Traduction: L'Europe à 20 langues
La Direction Générale à la Traduction (DGT) de la Commission Européenne publie un rapport sur l'état de la traduction dans ses services huit mois après l'élargissement à 25 états, qui comportent 20 langues officielles puisque le tchèque, l'estonien, le hongrois, le letton, le lituanien, le maltais, le polonais et le slovène ont rejoint les langues de l'Union en mai 2004. La DGT est un monstre, qui emploie 2000 personnes -- le plus gros service de traduction du monde. Elle a recruté 296 traducteurs pour faire face aux nouveaux besoins, chiffre qui va être porté à 451 en 2005.
Les chiffres sont intéressants. On apprend que :
Il est très curieux qu'un investissement massif n'ait pas été fait pour adapter Systran aux nouvelles langues. Il est très curieux aussi que depuis 1976 le domaine n'ait pas été ouvert à la compétition, que d'autres technologies de traduction n'aient pas été largement importées. Le véritable Léviathan qu'est la DGT devrait constituer un moteur extraordinaire pour les technologies de la traduction, mais il ne semble pas qu'elle joue ce rôle à plein. De nombreuses voix ont dénoncé l'opacité des procédures de la Commission dans différents secteurs. On peut peut-être se poser des questions dans le cas présent.
La Commission a en fait un plan de réduction des traductions, qui montre ses effets puisqu'en 2003, avant l'élargissement, le nombre de pages traduites était de 1 417 300, soit plus qu'en 2004 avec huit nouvelles langues. De façon assez ironique, on peut constater que le rapport cité, qui était traduit en français et en allemand en 2004, n'existe plus qu'en anglais en 2005. Il en va ainsi dans bien des domaines, y compris, de façon assez scandaleuse, les appels d'offres pour la recherche, rédigés en anglais et dont on demande les réponses en anglais, ce qui fausse les conditions d'équité en créant des difficultés et des coûts supplémentaires pour les non-anglophones. On se dirige de plus en plus vers une Europe administrative purement anglophone, et les états membres (y compris la France, malgré son discours officiel -- voir par exemple cette citation de Jacques Chirac) laissent faire...
Les chiffres sont intéressants. On apprend que :
- le nombre total de pages traduites par la DGT en 2004 a été de 1 270 586
- le nombre de pages liées aux nouvelles langues a été de 156 281.
Il est très curieux qu'un investissement massif n'ait pas été fait pour adapter Systran aux nouvelles langues. Il est très curieux aussi que depuis 1976 le domaine n'ait pas été ouvert à la compétition, que d'autres technologies de traduction n'aient pas été largement importées. Le véritable Léviathan qu'est la DGT devrait constituer un moteur extraordinaire pour les technologies de la traduction, mais il ne semble pas qu'elle joue ce rôle à plein. De nombreuses voix ont dénoncé l'opacité des procédures de la Commission dans différents secteurs. On peut peut-être se poser des questions dans le cas présent.
La Commission a en fait un plan de réduction des traductions, qui montre ses effets puisqu'en 2003, avant l'élargissement, le nombre de pages traduites était de 1 417 300, soit plus qu'en 2004 avec huit nouvelles langues. De façon assez ironique, on peut constater que le rapport cité, qui était traduit en français et en allemand en 2004, n'existe plus qu'en anglais en 2005. Il en va ainsi dans bien des domaines, y compris, de façon assez scandaleuse, les appels d'offres pour la recherche, rédigés en anglais et dont on demande les réponses en anglais, ce qui fausse les conditions d'équité en créant des difficultés et des coûts supplémentaires pour les non-anglophones. On se dirige de plus en plus vers une Europe administrative purement anglophone, et les états membres (y compris la France, malgré son discours officiel -- voir par exemple cette citation de Jacques Chirac) laissent faire...
1 Commentaires:
En attendant ces fabuleuses futures technologies, je ne vois pas où est le problème quant à l'anglais comme langue unique d'échange... l'essentiel, c'est de faire avancer les choses, et ces problèmes de multilinguisme sont ici un considérable frein.
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