Jean Véronis
Aix-en-Provence
(France)


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jeudi, janvier 13, 2005

Parole: Le stylo qui parle

J'étais en train d'écrire le billet sur les rats multilingues, hier soir, quand j'ai vu cette dépêche Reuters :
Un stylo parlant pour lire ce que vous écrivez
En pleine diatribe contre les médias à science-sation, ce titre m'a fait disjoncter. Encore une boucle d'info tordue qui va partir dans le cyberspace...

La nuit m'a porté conseil, et je me suis radouci. Il faut bien lire le début de l'annonce elle-même (c'est moi qui souligne) :
NEW YORK (Reuters) - Le constructeur américain de jouets éducatifs LeapFrog Enterprises a lancé un nouveau stylo, le FLY "pentop computer", un stylet informatique capable de prononcer les mots écrits avec la pointe et de traduire des mots dans des langues étrangères.
Il s'agit d'un jouet éducatif, qui fonctionne manifestement sur des mots isolés (bien que ça ne soit pas exactement dit comme ça). Et ça, c'est faisable. Après tout, j'ai bien un Tablet PC qui reconnaît très correctement les mots que j'écris (à condition de s'appliquer, d'accord). La reconnaissance de l'écriture manuscrite en temps réel est bien moins difficile que sa reconnaissance a posteriori (voir ce billet). Il n'y a de plus aucune difficulté à synthétiser des mots isolés (bien que ça risque de déraper sur les noms propres...), ni à les traduire (il suffit pour cela d'un lexique bilingue tout simple). Le stylo FLY est aussi capable de reconnaître les chiffres et de faire des calculs simples. Pas difficile non plus.

Ce qui a fini de me convaincre, c'est de regarder LeapFrog et ce qu'on en dit (merci Google). Voilà une entreprise qui fait de bien beaux jouets. Tout cela a l'air très étudié (avec des enfants qui participent au développement des produits), et ils ne lanceraient sans doute pas un flop commercial programmé avec des jouets qui ne marchent pas.

Donc, en résumé, on a avec ce stylo un bel exemple de technologies du langage appliquées ! (Ca me rappelle l'histoire du Père Noël, que j'avais trouvée plutôt sympa aussi). Reste que le titre de Reuters est exagéré et accrocheur, et hélas, c'est ça qu'en retiendra la plus grande partie du public. C'est déjà un pêché par omission que de ne pas mentionner dans le titre qu'il s'agit d'un jouet. C'est pire d'utiliser le vous qui laisse penser qu'il s'agit d'un outil de bureautique pour adultes (je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'enfants qui lisent Reuters?).

Ca n'a pas loupé. On avait ce matin dans la presse (merci Google News) :
Ah, les médias... Les journalistes ont décidément besoin de stylos qui pensent !

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