Mise au point: Le Monde, Attac et moi
Le journal Le Monde publie dans son édition datée du samedi 7 mai, un article intitulé "Attac décortique le traité grâce à la linguistique" dans lequel mes travaux sur la Constitution Européenne sont abondamment cités, et notamment mes comptages de mots (voir le site du Monde ou copie ici). J'en suis très flatté, mais le titre de l'article, ainsi que la formulation du deuxième paragraphe peuvent induire le lecteur en erreur : "Ces mots, Jean Véronis, professeur de linguistique et informatique à l'université de Provence, à Aix, et Alain Lecourieux, membre du conseil scientifique d'Attac, les ont comptés. 166 635 au total. Ils les ont comparés à ceux de la Constitution française."
Ambiguïté de la langue... Nous les avons bien comptés ces mots, mais séparemment. Je ne connais pas Alain Lecourieux, et nous n'avons pas réalisé cette étude ensemble. Je ne fais pas partie d'Attac, et ne suis lié d'aucune façon à cette organisation. Je sais que plusieurs sites d'Attac ont cité mes études et notamment mon outil permettant de naviguer dans la Constitution -- comme bien d'autres sites, favorables au oui ou au non, partisans ou pas. C'était d'ailleurs le but de mes travaux, de nature purement scientifique et destinés à favoriser la lecture et la compréhension de ce texte. La journaliste du Monde, Anne-Lise Defrance, avec qui j'ai longuement discuté la semaine dernière, le précise d'ailleurs, citant mes propres termes : "Les partisans du oui comme ceux du non trouvent leur compte dans cette étude. Les gens y voient ce qu'ils ont envie d'y voir" , indique Jean Véronis, rejetant toute connotation politique à son travail scientifique : "J'ai cherché à mettre des outils de compréhension à disposition du plus grand nombre, en m'abstenant de tout commentaire.
Comme cet article m'a intrigué, j'ai cherché l'étude d'Alain Lecourieux sur Internet, et je l'ai trouvée sur le site d'Attac à l'adresse suivante http://attac.fr/a3931, où elle est tétéchargeable en version pdf. L'étude d'Alain Lecourieux est datée du 17 janvier 2005, et elle est bien antérieure à la mienne. Il compare le lexique de la Constitution européenne et celui de la Constitution française, en excluant de la Constitution européenne les annexes (que j'ai retenues, car l'article IV-442 nous dit qu'elles font partie intégrante du traité). Son étude est intéressante. Elle compare la fréquence des mots dans les deux constitutions, un peu comme je l'ai fait moi-même dans mon billet de jeudi. Alain Lecourieux s'arrête à la simple comparaison des fréquences relatives (citoyen(ne) est présent 2,5 fois moins dans la Constitution européenne, etc.), et je crois qu'il faut aller un peu plus loin, comme j'ai essayé de le faire, en utilisant quelques outils statistiques, car la différence de fréquence relative n'a pas la même signification selon la fréquence absolue des mots.
Peut-être Attac utilisera-t-il mon nouvel outil. Il sera le bienvenu, comme tout autre citoyen ou groupe de citoyens qui cherchent à mieux comprendre un texte qui engage 450 millions de citoyens de façon profonde, ainsi que, très probablement, leurs enfants et petits-enfants, et mérite donc une lecture approfondie.
Ambiguïté de la langue... Nous les avons bien comptés ces mots, mais séparemment. Je ne connais pas Alain Lecourieux, et nous n'avons pas réalisé cette étude ensemble. Je ne fais pas partie d'Attac, et ne suis lié d'aucune façon à cette organisation. Je sais que plusieurs sites d'Attac ont cité mes études et notamment mon outil permettant de naviguer dans la Constitution -- comme bien d'autres sites, favorables au oui ou au non, partisans ou pas. C'était d'ailleurs le but de mes travaux, de nature purement scientifique et destinés à favoriser la lecture et la compréhension de ce texte. La journaliste du Monde, Anne-Lise Defrance, avec qui j'ai longuement discuté la semaine dernière, le précise d'ailleurs, citant mes propres termes : "Les partisans du oui comme ceux du non trouvent leur compte dans cette étude. Les gens y voient ce qu'ils ont envie d'y voir" , indique Jean Véronis, rejetant toute connotation politique à son travail scientifique : "J'ai cherché à mettre des outils de compréhension à disposition du plus grand nombre, en m'abstenant de tout commentaire.
Comme cet article m'a intrigué, j'ai cherché l'étude d'Alain Lecourieux sur Internet, et je l'ai trouvée sur le site d'Attac à l'adresse suivante http://attac.fr/a3931, où elle est tétéchargeable en version pdf. L'étude d'Alain Lecourieux est datée du 17 janvier 2005, et elle est bien antérieure à la mienne. Il compare le lexique de la Constitution européenne et celui de la Constitution française, en excluant de la Constitution européenne les annexes (que j'ai retenues, car l'article IV-442 nous dit qu'elles font partie intégrante du traité). Son étude est intéressante. Elle compare la fréquence des mots dans les deux constitutions, un peu comme je l'ai fait moi-même dans mon billet de jeudi. Alain Lecourieux s'arrête à la simple comparaison des fréquences relatives (citoyen(ne) est présent 2,5 fois moins dans la Constitution européenne, etc.), et je crois qu'il faut aller un peu plus loin, comme j'ai essayé de le faire, en utilisant quelques outils statistiques, car la différence de fréquence relative n'a pas la même signification selon la fréquence absolue des mots.
Peut-être Attac utilisera-t-il mon nouvel outil. Il sera le bienvenu, comme tout autre citoyen ou groupe de citoyens qui cherchent à mieux comprendre un texte qui engage 450 millions de citoyens de façon profonde, ainsi que, très probablement, leurs enfants et petits-enfants, et mérite donc une lecture approfondie.
2 Commentaires:
« un texte qui engage 450 millions de citoyens de façon profonde »
Si on peut dire...
Plus sérieusement j'avais lu l'article du Monde et « membre du conseil scientifique d'Attac », ça me paraissait vraiment bizarre.
si on peut dire> on pourrait presque dire "qu'ils le veuillent ou non..."
membre du conseil scientifique d'Attac> en fait, techniquement parlant si on lit soigneusement, Anne-Lise Defrance dit bien "Jean Véronis (bla bla) ... et Alain Lecourieux, membre du conseil scientifique d'Attac", avec un singulier... Mais bon, il faut lire vraiment soigneusememt. Ceci étant, je n'ai rien contre Attac, et je respecte leur démarche (qui me paraît d'ailleurs souhaitable dans une démocratie), mais je n'en fais partie ni de près ni de loin...
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