aspect commercial du porno soit le problème. La société capitaliste crée des boulots de mieux en mieux payés. Le niveau de vie s'élève et l'esclavage est aboli. Ces filles semblent plus victimes de leur passé (violées jeunes) que du système.
Et je ne pense pas non plus que Google ait à éduquer les internautes. Les pages que nous cherchons relèvent de notre liberté et responsabilité propre. Le travail d'éducation incombe aux parents, proches et profs.
D'ailleurs, il existe également de bons sites érotiques de bon gout sur la toile. Celui-ci a même pour but de défendre la beauté de la femme et sa liberté de se montrer nue:
http://www.superbeauty.org/
A moins que ce soit un marketing génial!
Juste pour vous dire que grâce à mon simple commentaire, vous êtes désormais 36ème sur Google sur "britney spears nue". Désolé ! ;D
LudovicD
" ... paragraphe liminaire pourrait être utile avant le lien sur l'article d'Isabelle Sorrente "
Pas d'accord, ce serait trop facile
Les non-règle de l'internet sont valables pour tout le monde ou personne.
Et personne ne contrôle les non règles ou tout le monde comme vous voulez.
Reculer devant ce texte, c'est se faire complice de l'apologie sans balancier de cette noirceur.
La noirceur existe, et le symbole de la transformation anakeen-vador aussi ..
Que les liens ou articles de la trempe d'Isabelle Sorente se multiplient est simplement une contre-force.
C'est, à mes yeux, nécéssaire sans quoi, le poids des choses ira toujours du même côté. C'est l'évidence.
On peut s'offusquer de cette vision manichéenne ...
Mais dans ce cas quoi d'autre que l'indifférence, ou choisir un camp. Vous êtes seul juge finalement.
Mais quand on sait, on ne peux plus faire semblant de ne pas savoir.
Il est si facile d'avoir une bonne conscience de démocrate et se pavoiser d'un "je suis ouvert à tout et la tolérance est mon credo" en étant convaincu de détenir la vérité. On entend cela sans arrêt sur les ondes ou les canaux TV. Out my limits.
Mesdames et messieurs les webmasters, manipulez et influencez le robot google.
Débrouillez vous pour mettre dans vos texte ou titre le mot "Isabelle Sorente".
Pour ma part, j'ai clairement et sans ambiguité choisi mon camp.
Et d'ailleurs ..
Pourquoi ne pas poster sur ce blog en vous identifiant comme "Autres" comme proposé et mettre l'adresse de la page web d'Isabelle Sorente comme " Votre page Web" ce qui fera un lien entrant sur sa page et augmentera de façon significative son pagerank google.
Ce que je vais faire en prenant le risque d'être censuré par le maitre des lieux
Bonne journée
Et pour finir ..
Chaque que vous postez sur un forum ou un blog, qu'est ce qui vous empêche de mettre l'adresse d'Isabelle Sorente lorsqu'on vous demande votre page web.
Oh bien sûr ... votre visiblité personnelle sur le web sera peut être entamée.
Mais ce que vous avez à dire est il aussi important que la page d'Isabelle Sorente ?
Alors pour ma part ce sera ma modeste contribution sur la toile de mettre sa page comme ma page quand on me le demandera.
Si vous faites la même chose et que vous soutenez sa démarche, c'est un excellent moyen d'accroitre SA visiblité, probablement au détriment de la vôtre.
Vous multipliez la probabilité qu'elle soit lue. C'est aussi cela le réseau des réseau.
Il suffit de copier-coller cette adresse
http://lattention.com/article.asp?ArtID=9&lk=sexe
C'est si simple et si facile, alors quelle résistance dans le fond ?
Ce qui m'étonne, ce n'est pas l'article d'Isabelle Sorente, mais qu'on en soit étonné. Mais bon sang est-ce une *surprise* que les prostituées, les actrices du porno sont des êtres humains, des personnes vivantes qu'on réduit au néant ?? et *comment* peut-on croire que les femmes qui disent "aimer ça", l'acte sexuel à la chaîne, soient sincères ?? Si elles ne donnaient pas le change, elles perdraient encore un peu plus de dignité, et deviendraient ce rien qu'elles redoutent tant devenir... Isabelle Sorente ne demande pas la suppression de la pornographie mais moi OUI, arrêtons cette horreur, cette torture, cette dégradation, déshumanisation, assez de cette souffrance dégueulasse !
Comme vous, j'ai des enfants "à portée de clic" de ces horreurs. Que faire ? Vous suggeerez qu'une action est possible vis à vis de Google. Comment faire ?
C'est en passant en revue mes stats et les mots clefs qui me reférencient que je tombe sur votre blog, chapeau !
je suis webmaster de X, et tout ce que je lis, de meme que l'article d'Isabelle Sorente, est extrémement interréssant,je n'aprouve aucunement la pornographie "industrielle", ou bas de gamme,la mode du gang bang,malheureusement, les interets financiers en jeux sont énormes, aux USA, l'industrie pornographique est aux mains des maffias italo-americaines,alors pourquoi s'étonner que les réalisateurs n'aient aucun respect de la personne humaine ?
L'érotisme, la pornographie auraient pus servir a liberer les hommes et les femmes, a deculpabiliser le sexe dans notre culture judéo chretiénne, c'est tout le contraire, mis à l'index, ils drainent quantité de spectateurs attirés par le gout de l'interdit, indifférent aux conditions dans lesquelles sont réalisés les produits qui leurs sont proposés...
Vous éttes, je pense, titulaire d'un compte bancaire, tout comme Isabelle, alors sachez que votre argent finance des productions X,si vous ne souhaitez pas etre l'un des maillons de la chaine financiére qui permet aux grandes boites de porno de fonctionner, fermez votre compte.
Autre chose, quand une actrice de X se livre a des actes qui choquent, c'est que, forcement, c'est une conne,mais quand un chanteur de rock se fait enlever des cotes flotantes pour pouvoir s'autosatisfaire avec sa bouche, c'est un génie...si l'on commençait par traiter les gens sur un pied d'égalité, on aurai des chances de voir le nombre d'ésclaves de l'industrie du x diminuer considérablement, mais au vue de l'hypocrisie ambiante, et du besoin de bonne moralité de notre société, c'est peu probable.
J'espére que le point de vue des spectateurs et des acteurs et actrices de X, comme le souhaite Isabelle, serrat de plus en plus pris en compte, pour que le x devienne ce qu'il aurait toujours dut etre, un espace de liberté, et non un bagne, pour ce qui est de la protection des mineurs, elle est a mes yeux indispensable et doit etre renforcée, mais tout le monde sait bien que les 15-20 ans sont de grands consomateurs de x,a quand des films X éducatifs, ou qui du moins donnent une image tendre et vraie de ce qu'est la sexualité ?
caricaturer la sexualité permet a tout le monde de presérver son égo...
Le sexe "nature", (je travaille dans ce sens),celà dérange peut etre plus que les "jeux de masacre" auquels se livrent les "gang bangueurs", les producteurs et realisateurs qui, en France, vont dans ce sens, eprouvent des difficultées a boucler leur budget, c'est vous dire !...
Walther de Harda.
Tout à fait d'accord avec Walter !
Travaillant à promouvoir également l'industrie pornographique, il m'arrive, évidemment, de me poser des questions sur le bien fondé, la moralité de notre activité.
La pornographie obéit à des règles très strictes sur la protection de l'enfance, par exemple, les acteurs/actrices sont rémunérés et consentants, etc etc. On oublie pas le débat sur la "pornographie educative", mais on le mets de coté pour le moment.
Prenons une famille disposant de peu de moyens, qui boucle son budget comme elle peut tous les mois. Les médias la bombarde de publicité toute la journée sur les mérites de ce frigo, cet ecran plat, ce réseau satellite si dense ou ce nouveau téléphone portable...mais elle n'a pas les moyens de s'offrir ces produits.
La frustration passe, mais un jour ils cèdent et comme ils n'en ont pas les moyens, ils prennent un crédit et mettent en danger l'equilibre financier (et donc l'equilibre tout court...) de leur foyer.
Vaut il mieux comemrcialiser un crédit pour une famille que l'on sait qu'elle va finir par etre surendettée ou promouvoir un site adulte respectant les règles établies ?
Merci pour cet article, et surtout pour ses liens, qui méritent vraiment d'être lus.
Comme deux des pages référencées à l'époque ne sont plus disponibles en ligne, et qu'elles restent d'un intérêt et d'une actualité rares, je me permets de reposter des liens vers leur copie dans archive.org, la mémoire d'Internet :
- l'article d'Isabelle Sorente dans "l'Attention" : "GANG BANG - La pornographie, bagne sexuel industriel",
- la brève de l'association "Ni putes, ni soumises" à propos des accusés applaudis à Carpentras (je n'ai pas réussi à retrouver une copie de la dépêche Reuters...)
Merci Alain. Effectivement, c'est un peu le problème du Web. Les liens deviennent vite cadus...
J'en connais un qui va arriver premier sur "Zoophile brésilien"... ;-)
"et sans doute la plus lucrative du Web? " > j'ai lu l'autre jour une étude qui prouvait justement qu'avec internet, l'industrie porno ne sait jamais portée aussi mal. Du fait qu'il y a beaucoup plus de contenu gratuit (ou très peu cher) que prévu, les sites qui monnaient plus cher ont de moins en moins d'audience, et tout les supports physiques tels les K7, DVD ou que sais-je encore sont eux aussi en chute libre...
Je suis inquiet moi aussi pour mes (futurs) enfants. J'ai decouvert internet tres tot, dans les deux sens du terme: je n'avais pas encore ans, et c'etait vers 1997. A ce moment la, la pornographie etait bien moins omnipresente, et j'ai reussit a m'en sortir sans trop de problemes en fin de compte. Mais dans 10 ans je me demande quelles solutions auront les parents.
Moi qui connait assez bien le reseau, l'idee de laisser un enfant de 12 ans sur internet me terrifie...
De la même manière, voir les travaux de Ruwen Ogien.
La question est très compliquée. Ogien ne prend pas position mais pose des questions :
- si la majorité sexuelle est à 15 ans, pourquoi les films pornographiques sont-ils interdits aux moins de 18 ans ?
- on peut être condamné par la justice dès 13 ans : même question
- un petit enfant qui est confronté à de la pornographie s'y intéressera-t-il ? ne préférera-t-il pas un dessin animé ?
Alors forcément, pas de réponses pour ces questions. Je pense que le "principe de précaution" n'est pas plus mal : un filtre installé dans le navigateur pour que les enfants ne tombent pas sur un contenu explicite.
Ce billet illustre le vieil adage : la colère est mauvaise conseillère. Que vous soyez énervé, nous le comprenons tous, que cette colère vous amène à dénoncer Google, à suggérer qu'internet est pour quelque chose dans le viol de cette jeune fille de Carpentras, à parler de pédophilie m'ennuie un peu de la part de quelqu'un qui a montré par ailleurs mille fois sa capacité à analyser finement des phénomènes complexes.
En l'espèce,
- il n'y a chez Google aucune volonté de gagner de l'argent sur notre dos en laissant courir la pornographie (ils en gagnent suffisamment par ailleurs), il n'y a rien en tout cas qui permette de l'affirmer,
- les rapports entre violence sexuelle et pornographie ne sont pas avérés, ce n'est pas parce que l'on voit des images pornographiques que l'on viole sa voisine, moins encore une petite fille (si c'était le cas, vu le nombre d'images pornographiques vues sur internet, le nombre de viols aurait explosé, or ce n'est pas le cas),
- pour ce qui est de la pédophilie, il convient de distinguer ce qui relève de l'affirmation d'un tabou de la multiplication des cas. La pédophilie (et l'inceste) sont très nombreux dans nos sociétés comme peuvent en témoigner tous ceux qui fréquentent un peu les tribunaux. Ils sont aujourd'hui systématiquement dénoncés quand ils étaient hier maintenus secrets. Si internet a eu un effet, c'est probablement, et de manière contre-intuitive, de renforcer le tabou, de faciliter la dénonciation de pratiques jusque là secrètes.
Ces questions sont trop graves pour être traitées sous le seul angle de la colère.
Je suis surpris de lire:
Et rien ne peut les en protéger: ce ne sont pas les malheureux filtres que les parents bien intentionnés installent sur leurs ordinateurs familiaux qui arrêtent quoi que ce soit.
Les avez-vous testé ? La France est un des rare pays au monde à proposer à tous les abonnés Internet une solution de contrôle parental gratuite. Si il est indéniable qu'aucune solution de filtrage n'est parfaite, je serais étonné qu'il n'y en ai pas d'efficace.
Je ne crois pas que la société change. Je crois que chaque observateur évolue au fil de ses expériences personnelles qui le confrontent à des aspects de la société qu'il n'avait pas perçu jusqu'ici.
S'il est possible pour un individu d'évoluer dans ses schémas de pensée, a-t-on constaté une évolution de la nature humaine au cours des sciècles ? Et ce malgré les dizaines de philosophies et doctrines religieuses ou politique, pronant l'amour et le respect de son prochain et de soi-même ou le contrôle de la société.
La violence et le besoin de domination, qui s'exprime particulièrement dans la sexualité, mais pas uniquement, n'est pas dû, à mon avis, à l'exposition à des scènes pornographiques ou violentes, mais au sentiment d'impuissance et de frustration auquel peut être confronté l'enfant, l'ado, l'adulte au cours de sa vie. Vie sociale et familiale, politique et économique.
Et là, toujours à mon avis, ce n'est pas en filtrant Google qu'on réglera le problème.
On peut difficilement reprocher à Google d'être à l'origine des abus des parents qui, en ce moment même, violent, battent, sévissent et abusent de leurs propres enfants et de leur conjoint et qui n'ont probablement pas attendu de suivre un lien suite à un clic payant sur Google.
Quel logiciel de contrôle parental va protèger les enfants de leur famille ? et les femmes de leur mari ?
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