Jean Véronis
Aix-en-Provence
(France)


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mardi, janvier 30, 2007

Lexique: Les puces et le chiffonnier

Salut l'Abbé. Tu as dû arriver chez ton patron, maintenant. Toi, tu appelais ça tes «grandes vacances». Si tous les patrons étaient comme ça... En tous cas, j'espère qu'il t'aura pardonné tes petits écarts.



Moi, tu vois, il y a un truc qui me chiffonne. Tu avais dit : rien du tout, laissez-moi partir tranquille, mais il a fallu qu'ils en rajoutent. Quand je suis passé l'autre jour à 8h30 devant Notre-Dame et que j'ai vu les cars de télés déjà en place, les camions de gendarmes en tenue robocop, ça m'a agacé, et j'ai poursuivi mon chemin. J'ai vu après, à la télé justement, les grands de ce monde venus verser leur larme, et je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'avec un an des «frais de bouche» que s'octroyaient généreusement certains qui avaient l'air très émus, tu aurais probablement décuplé le budget d'Emmaüs, et dépanné pas mal de pauvres gens...

Enfin, le monde est comme ça, je ne vais pas te l'apprendre. Je les ai croisés il y a bien longtemps tes chiffonniers. Pas toujours des tendres. Il y avait de bonnes enguelades, et même de la castagne. Mais des coeurs gros comme une maison -- peut-être celle qui leur avait souvent manqué. Tu as fait du bon boulot l'Abbé. Il y en a peut-être qui essaient de continuer, à leur façon.

Au fait, tu sais d'où ça vient, ce mot de chiffonnier ? Je vais te faire rire. Les chiffonniers et les puces, tu sais qu'il y a un rapport, évidemment. La récup, les vieilleries. Mais il y a autre chose... Les chiffons ce sont des petits bouts de tissus, des lambeaux d'étoffe. On disait chipe dans le temps. Ca se dit toujours dans certains coins, mais ça se perd. Ca vient de l'anglais : au XIVe siècle, il n'y avait pas encore de Ministère de la Langue pour râler, et il n'y avait pas encore de purpuristes pour nous expliquer qu'il faut dire mèl ou bloc. To chip, couper en petit morceaux. Les chips, c'est des copeaux de patates frites, et c'est aussi les petits bouts de silicium qu'on met dans les ordinateurs. Les puces, quoi. Tu me vois venir ?

Allez l'Abbé, bonnes vacances. Te gave pas de chips, même si elles sont gratuites là-haut. Ca fait grossir, et puis, n'oublie pas, ici bas, il y en a toujours qui n'en n'ont pas à tous les repas. Tu pourrais peut-être en glisser un mot à ton patron. Si jamais il voulait bien bosser un huitième jour, pour arranger tout ça...

8 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Décidemment, vous êtes très bon dans les hommages, je me souvenais de celui de Raymond Devos...

31 janvier, 2007 15:54  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Merci, c'est gentil ! Mais quand il y a de l'émotion, les mots viennent tout seuls. J'ai croisé les chiffoniers il y a bien longtemps (et aussi ATD Quanrt-Monde), et j'en ai gardé comme une force au fond du coeur...

31 janvier, 2007 19:42  
Anonymous Anonyme a écrit...

deux petites choses : on peut noter que ces chiffons servaient entre autres à faire le papier, selon un procédé bien moins polluant que pour le papier de bois, et donnant une bien meilleure qualité (notament au niveau de la conservation à long terme).

Deuxième chose : les inventeurs d'horreurs comme « mél. » (la recommandation officielle comprend ce point aberrant) ou « bloc» pour un site internet ne sont en rien des (pur)puristes : des bureaucrates et des vandales, se peut, des tératolexicographes sans aucun doute, mais en aucun cas des puristes.

sinon : où trouvé-je le (petit) matos informatique le moins cher (moins cher que sur tous les sites Internet ?) aux puces, bien sûr.

31 janvier, 2007 19:54  
Anonymous Anonyme a écrit...

L'abréviation Mél. (contraction de message électronique) avec majuscule et point pseudo-abréviatif n'a jamais existé que comme pendant à l'abréviation Tél. pour des cartes de visite et elle n'a jamais été un nom commun à insérer dans une phrase, ce nom n'a jamais existé dans aucune recommandation officielle. La forme était une erreur manifeste et elle engendrait des confusions sans pouvoir servir à former un nom commun, mais le fait de faire croire que c'était (l'abréviation n'existe plus) un nom commun comme “courriel” relève souvent de l'ignorance, de la mauvaise foi, de la confusion, de la volonté de dénigrer à tout prix. Pour “bloc(-notes)”, c'est une gigantesque couennerie en revanche.

31 janvier, 2007 20:42  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Dominique> Mél. Je sais bien, mais j'ai bien souvent entendu dire mes collègues qu'il fallait dire "mèl" ou "mél" et pas "e-mail" que je crois que l'origine abréviative s'est purement et simplement perdue dans l'inconscient linguistique collectif...

31 janvier, 2007 20:46  
Anonymous Anonyme a écrit...

Post très sympa en plus d'être instructif. Toujour smerci.

01 février, 2007 16:06  
Anonymous Anonyme a écrit...

"J'ai vu après, à la télé justement, les grands de ce monde venus verser leur larme, et je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'avec un an des «frais de bouche» que s'octroyaient généreusement certains qui avaient l'air très émus, tu aurais probablement décuplé le budget d'Emmaüs, et dépanné pas mal de pauvres gens..."

CQFD !!

C'est un très beau billet que vous avez écrit là, et un bel hommage tel que l'Abbé Pierre en mérite.

Sinon, pour la poste, je n'ai eu aucune peine à adopter le terme de courriel, en partie du fait qu'il entretient un lien - d'évidence - avec la forme maitenant considérée comme "so passée" (dire avec l'accent british mais snob) - du courrier, mais aussi de la correspondance, bien plus riches en évocations que celui de la boîte èa malle...

03 février, 2007 03:55  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pardon pour les coquilles, j'ai un nouveau clavier... éa se lira en tant que à

03 février, 2007 03:56  

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lundi, janvier 29, 2007

2007: Travailleuses, travailleurs...

Les commentateurs ont noté que jeudi dernier, le jour même où j'écrivais que le mot travailleurs était tombé en désuétude dans le vocabulaire politique récent (sauf chez l'inoxydable Arlette, bien sûr), Nicolas Sarkozy en truffait son discours à Saint-Quentin :
[Cette force,] nous la trouverons en rendant au travailleur la première place dans la société.
Je veux redonner au beau nom de travailleur le prestige qu’il a perdu, parce qu’en abaissant le travailleur on a abaissé l’Homme.
Je veux réhabiliter le travailleur qui a été trop longtemps ignoré par la droite et qui a été trahi par la gauche.
Je n'accepte pas qu'il puisse exister des travailleurs pauvres alors que l'on a déjà bien assez à faire avec ceux qui sont pauvres parce qu'ils n'ont pas de travail !
Les travailleurs - et je pense aussi aux employés, aux techniciens, aux ingénieurs, aux cadres - sont fiers de leur métier, ils considèrent qu’ils doivent le faire le mieux qu’ils peuvent.
A leur manière les travailleurs sont des résistants.
Il faut cesser de faire du travailleur la seule variable d’ajustement de l’économie.
J'ai le devoir de parler à tous ceux qui se sentent trahis par une gauche qui ne reconnaît plus le travail, qui ne comprend plus les travailleurs, qui n'écoute plus le peuple dans son aspiration à la sécurité, à l'identité, à la protection.
Eh bien ! J'ai changé, nous martelait-il récemment. Il n'a pas osé dire les travailleuses et les travailleurs, mais Arlette n'a qu'à bien se tenir. Après avoir appelé Jaurès et Blum, voilà que Sarkozy drague encore plus à gauche. Bientôt une alliance avec Bové ?

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11 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Résumons: travailleurs + alliance avec Bové = salopette + moustache. Je rejoute du rouge pour la salopette du travailleur trahi par la gauche, multiplié par la petite taille du camarade candidat, le tout divisé par un mouvement frénétique et obsessionnel et j'obtiens :
SUPER MARIO !!!

Et voilà, en plus il va se mettre les jeunes fanas de jeu vidéo dans la poche !
Il est fort, non mais vraiment il est fort...

29 janvier, 2007 10:04  
Anonymous Anonyme a écrit...

Jean, une petite remarque:
Pourquoi ne pas réserver les billets sur la campagne présidentielle à Combat Pour l'Élysée qui a l'air fait pour ça et que tous vos lecteurs connaissent sans doute plutôt que de poster des doublons?

Mais les commentaires ne sont peut-être pas les même :-)

29 janvier, 2007 11:29  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour,

Il a dit également :

http://www.dailymotion.com/video/xpw3v_pour-sarkozy-lhomme-est-marchandise

Qu'en pensez-vous ?

29 janvier, 2007 11:31  
Anonymous Anonyme a écrit...

Moi ce que je constate c'est que le PS veut résumer cette élection à un combat gauche-droite et que sarkozy veut s'adresser à l'ensemble des français, même si c'est très difficile! en attendnat lui, il essaye! tandis que ségolène elle ne cherche qu'à convertir la France entière à une idéologie dépassée, qui a fait la preuve de son inefficacité, sans parler du reste ! alors entre une idéologue et un homme de bone volonté, le choix est pourtant logique non? Sans compter une inaptitude manifeste et incontestable aujourd'hui aux fonctions de président qu'à amplement démontré ségolène! le PS devrait rapidement changer de candidat, il y va de sa survie et de sa crédibilité, parce que en ce moment, ce qui est donné à voir de la gauche est totalement contre productif !

29 janvier, 2007 12:24  
Anonymous Anonyme a écrit...

Moi ce que je constate c'est que le PS veut résumer cette élection à un combat gauche-droite et que sarkozy veut s'adresser à l'ensemble des français, même si c'est très difficile!
Pipeau.

Un type qui traite les gens de racaille, qui a trahi pour Balladur, et autres felonnies, ne s'adresse pas à l'ensemble des français mais à des électeurs potentiels qu'il essaie d'attraper.
C'est de la com. Punto i basta

bla bla... une idéologie dépassée
Bien sûr.

...preuve de son inefficacité
On va comparer? Les -1 millions de chômeurs de Jospin contre la dette qu'a laissé filer pendant 5 ans la droite, par ex.? ça va, merci de ne pas prendre les gens pour des abrutis.

inaptitude manifeste et incontestable
On parle de Sarko, là? Le gars qui insulte les gens de son pays et après veut faire croire qu'il est de leur côté.

29 janvier, 2007 12:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Il me fait aussi penser à Raffarin qui nous disait que "il faut redonner de la valeur au travail". C'est très quatrième République je trouve

29 janvier, 2007 20:05  
Anonymous Anonyme a écrit...

La guerre des mots a commencé. Avec une surprenante efficacitude.
En squatant la valeur travail, Sarkozy renvoit naturellement à l'incroyable complaisance de la gauche dans ce domaine, depuis longtemps, pour qui le travail est réactionnaire et bourgeois, une valeur de droite en somme. Royal n'a pas la moindre crédibilité là-dessus.
Et le travail, c'est ce dont rêvent trop de chômeurs que l'avènement de la "société du temps libre et des loisirs" (une valeur de progrès) laissait sans voix.
Sarkozy est crédible dans ce rôle. Qu'on l'aime ou pas.

29 janvier, 2007 20:15  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je parle moi aussi du langage sur mon blog :

http://avenirdufutur.hautetfort.com

29 janvier, 2007 20:57  
Anonymous Anonyme a écrit...

A l'attention de g.
"Un type qui traite les gens de racaille..."

Ah bon, les jeunes _voyous_ des banlieux, quand vous parlez d'eux vous dites "les gens" ?

D'abord, on ne dit pas racaille, on dit kaillera.

Et je crois que cette dénomination s'applique très bien à cette minorité d'individus qui ne respecte pas et de loin les lois et les idéaux de la République.

Arrêtons la démagogie et appelons un chat, un chat !

PS: désolé pour le ton un peu énervé, je pense comme Actarus, qu'il faudrait parler de politique plutôt sur le site CPE et réserver votre blog à des discussions beaucoup moins contreversées ;-)

29 janvier, 2007 23:23  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ha ha ! Il en est presque pathétique, le petit Nicolas, tellement il est prêt à dire tout et son contraire pour qu'on l'aime.

Cher Jean, pour un prochain billet, je vous suggère de vous interroger sur l'absence inexpliquable du mot "ornythorinque" dans ses discours...

30 janvier, 2007 13:06  
Anonymous Anonyme a écrit...

vraiment ce triste sire n a pas de limites

bientôt il se revendiquera de BLUM ou JAURES

12 février, 2007 15:50  

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jeudi, janvier 25, 2007

2007: Travail et environnement

Je suis invité ce soir au Club Europe 1 France 2007 (18h - 21h), qui portera sur deux thèmes, travail et environnement. Je vous fais bénéficier de mes petites chroniques en avant-première...



Allez, je vais monter à cheval dans la campagne aixoise (où il fait un froid de loup), puis une bonne douche, un coup de TGV et à tout à l'heure sur les ondes !



Travail

Puisque le premier thème de l’émission de ce soir est le travail, j’ai regardé comment les candidats en parlaient. J’ai analysé à l’aide de mes outils informatiques les principaux discours des « seconds touristes », par ordre alphabétique, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy.
  • Le mot travail, c’est Nicolas Sarkozy qui l’emploie le plus et de très loin. Il s’agit très souvent du respect du travail ou du travail qu’il faut revaloriser.
  • Ségolène Royal, elle, emploie surtout le mot salariés, qu’il faut protéger, bien sûr. Elle l’utilise 4 fois plus que Nicolas Sarkozy !
  • Quant à François Bayrou, c’est le mot entreprise qui le distingue. Il l’emploie 5 fois plus que Ségolène Royal, et trois fois plus que Nicolas Sarkozy.
  • Enfin, Jean-Marie Le Pen ne parle guère de salariés, ni d’entreprise, son mot fétiche à lui, c’est le peuple. En l’occurrence, le peuple laborieux, expression un peu laborieuse, qu’il est le seul à utiliser.
Remarquons que le mot travailleurs est le grand perdant de toute cette affaire, un peu comme s’il fallait l’éviter à tout prix. Il faut dire que je n’ai pas analysé les discours d’Arlette !

Fréquences relatives (pour 10000 mots)


BayrouLePenRoyalSarkozy
entreprise25658
peuple203584
salariés75266
travail4183040

Ca, ce sont les mots qui les séparent. Mais il y a aussi de nombreux mots qui les rapprochent, plus qu’on ne pense. Parmi les mots que les « seconds touristes » utilisent à peu près dans les mêmes proportions, je trouve en tête de liste des mots qui font peur, chômage, mondialisation, mais aussi des mots qui rassurent : confiance, courage, espoir.

Pourquoi pas ? Si se payer de mots n’augmente pas forcément le pouvoir d’achat, un peu d’espoir, ça ne peut pas faire de mal non plus…


Environnement

Comme pour le travail, j’ai analysé les principaux discours du quatuor de « seconds touristes » avec mes petits outils informatiques. Douze grands discours depuis cet automne.

C’est assez surprenant, et affligeant, peut-être. Le mot environnement n’est pas utilisé du tout par Nicolas Sarkozy et François Bayrou. Évidemment j’ai pu louper quelques discours secondaires, mais il n’est pas dans les grands discours. Ségolène Royal l’utilise une fois. Le Pen 5 fois mais seulement 2 dans le sens écologique (le reste c’est l’environnement économique).

Ce n’est pas mieux pour le mot écologie. Seul Jean-Marie Le Pen l’utilise, et encore une seule fois.

Développement durable, personne sauf Sarkozy, 4 fois, mais pour donner une base de comparaison, il a employé le mot travail 32 fois dans son seul discours du 14 janvier. Et évidemment les mots je, me, ma, mon, moi, 270 fois comme je disais la semaine dernière.

Énergies renouvelables : personne. Ségolène Royal aime bien le mot énergie, qu’elle utilise 4 fois dans le seul JT de Claire Chazal de samedi. Mais l’énergie c’est la sienne et celle des Français dont elle « se nourrit », et qu’elle « va transformer en projet présidentiel ». Mais ça, je ne sais pas si c’est de l’énergie renouvelable.

Alors, si vous voulez mon avis, Nicolas Hulot a jeté l’éponge en croisant les doigts pour que son pacte soit durable, mais j’ai un peu peur que le combat pour la planète parte dans le grand compost de la langue de bois électorale. Mais comme on sait, le bois est un matériau écologique. C’est au moins ça.



Quelques images des coulisses de la semaine dernière...


Ca va marcher ce truc ?


Europe1-2007-01-18-1
envoyé par aixtal
Combien de participants au meeting UMP de la porte de Versailles ?
80 000 selon les organisateurs, 100 000 selon la police...



Europe1-2007-01-18-2
envoyé par aixtal
Avec Crouzet et Gloaguen...

Libellés :


8 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Si mes souvenirs sont exacts, dans une conférence il y a deux ou trois ans, je crois avoir entendu A. Salem parler de la mutation de "travailleurs" à "salariés" dans le discours des syndicalistes.
Les hommes (et femmes) politiques ne font donc qu'accentuer cette tendance déjà amorcée il ya pas mal de temps par les plus âpres défenseurs des "travailleurs".

25 janvier, 2007 15:11  
Anonymous Anonyme a écrit...

"Travailleurs" a peut-être disparu parcequ'il s'utilisait en opposition à "rentiers". Conclusion : mais non, les rentiers n'ont pas disparus. Ils n'ont plus d'opposant (CQFD, éventuellement).

Ou, plus simplement peut-être, parceque le "travail" ne fait plus rêver grand monde.

Enfin, ce que j'en dit, c'était pour jouer avec les mots...

26 janvier, 2007 00:13  
Anonymous Anonyme a écrit...

De Nicolas Sarkozy, hier soir, repris d'une dépêche Reuters intitulée : "Sarkozy mitraille la gauche et se fait avocat du travailleur". A croire que ces conseillers lisent votre blog !

""Il a accusé la gauche de ne plus écouter le peuple "dans son aspiration à la sécurité, à l'identité, à la protection" et a répété à plus d'une quinzaine de reprise les mots "travailleurs" et "ouvriers" dans une ode à la "culture ouvrière".

Il a ainsi déclaré qu'il entendait rendre "au travailleur la première place dans la société" et "redonner au beau nom de travailleur le prestige qu'on lui a retiré".

"Je ne laisserai pas (...) se perdre cette culture ouvrière", a-t-il dit. "A leur manière, les travailleurs sont des résistants, des résistants contre la disparition d'un type de civilisation et d'un type d'homme.""

26 janvier, 2007 08:18  
Anonymous Anonyme a écrit...

Désolé d'ajouter un commentaire pas très utile mais ça me démange.
J'ai commencé mon blog il y a un an par un "au commencement était le Verbe"...alors autant vous dire que votre site m'émerveille, ce décortiquage du Verbe est un vrai délice.
Merci

28 janvier, 2007 20:22  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Cricriben> travailleurs : oui, j'ai vu ça. Dingue, non? j'ai fait un petit billet.

29 janvier, 2007 08:18  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Erasme> Merci, les compliments font toujours plaisir !

29 janvier, 2007 08:19  
Anonymous Anonyme a écrit...

Les mots pour soigner les maux sont insufisants, il faut des solutions pour y arriver. Et les concepts unissent les deux. Faut suivre le fil, remonter la piste...

29 janvier, 2007 23:24  
Anonymous Anonyme a écrit...

combien de FRANCE dans le dicours de metz du 11 avril
de segolene royal

12 avril, 2007 11:37  

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mercredi, janvier 24, 2007

Lexique: Isegoria

La vie démocratique d'Athènes était, si je me souviens bien, régie par trois grands principes, l'isonomia, égalité devant la loi, l'isokrateïa, l'égalité des pouvoirs et l'isègoria, l'égalité de la parole. Ce dernier mot a ressurgi dans une longue et passionnante conversation que je viens d'avoir avec Etienne Chouard (les conversations avec Etienne sont toujours passionnantes). L'isègoria était le droit à la parole pour tous : chaque citoyen pouvait intervenir à tout moment du débat, pour dire ce qui lui tenait à coeur, et ce droit était considéré comme sacré.



Nous parlions, entre autres, de la notion de « Cinquième pouvoir » de Thierry Crouzet, pour qui (voir son livre) les citoyens fédérés grâce aux technologies de communication forment un nouveau pouvoir, après les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire et médiatique. Etienne s'est exclamé : « Non, c’est le premier pouvoir ! » Et il a enchaîné sur une comparaison qui m'a frappé. Je vous la livre dans son intégralité.
« Je trouve que les blogs sont une réactivation de quelque chose qui était essentiel sous la démocratie athénienne, l’isègoria, le droit de parole pour tous à tout moment. Les Athéniens le considéraient comme le plus important de tous les droits dans la démocratie. Le fait que toutes les opinions dissidentes aient voix au chapitre protégeait la démocratie contre les erreurs, contre les dérives. Avec l’élection, on a renoncé au droit de parole pour chacun. Et Internet est un outil pour les humains qui ont toujours cette pulsion, ce besoin de s’exprimer, de protester, de résister. C’est l’isègoria qui revient sur le devant de la scène malgré les hommes politiques et je trouve ça très fort. »

Rapprochement saisissant, non, à 2500 ans d'intervalle ? C'est une citation qui ira tout droit dans le livre en préparation pour les Editions Max Milo.

13 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

mouis, sauf que bien sur, cela ne s'appliquait qu'aux être capables de pensées cohérentes, donc exclusivement les hommes !
(parce que si les femmes savaient penser, cela se saurait !)

A ce titre, les blogs sont une dégénérescence que l'isegoria, car permettant à n'importe qui de s'exprimer, notamment les femmes, les esclaves et les étrangers

ps : 2e degré inside

24 janvier, 2007 09:05  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Steph> Justement, l'isègoria était, si mes souvenirs sont bons (ça remonte loin !), accordée aux esclaves et aux métèques...

24 janvier, 2007 09:12  
Blogger Kaa a écrit...

Et tu classes les femmes dans quelle catégorie ? ;-)
Je trouve effectivement cette forme de réappropriation de la politique très saine. Cela dit, tout le monde n'a pas les moyens d'y participer. On se retrouve là aussi entre élites, même si celle-ci est un chouilla différente de celle-là. J'avais trouvé encore plus intéressant (parce que plus ouverts) les débats spontanés dans la patisserie orientale de mon quartier, à Grenoble, pendant la campagne sur le referendum. On y a entendu des gens qui ne s'expriment jamais. Ils ont posé des questions, ont tenté d'y répondre, en en discutant dans le respect de l'autre. Les "oui" et les "non" ont fait la fête le 29, la fête de la démocratie enfin ré-appropriée.

24 janvier, 2007 09:33  
Anonymous Anonyme a écrit...

Attention car le blog donne la garantie de s'exprimer mais pas celle d'être écouté. Or l'isegoria permet à chaque membre de l'assemblée réunie en un lieu de s'exprimer et d'être entendu par tous ceux qui sont présents et qui ont le pouvoir de voter les lois.
Quel pouvoir confère la parole si celle ci ne parvient pas à ceux qui votent les lois ? Autant crier dans le désert, et cela nous pouvions déjà le faire.
Ce pouvoir n'existera que si les citoyens se regroupent et forment des communautés virtuelles partageant une même volonté politique indépendante des partis. Ce pouvoir n'est pas né, mais le germe est là.

24 janvier, 2007 09:43  
Blogger Xavier a écrit...

Bonjour Jean. J'ai trouvé un lien qui devrait t'intéresser. C'est l'étude de la fréquence des mots dans les discours de Bush pendant ses années de mandat : http://www.nytimes.com/ref/washington/20070123_STATEOFUNION.html

24 janvier, 2007 09:52  
Blogger Jean Véronis a écrit...

LDS> tout à fait d'accord. C'était la suite de notre discussion avec Etienne. Je cite :

« Internet, c’est un espace de liberté, ça c’est positif, c’est évident, mais lnternet nous permet en même temps de choisir les forums auxquels on participe. Or, on a une tendance naturelle à aller sur les forums qui nous sont favorables et à éviter les forums qui nous sont hostiles, parce qu’on évite la contradiction, qui n’est jamais confortable. Du coup, on discute entre semblables, et mécaniquement, on se radicalise. Internet a une tendance à favoriser la communautarisation de notre société. C’est pour ça qu’on a besoin d’un Parlement. L’idée démocratique, c’est de nous obliger à confronter à la contradiction avant de décider. L’idée du Parlement, l’immense idée de la démocratie, c’est de nous obliger à réfuter les opinions dissidentes avant de gagner et de décider. Donc Internet ne peut pas du tout remplacer les institutions démocratiques. Internet peut jouer le rôle de l’isègoria, donner le droit de parole à tous à tous les moments et sur tous les sujets, mais le débat démocratique, je ne pense pas qu’il puisse avoir lieu seulement sur Internet. »

24 janvier, 2007 09:54  
Anonymous Anonyme a écrit...

La démocratie athénienne était étymologiquement le "pouvoir du peuple" et se concrétisait effectivement par ce principe fondamentale de l'isègoria, le principe de la liberté de parole pour tout un chacun : dans l'assemblée du peuple athénien, l'ekklesia, n'importe qui peut prendre la parole (n'importe qui *parmi les citoyens!* i.e. pas les femmes, ni les enfants, ni les métèques).

Ainsi, contrairement à la Res publica romaine, dans laquelle la parole est extrêmement hiérarchisée (seul le magistrat peut parler et autoriser la parole : il peut parler ou déléguer l'exercice de la parole), la démocratie athénienne permet à tout un chacun de s'exprimer.

Mais il faut prendre garde à une importante distinction que faisaient les Athéniens parmi les citoyens prenant la parole dans l'ekklésia : ils distinguaient l'idiôtès et le rhétôr.

L'idiotès, du grec "'o idiôtès, ou", se traduit par "le simple particulier" et par suite, "l'ignorant". Il désigne le simple citoyen.
Le rhétôr, du grec "'o rhétôr, oros", se traduit par "le rhéteur, l'orateur", et désigne le citoyen qui cherche à avoir un rôle éminent dans la cité par l'exercice de la parole.

Je ne sais pas si ces deux catégories peuvent se transposer à notre époque, avec par exemple "l'homme d'appareil", "le candidat", qui serait le rhétôr, cherchant le pouvoir par la parole, et "le simple citoyen", "le brave type" qui va aux débats participatifs et qui serait l'idiôtès. Peut-etre bien que oui :-) En tout cas, la démocratie athénienne est morte du péril extérieur (Philippe V de Macédoine) ET de la démagogie généralisée du fait de la liberté de parole...

Il faut réinventer ces catégories pour sans cesse éviter que ce très bon principe de l'isègoria ne se transforme en démagogie généralisée. Et on peut y arriver !



A propos de "candidat", savez-vous que le mot vient du latin "candidatus" qui signifie à l'origine "blanc" au sens propre : le candidatus romain est l'aspirant à une magistrature élective au Sénat qui, pour faire campagne, se montre sur le Forum en toge blanchie par la craie afin que l'on puisse le reconnaître parmi les autres citoyens aux toges colorées ou salies. J'y pense sans cesse quand Ségolène Royal porte des tailleurs blancs : connaît-elle cette étymologie ? ;)

J'espère que ce long commentaire antiquisant apportera un peu d'eau au moulin de votre très enthousiasmant blog, que je lis, en anonyme, depuis quelques temps.

24 janvier, 2007 12:51  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Arnaud> Merci pour ces précisions ! C'est bon d'avoir des lecteurs aussi cultivés !

Oui, la démagogie généralisée guette peut-être... Et puis, on parle beaucoup du droit à la parole, il faudrait peut-être insister sur le devoir d'écoute ! Apprendre à écouter les autres, même d'opinions différentes, dès son plus jeune âge. Je ne crois pas que ce soit trop notre culture. La blogosphère (comme on en discutait avec Etienne) n'est-elle pas un renforcement des communotarismes idéologiques ? On parle de communautés : on affiche un blogroll des sites dont on se sent proche (vous avez remarqué que je ne le fais pas...), etc. Il faut se forcer à aller lire les gens qui nous apportent la contradiction, pas seulement ceux qui renforcent nos convictions. Pas facile.


Candide : oui, je connais l'étymologie. C'est amusant, n'est-ce pas ?

25 janvier, 2007 07:08  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Sphaks> Oui, j'ai vu ça (je lis le NY Times régulièrement). Ce serait magnifique de faire ça sur nos candidats !

25 janvier, 2007 07:09  
Anonymous Anonyme a écrit...

La parole, la parole, c'est bien beau !
L'écoute, l'écoute, c'est bien beau
Mais :
comment ces paroles entendues peuvent-elles se transformer en règles de vie pour la société puisque : ni les écrits sur le web, ni même les paroles prononcées par les parlementaires dans l'assemblée ne permettent de redéfinir les règles adoptées dans des cénacles d'experts ni citoyens ordinaires, ni élus.
Pensons aux règles de l'OMC ou aux directives européennes que les parlements nationaux ou européens ne peuvent pas modifier en profondeur quelle que soit la pertinence des arguments échangés par les parlementaires et/ou par les citoyens.
En fait : tous des "idiots", ces citoyens, la parole est désormais confiquée par les rhéteurs (les experts).
Quelle démocratie !

25 janvier, 2007 18:09  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour
(Ce commentaire est posté a posteriori, le système de mon mac au bureau me me permettait pas de le faire le jour où il a été composé – mercredi 24 janvier).

Dans une "réelle" démocratie, la parole de ceux qui souhaitent exprimer leur pensée n'est pas confisquée. Dès lors, il y a lieu de s'inquièter si, dans la pratique, des citoyens ou des groupes de citoyens ont le sentiment d'être "empêchés" de parler.
Ce qui laisse supposer d'un côté un certain autoritarisme des gens au pouvoir, et donne, par ailleurs, naissance aux communautarismes de tous poils et (ou) à une explosion de l'extrémisme.
Enfin, il existe une dérive de la parole appropriée par un groupe (ce qui revient à dire que "tous" n'ont pas voix au chapitre) et dont on parle peu : le lobbying.
Plus le groupe est puissant, plus facile il lui est de prendre la parole, ou lui est accordée la prise de parole.
A titre d'exemple, le Medef, demain, publiera son "livre blanc" à l'intention des candidats à la présidentielle, dans lequel figureront les "propositions" (recommandations) des chefs d'entreprises pour le prochain quinquennat.
Qu'en est-il du simple citoyen, non militant, non affilié, indécis ?
J'en parle sur http://carnetsdelours.over-blog.com
S'il m'est permis de me faire de la pub personnelle : merci, m'sieur Véronis

Au plaisir de vous lire, vous êtes comme toujours, très intéressant.
François

27 janvier, 2007 16:41  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pour une petite mise en application de ce dont vous parlez, un nouveau site internet vient d'être lancé : Isègoria - Le débat du web - est le nouveau projet d’échange d'idées lancé sur Internet fin octobre 2010. Isègoria a pour objectif d’offrir une plateforme librement réutilisable, neutre et où chacun peut apporter sa contribution.

30 octobre, 2010 15:29  
Anonymous Anonyme a écrit...

Il faut désigner les décideurs par leur capacité à remplir des tâches spécifiques (alimentation, éducation, militaire etc), et ensuite proposer un tirage au sort parmi eux.
Mais il faut que le peuple soit d'accord pour reconnaître quels sont ses besoins, on ne peut pas trouver de décideurs pour cela... c'est comme dans une famille. On sait instinctivement de quoi on a besoin.

ça risque de prendre longtemps... mais le débat libre est fait pour cela.

10 juin, 2013 10:27  

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lundi, janvier 22, 2007

Livre: Rendez-vous raté

Samedi, 13h. L'équipe du PoliTIC'Show se retrouve au Bourbon, la brasserie qui jouxte le palais du même nom. Rendez-vous dans une heure au bureau de la Madone à l'Assemblée. Je suis là avec mon petit carnet, et au passage mon Nikon pour saisir quelques images en plus des mots. Les images se traduiront peut-être d'ailleurs en mots dans le livre en chantier... Nicolas et Julien sont là, un peu tendus, on les comprend. Carlo Revelli est là aussi, en observateur. Nicolas révise ses questions. La pression monte (si je puis dire) :


Julien vérifie le matériel une dernière fois :

13h45. On y va. Zut. Nico n'a pas noté le numéro, et il y a plein d'entrées et de bureaux dans les rues avoisinantes... On demande le chemin au gendarme en faction. Ne sait pas. La tension est au max.


Un premier essai, un deuxième. Jeu de piste. Ca y est cette fois on y est. On entre. Le sas, les portiques, la sécurité...

On tue le temps (ou on trompe l'angoisse ?). Carlo semble rester très cool...


13h58. Le téléphone sonne. Benoît Thieulin (responsable de la campagne sur Internet de Ségo). Il y a un blème. RDV tout de suite au Bourbon. Le café, bien sûr. On ressort. C'est quoi ce plan ? Perplexité, doutes...


Un brin de paranoïa aussi. On essaie d'en savoir plus. La Madone contrôlerait-elle son image, les blogueurs seraient-ils interdits d'interview?


Retour à la case départ. On attend... Benoît Thieulin arrive finalement, avec deux jeunes de l'équipe, souriants et sympathiques. Ségo passe au JT de Claire Chazal, elle a annulé toute son après-midi pour préparer et se concentrer. La poisse... Le matériel emprunté à gauche et à droite ou loué pour rien, des allers-retours de Bordeaux ou Aix en pure perte... Benoît essaie d'en savoir plus, de caler un autre rendez-vous.


On s'assoit, on boit des cafés, on discute. La tension retombe. Il n'y a pas de lézard. Ségo rencontrera le PoliTIC'Show. Mais c'est compliqué. Elle part mercredi à la Guadeloupe. On la suit dans l'avion, on couvre l'événement sur Internet ? On rigole, mais ça pourrait être sérieux. Non, pas possible sans doute.

On repart. La pluie se met à tomber dans une sorte de déluge. Trempés. Pas de taxi pour la gare. Il y a une manif des profs.

Dimanche. Le téléphone sonne. Ségo est ok pour un tournage dans la journée. Oui, mais bon, on est à Bordeaux et à Aix. Raté. Mais promesse est faite. Ca se fera avant le 5 février...

Ca fera des choses à raconter, mais il faut décidément avoir des nerfs d'acier dans ce jeu de journaliste citoyen...

A suivre !

A lire

  • Un bel article sur le PoliTIC'Show à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)

4 Commentaires:

Blogger Kaa a écrit...

Est-ce l'avènement du roman-phototal ? Et comment segmenter ça ? Bon courage ;-)

22 janvier, 2007 13:52  
Blogger Vicnent a écrit...

Grand rangement ici et ... et ... et j'ai retrouvé "Combat pour l'Élysée" !!! :-)))

22 janvier, 2007 13:58  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Kaa> En tous cas c'est vraiment un vértiable roman cette aventure du PoliTIC'Show ! Intrigue, rebondissement, et pas mal de battements de coeur...

22 janvier, 2007 14:28  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Vicnent> Voilà de la bonne lecture ! Il faudra que je te le signe un de ces 4. J'étais à Paris ces jours-ci, mais comme tu vois c'était un peu "speed" !

22 janvier, 2007 14:29  

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vendredi, janvier 19, 2007

Livre: Les politiques mis au Net

La nouvelle a déjà un peu fuité (ici). Je travaille sur un nouveau livre. Ca s'appellera :

Les politiques mis au Net
Quand les blogueurs font parler les candidats...

Estelle & Jean Véronis
Nicolas Voisin
Editions Max Milo (à paraître le 5 avril)




Le livre retranscrit les entretiens avec les candidats, "grands" et "petits" réalisés dans le cadre du PoliTIC’Show. Ces interviews, que vous connaissez dans doute, sont à mon avis attachantes, non conventionnelles et révèlent des côtés profondément humains et intimes des candidats. Le livre décrit également l’aventure de « citoyens lambda » qui partent à l’assaut des états-majors, déjouent les filtres et les barrières, apprennent à leur manière à filmer, à interviewer, à transcrire. Il raconte le « making-of », l’ambiance, les joies et les ratés de cet épisode sans précédent de la réappropriation de la parole par les citoyens sur Internet. On voulait appeler ça «Démocratie.blog», mais l'éditeur a préféré un autre titre...

Je vous donne le début en exclu. Je posterai des bouts au fur et à mesure, les débuts de chapitres sans doute (il y en a déjà trois d'écrits). Vos réactions seront précieuses. Le livre est en train de se faire (et d'ailleurs, qui sait, certains des vos commentaires s'y retrouveront peut-être...).

PS: 13h Le scoop vient de tomber. Après pas mal d'inquiétudes et d'incertitudes, rencontre et interview avec la Madone, Ségolène Royal herself demain après-midi à l'Assemblée nationale. J'y serai dans un coin avec mon carnet mon stylo...






Prologue


Vingt décembre 2006. Rencontre dans une brasserie parisienne. Pas une de ces brasseries 2.0 avec wifi et décor fluo. Non, une bonne vieille brasserie centenaire avec boiseries, moulures, portemanteaux en laiton et garçons grincheux en tablier noir. À chaque instant, on s’attend à voir Yves Montand pousser les portes battantes. Nicolas a les traits tirés. Le manque de sommeil est flagrant, mais l’œil pétille. Rien ne trahit la réunion de blogueurs sauf peut-être le Nokia N93 avec caméscope intégré de Nicolas, négligemment posé à côté de mon carnet Clairefontaine.

Le Libé du jour nous fait un beau clin d’œil avec une double page consacrée à la « Netpolitique ». Nous y sommes en bonne place, au milieu de la poignée de suspects habituels et de la nébuleuse de mots-clés attendus : Net-campagne, blogueurs, cybermilitants, influenceurs, journaux citoyens, wikis, Dailymotion, Flickr, etc. Libé annonce la prochaine interview du PoliTIC’Show : la Madone elle-même, Ségolène Royal. C’est pour la mi-janvier. Jean-Marie Le Pen, François Bayrou, Clémentine Autain, Corinne Lepage et une brochette de petits candidats sont déjà dans la boîte, ou plutôt sur la Toile, interrogés par Nicolas, filmés par son compère Julien Villacampa, retranscrits par Estelle et ses étudiants de master à l’université.

La double page de Libé a comme un goût de déjà vu. Il n’y a pas si longtemps le Monde en consacrait une lui aussi aux « 15 blogueurs leaders d’opinion sur la Toile », dans laquelle il avait trouvé bon de m’inclure. Je m’étais ainsi trouvé promu un instant Che Guevara du Net, aux côtés d’un blog de recettes de cuisine, d’un avocat, d’un économiste, et autres rencontres improbables. « Les 10 blogs qui comptent », « Les blogueurs les plus influents » : les dossiers aux titres accrocheurs poussent comme des champignons depuis quelque temps, comme si une sorte de curiosité un peu inquiète se développait dans les médias traditionnels à l’approche de l’élection présidentielle. Quelque chose de nouveau se passe manifestement en bas, chez les « citoyens lambda » : ils ne se contentent plus de lire ou d’écouter la bonne parole ; ils écrivent, ils filment, ils mettent en ligne, ils discutent entre eux. Et pour comble, ce sont les journalistes qui maintenant les lisent et les citent—il y a eu plus d’une affaire, récemment, qui soit partie des blogs pour atterrir dans la presse, depuis les mots-clés achetés par l’UMP sur Google jusqu’à la fameuse vidéo de Ségolène Royal sur les profs, téléchargée plus d’un million de fois sur Dailymotion à la veille du scrutin socialiste.

On avait commencé à sentir un malaise dans la presse début 2005 pendant la campagne sur le référendum. Les murmures du Net se transforment peu à peu en clameurs. Les mails circulent, se croisent, s’amplifient sur les listes de diffusion, deviennent les tracts des temps modernes. Un clic et c’est parti dans mille boîtes aux lettres. Plus de ronéos, de stencils qui bavent et d’encre sur les doigts. Les forums se déchaînent (la BnF en cherche maintenant les archives, parfois en vain). Un nouvel outil au nom étrange se révèle au grand jour : les blogs fleurissent et se font l’écho des analyses, des commentaires, des discussions entre citoyens. On avait déjà entendu ce mot sans doute, mais sans trop y attacher d’importance. Sans doute une mode, une histoire de journaux intimes de ménagères américaines, de lycéens dysorthographiques ou de soldats paumés dans une guerre d’avance perdue quelque part en Irak. Pas grand monde n’avait prédit l’importance que cet objet médiatique mal identifié allait prendre dans le paysage politique français. Seuls quelques observateurs avisés avaient remarqué que de l’autre côté de l’Atlantique le phénomène avait été le même peu de temps auparavant. Il se murmurait même que les blogs avaient fait l’élection en 2004, dans la bataille Kerry-Bush.

Bon nombre de politiques sortent du référendum avec la gueule de bois, après avoir peut-être un peu abusé de la langue du même nom. Ils essaient de rattraper leur retard comme ils peuvent, chattent comme des fous à la moindre occasion, multiplient les sites et les blogs comme le Christ les pains. L’exercice n’est pas facile. Rien ne prédispose le député ou le ministre quinquagénaire, qui passe sa vie en réunions, voyages en TGV, et mortels débats nocturnes à l’Assemblée, à saisir d’emblée l’esprit du Net. Ne devient pas « geek » qui veut. Il faut avoir connu les nuits blanches derrière un écran, les affres du code HTLM qui s’embrouille, des feuilles CSS qui s’emmêlent, des javascripts qui buggent, des fils RSS qui ne répondent pas et des fichiers XML perdus dans de lointains namespaces… On devine la cohorte d’assistants et de militants qui tapent fébrilement ce que dicte leur patron chatteur en herbe (et sèment parfois sa prose de coquilles savoureuses, comme le prémonitoire Contrat première embuche de Dominique de Villepin), ou qui animent comme ils peuvent les blogs et sites de campagne. L’idée n’y est pas encore tout à fait. Le livre interactif de Ségolène Royal se résume à deux chapitres assez brouillons sous forme de documents Word mal formatés. Nicolas Sarkozy se fait copieusement siffler au Web 3 après un magistral plantage de registre communicationnel…

Certains ont compris mieux que d’autres. François Bayrou se promène en personne dans des réunions de blogueurs, laisse lui-même des commentaires sur les blogs, répond aux demandes d’interviews de « blog-reporters », arrose le tout d’une copieuse dose de critique des médias. Sa gifle, il la donne désormais à Claire Chazal, Etienne Mougeotte et Patrick Le Lay. Paradoxal : l’agrégé de lettres classiques, spécialiste de latin-grec, a mieux compris la blogosphère que les technocrates de l’ENA. Et ça marche : Internet le lui rend bien. Les sondages en ligne le donneraient très haut dans le cœur des geeks.

Pendant ce temps, ça fourmille « en bas », si jamais le Web a un « bas ». C’est peut-être ça la magie du réseau : il n’y a plus de bas et de haut dans la Toile planétaire. N’importe quel citoyen peut devenir homme-média. Hommedia, comme écrit Nicolas. La France ébahie avait assisté en 2005 à l’avènement du phénomène Etienne Chouard. Pour ou contre ses analyses, peu importe. En quelques semaines, un citoyen lambda, prof dans un lycée de province, devient le centre de la Toile, le symbole de la Résistance citoyenne. Des réseaux se forment, les mailles de la Toile se resserrent. Les sites se fédèrent, se syndiquent, s’agrègent. Rezo.net, les Freemen, Agoravox, le Monde Citoyen, des communautés se créent et s’entrecroisent. Les citoyens n’ont jamais autant écrit, autant lu, autant discuté.

Les dossiers « Netpolique », « Cybercampagne » ou « Top-blogueurs » des médias classiques semblent décalés par rapport à cette effervescence, à cette vague de créativité. L’histoire doit sans doute être racontée par des « insiders »…

Une quenelle et une entrecôte pour la huit ! Le ballet des pingouins grincheux continue. La salle s’est remplie de volutes épaisses. Est-ce l’effet du Château du Seuil, ou de la discussion passionnée ? L’œil de Nicolas brille de plus en plus. Il faut raconter cette histoire pendant qu’elle est en train de se faire. Plus tard, ce ne sera plus exactement la même chose. Les fatigues seront oubliées, les passions atténuées, les échecs adoucis…

Le livre est né sur la table. Ce sera l’aventure du PoliTIC’Show. Les rôles se dessinent : Nicolas et Julien font parler les candidats, Estelle transcrit, je raconte. Le fil conducteur émerge. Les candidats à la présidentielle se livrent à des blogueurs, se prennent au jeu. François Bayrou avait promis une heure, il en donne trois. Les interviews sont attachantes, peu traditionnelles, elle relèvent plus de la conversation que de l’exercice habituel et convenu de l’interview politique. Leur publication constituera un témoignage de cette communication directe avec le Net dont ils sont en train de chercher les clés. Mais il faut aussi décrire le parcours inverse, celui de ces « citoyens lambda » qui partent à l’assaut des états-majors, déjouent les filtres, les barrières, les pièges, apprennent à leur manière à filmer, à interviewer, à transcrire. Il faut décrire leurs émotions. Se retrouver sans grande expérience face à une bête médiatique comme Jean-Marie Le Pen, ce n’est pas une aventure banale… Il faut décrire le « making-of », l’ambiance, le contact, les ratés. Donner la saveur de cette Netpolitique en train de s’inventer. Il n’y a pas de top blogueurs ni de stars. Juste des citoyens qui cherchent.

Et qui remuent leur café en essayant d’oublier la montagne d’obstacles qui se dressent sur le chemin. Si jamais Ségo… Mais non, ça se fera : la parole est donnée. Et il faut Sarko à tout prix, sinon le livre n’aura pas de sens. A moins que ce soit le contraire ? Le sens véritable n’est-il pas « ailleurs » ?

Garçon, l’addition !


4 Commentaires:

Blogger Marianne a écrit...

Bonjour Jean,

Début très prometteur !

Puisque vous invitez aux réactions, je trouve que l'utilisation du prénom de votre collègue tout seul est un peu déroutante : dans un tel livre, après Nicolas on entend immédiatement Sarkozy, et j'ai mis quelques minutes à comprendre que ce n'était pas de lui qu'on parlait (en plus, la fatigue + l'oeil qui pétille... ça lui irait bien aussi).

La première mention du "référendum" pourrait aussi être plus précise ; bien sûr j'ai vite compris, mais j'ai dû réfléchir quelques secondes. Aussi incroyable que ça puisse paraître, ça fait déjà un bon moment que c'est passé, et ça m'était complètement sorti de l'esprit.

Pour le reste... vivement la suite !

19 janvier, 2007 14:57  
Anonymous Anonyme a écrit...

Le Net, les blogs, les citoyens "lambda" qui écrivent, discutent et disputent...c'est d'accord, il y a là de nouveaux modes de communication et le phénomène semble s'amplifier régulièrement depuis deux ou trois ans. Votre étude, votre livre, seront donc certainement intéressants.
Mais qui est concerné? Selon mes dernières informations, 50% des foyers français étant équipés d'ordinateurs (et parmi eux, combien reliés à Internet?), il reste donc, au moins, la moitié des français qui s'informent autrement. Sans compter que parmi les connectés (selon ce que j'observe autour de moi) il semble y avoir beaucoup de jeunes mineurs (donc non électeurs) et beaucoup moins de seniors.
Dans notre campagne (20 km au sud de Nantes), la plupart de ceux avec lesquels je discute se font leur opinion avec la télévision et le grand quotidien régional qui ont certainement encore de beaux jours devant eux. Et quand on voit la manière dont ces médias (mal)traitent l'information, je crains que la démocratie n'aie bien du souci à se faire!
Bref, il serait intéressant que des enquêtes solides quantifient l'influence du Net et des autres médias, en fonction de l'âge, des catégories socio-professionnelles...
Peut-être en toucherez-vous un mot dans votre ouvrage? YS

20 janvier, 2007 02:34  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Merci Marianne ! C'est vrai le référendum c'était il n'y a même pas 2 ans et ça paraît s'être passé il y a plusieurs siècles... C'est la même chose avec le CPE. Je me demande ce qui produit cet effet. Peut-être l'overdose d'informations dans laquelle nous vivons...

Ca va bien à Angers?

22 janvier, 2007 09:12  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Yves> Oui, l'impact réel d'Internet est variable selon les régions, mais ça bouge assez vite. Il paraît que le Français est en moyenne désormais plus sur Internet que sur la télé. A voir. Mais je ne crois pas qu'on puisse faire une enqûte très solide d'ici la sortie du livre, les délais sont très brefs. On se contentera de vécu, de témoignages. Ce sera peut-être pour un pochain livre... Il faut du temps et du recul pour ça !

22 janvier, 2007 09:14  

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jeudi, janvier 18, 2007

Sarko: Moi, je

J'ai passé le discours de Nicolas Sarkozy à la moulinette, et il y a plein de choses très intéressantes qui émergent ! Je suis un peu pressé par le temps, parce que je file prendre le TGV pour Paris. Je participerai ce soir à la nouvelle émission politique d'Europe 1 (« Club Europe 1 France 2007 », animée en direct par Fabienne Le Moal et Jérôme Dorville de 18h00 à 21h00), mais je vous livre rapidement quelques petits chiffres amusants.

logo europe1

En une heure et dix huit minutes de discours, Nicolas Sarkozy a prononcé je, me, moi, ma, mon 270 fois, c'est-à-dire une fois toutes les 17 secondes. Ca ne vous dit peut-être rien, mais c'est énorme... Un des discours les plus égocentrés que j'aie jamais analysé. Un quart des phrases commencent par je !

Allons un peu plus loin :
Si on n'a pas compris le message...

Bon, soyons justes... Ségolène Royal est assez «moi je», elle aussi. Juste un petit peu moins. En 30 minutes de discours, lors de sa présentation des voeux, elle a prononcé 75 fois je, me, moi, ma, mon, c'est-à-dire une fois toutes les 24 secondes seulement, mais c'est déjà bien. Un cinquième de ses phrases commençaient par je.

Quant à je veux, elle l'a dit 24 fois (sur un discours qui représente un tiers de celui de Sarkozy en nombre de mots, ça fait à peu près la même proportion), mais pas une seule fois je veux être présidente, ni même je veux être.

Son truc à elle c'est je veux que (la France, la Nation, etc.). En gros, c'est entre eux l'opposition bien connue je veux être / je veux faire (ou plutôt je veux que les autres fassent...).

Ah là là, ces gosses. Ils pourraient dire je voudrais (être président), ou bien j'aimerais bien que (vous votiez pour moi). Et ajouter s'il vous plaît. Sinon, on risque de leur répondre « T'as demandé, t'auras pas !». Et toc. Retour des valeurs.

23 Commentaires:

Blogger all a écrit...

Parler au conditionnel serait faire preuve d'aboulie, alors que oui, c'est en fait la plus élémentaire politesse.
Pourquoi ? Parce que la com est passée par là, la psychologie aussi.

Les candidats de gauche révolutionnaire se désincarnent plus et parle au nom d'une classe (qui reste mal définie), les écolo parlent de la Nature comme d'autres de leur divinité.

18 janvier, 2007 08:31  
Blogger Gabrouze a écrit...

"J'ai passé le discours de ... mais je vous livre rapidement quelques petits chiffres amusants."
je : 4
j : 1
soit 6,5%
Joli ;o)

18 janvier, 2007 10:30  
Anonymous Anonyme a écrit...

@ ALL : Ça c'est un truc qui m'énervait quand je recherchais un emploi : les conseillers de l'ANPE et des organismes prestataires qui me conseillaient de remplacer les conditionnels par des indicatifs dans mes lettres de motivation. Parce que sinon, n'est-ce pas, ça donnait l'impression que je n'y croyais pas vraiment. Une lettre de démotivation, quoi.

Ah, et grâce à vous j'ai appris le mot « aboulie ».

18 janvier, 2007 11:11  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ehéh, amusante moulinette.

Moralité : Ségolène Royale, en fait, ne veux pas vraiment être présidente. Qui l'eût cru ?

18 janvier, 2007 11:15  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Ou alors c'est l'inverse : répéter autant "je le veux", c'est une manière d'afficher ses doutes, non ?

18 janvier, 2007 11:18  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ah bien-sûr. Peut-être, parfois, en se rasant. ;)

18 janvier, 2007 11:46  
Anonymous Anonyme a écrit...

Avez-vous remarqué le terme de « chrétienneté » que Sarkozy, il me semble, a prononcé plusieurs fois lors de son intronisation" ? Il ne semble pas connaître le mot « chrétienté », preuve, s'il en est, que cela lui tient à cœur...

Selon le TLF, « on relève ds la docum. le néol. chrétienneté, subst. fém. Le monde chrétien, la chrétienté (cf. RENAN, Hist. du peuple d'Israël, t. 3, 1891, p. 430) ».

Mais enfin, pour quelqu'un qui se moque publiquement de la lecture de la Princesse de Clèves, la bathmologie nous montrera qu'on n'en est pas là...

18 janvier, 2007 12:44  
Anonymous Anonyme a écrit...

analyse pitoyable...comme si les élections présidentielles se mesuraient en fonction des "je" ou autres pronoims personnels formulés par les candidats...
Je pense que les personnes qui ont fait ce topic peuvent encore consacrer leur temps à ce genre d'analyse très...intellectuelle...
Pauvre France...

18 janvier, 2007 13:02  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'est toi le pauvre!! Cette analyse montre trés bien le bourage de crane effectué par les politiques

18 janvier, 2007 13:41  
Blogger Constructif a écrit...

Moi, je trouve que c'est normale de parler à l'indicatif plutôt qu'au conditionnel. Ça fait + vrai, + concret. Le conditionnel, ça donne l'impression d'obstacles infranchissables. Et je trouve aussi que c'est normal de dire bcp je, parce que c'est l'un des 2 qui va être président et pas qqun d'autre (il) ni un groupe (nous) C'est normal qu'il dise ses idées à lui (ou à elle) parce que c'est ça qui va driver le show pendant 5 ans, pas celles de quelque d'autre ni d'un groupe (Même s'y il appartient à ce groupe)

18 janvier, 2007 15:53  
Anonymous Anonyme a écrit...

@ Anonymous 1 : ce type d'analyse est une analyse linguistique plus que politique. Je comprends que cela rebute le néophyte, mais ne pas comprendre l'intérêt pour monsieur Véronis revient à lui interdire de pratiquer sa profession.

Pauvre France ?
A vous lire, oui.

Personnellement, je trouve ça assez instructif... Mais ça n'engage que moi.

18 janvier, 2007 17:57  
Anonymous Anonyme a écrit...

Cela confirme une réflexion que j'avais faite dans un de mes commentaires au sujet de cette récurrence. Il y a une propension chez Sarkozy à utiliser la première personne, mais ce qui est frappant aussi dans ses discours ce sont les adresses fréquentes à son auditoire (savez-vous, je vais vous dire, je vais vous confier, je vous demande). Il y a chez lui une sorte de relation fusionnelle avec son public et il abuse de la fonction phatique en maintenant le contact le plus souvent possible, mais c'est en même temps un peu du conatif car il agit sur ses interlocuteurs. Il n'est pas dana l'évitement, au contraire c'est du face à face (une de ses expressions préférées est “les yeux dans les yeux” ou “en face”) qui peut s'ajouter au rappel de ce qui serait tangible (la vérité, la réalité). Enfin, je me demande si un homme politique utilise autant de démonstratifs, il est tout le temps en train de montrer, de désigner, il a très souvent recours à la mise en relief emphatique (c'est d'ailleurs un de mes travers à moi aussi). Quand on le résume aux phrases sans subordonnées ou à un lexique à la limite racaille, je trouve ça un peu réducteur car cela ne montre pas le rapport avec ses interlocuteurs.

18 janvier, 2007 18:16  
Anonymous Anonyme a écrit...

A mon sens bien que nulle en la matière cette analyse "linguistique" ne reflète que la personnalité de ces deux candidats : Ségolène tout comme Nicolas sont dans l'émotionnel avant tout et ne serait ce que pour ce fait cette analyse est beaucoup plus utile et censée que certains ne la juge.

A quand une campagne qui arrête d'infantiliser les électeurs qui parlent des problèmes réels vécus par 80% de la population Française qui a des difficultés à vivre décemment ?

Je crois qu'aucun de ces deux candidats n'incarnent le changement que personnellement je souhaite voir et vivre ; pourquoi ne pas s'intéresser un peu plus aux autres candidats ?

(signée merdeuse)

18 janvier, 2007 19:58  
Blogger Vicnent a écrit...

si j'avais su !
tu [supp]repars[/supp] es reparti direct à Aix ou tu as mangé/dormi sur Paris ? ;-)

18 janvier, 2007 23:27  
Anonymous Anonyme a écrit...

J'aime beaucoup ce genre d'analyse, mais si on veut en faire un usage objectif et non orienté, il serait nécessaire de faire la même recherche sur un plus grand nombre de discours (faire une sorte de moyenne, ainsi que sur les autres candidats, et également de comparer avec l'usage courant du pronom personnel.
Il serait intéressant également de comparer avec des discours d'hommes politiques anciens (type Pompidou, Chaban, Mitterrand, VGE, Chirac bientôt).

19 janvier, 2007 08:23  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ces analyses sont intéressantes. En parcourant les 2 discours en diagonale, j'ai cru observer qu'il semble exister une homogénéité dans ce que j'appelerais le 'flux' des"moi je ma me" dans le discours de Mme Royal alors que les "moi je ma me" de Mr Sarkozy sont parfois totalement absents pendant plusieurs paragraphes avant de "mitrailler" le lecteur (ou l'auditeur) à certains endroits.
J'ai également remarqué une occurence de l'expression 'moi je' (que personnellement je trouve insupportable), et que j'entends très souvent dans un discours 'spontané' de Mr Sarkozy : le retrouver dans un discours écrit à l'avance m'a fait sourire et j'ai honteusement pensé 'au moins, cette phrase, ELLE est de lui !' :-).

Pour en revenir au flux des mots, serait-il possible et pensez vous qu'il soit intéressant de mesurer cette quantité dans un long discours afin d'observer les concentrations 'locales' d'un groupe de mots. Je pese par exemple à un graphique donnant en abscisse le nombre de mots déjà prononcés et en ordonnée le nombre d'occurrences cumulées des mots analysés. Ainsi nous pourrions discuter de la croissance régulière de la courbe (qui correspondrait à un flux presque constant) ou bien une courbe 'en escaliers' qui correspondrait à une très forte irrégularité dans le discours. Car si la moyenne générale de l'emploi du 'moi je ma me' est déjà impressionnante, un graphique permettant de voir l'utilisation de ces mots 'à la mitraillette' argumenterait peut être encore plus la notion de bourrage de crane déjà abordée dans quelques commentaires.
Amicalement,
un lecteur assidu mais n'ayant pas beaucoup de temps pour commenter :-)

19 janvier, 2007 10:09  
Anonymous Anonyme a écrit...

Il est tout aussi intéressant d'analyser les discours de Sarkozy et Royal sur le fond. On s'aperçoit alors que les mots significatifs qui reviennent le plus souvent dans le texte de Ségo sont "europe", "logement(s)", "jeune(s)", "emploi". Tandis que chez Sarko, on retrouve plus souvent les termes "république", "président", "travail", "homme(s)", "politique". De là à dire que la femme de gauche s'intéresse plus aux problèmes des Français, quand l'homme de droite se préoccupe essentiellement des élections présidentielles...

19 janvier, 2007 16:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pourquoi me pas aussi inclure "mon" dans la liste des mots egocentriques?

19 janvier, 2007 16:27  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Aurélie> Bien sûr ! où avais-je la tête. Voilà ce que c'est quand on fait un billet à 5 heures du mat...

Je corrige bien sûr et ça aggrave encore son cas, puisqu'il y a 12 occurrences de mon dans son discours !

22 janvier, 2007 08:53  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'est bien joli ces petites analyses, mais que peut-on en conclure, finalement? Que Sarko est imbu de sa personne? Mais a-t-on besoin d'analyser son discours pour s'en rendre compte?
Les amis de la psychanalyse diront que ce genre de comptage est un révélateur de la personnalité, car le choix lexical n'est jamais gratuit; les conseillers en communication diront que ce choix correspond à l'image publique que l'on veut projeter. Dans ce derniers cas, on manipule les mots, dans le premier, on est manipulé par eux. Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux?
En fin de compte définir le champ lexical d'un discours n'a aucun intérêt scientifique car il ne permet pas de prédire quoi que ce soit sur la personne qui le prononce. Vous devriez juger les politiciens sur leurs actes plutôt que sur leur paroles, vous auriez une meilleure idée de leur valeur en tant que candidat à la présidentielle.

24 janvier, 2007 08:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ce billet constitue l'essentiel matière du billet du 27 sur le nouveau Libéblog, mais la source n'est pas indiquée chez Libé :
http://desmotsetdebats.blogs.liberation.fr/

29 janvier, 2007 13:20  
Anonymous Anonyme a écrit...

Vu et entendu sur le site de l'INA.
Journal Télévisé de France 2 du 18 avril 2002.
Pujadas: "Bruno Mégret, lui, était au Mont Saint-Michel, un site qui représente, dit-il, "la perennité et la grandeur de notre civilisation".
Ca ne vous rappelle rien? Il semblerait que Nicolas Sarkozy puise autant ses idée chez Jaurès et Blum que chez Bruno Mégret... Si c'est pas de la démagogie ça!

09 février, 2007 23:47  
Blogger Paul a écrit...

Moi, je
Bonjour,
Le journal belge "Le Soir" titre ce samedi 29-12-2007 en grand: "Moi, je..."
avant de consacrer les pages 2 et 3 à l'"égocratie".
On y compte combien de fois en une demi-heure Mme Milquet ou MM Di Rupo ou Reynders
commencent leurs phrases par les mots "moi je..."
Pour Ségolène Royal, ajoute le journal, qui je suppose s'est inspiré de votre blog, c'est toutes les 24 secondes que le " je " revient,
pour Sarkozy c'est toutes les 17 secondes.
Mais il n'y a pas que le monde politique qui souffre de cet égocentrisme.
Asseyez-vous à une table entre collègues ou dans un petit groupe dans une réunion-coktail.
Observez l'art de la conversation. Chacun coupe la parole à l'autre en commençant sa phrase par "moi je".
C'est cette observation que j'avais déjà faite de longue date qui m'a inspiré la chanson :
"moi je, moi je, moi je..." parue sur le CD "Best of Paul Bienbon Mens sana" interprété par Robert Delhauteur
sorti de presse le 8 septembre 2006
et dont les grands médias ont reçu un exemplaire par mon service de presse.
Si vous ne le possédez pas, il est encore très facile de vous le procurer ne serait-ce qu'en m'envoyant un mail en retour.
Dans la chanson, j'y glisse par ironie 83 fois en 3 minutes les mots "moi je...".
A vous offrir sans faute si vous connaissez quelqu'un souffrant de ce petit défaut...
Paul Bienbon
Tél 00 322.521.60.79.
Ci-dessous les paroles, pour votre édification .

Titre: Moi je, moi je, moi je…

paroles: Paul Bienbon A II 8911
musique + interprétation: Robert Delhauteur
extrait du CD "Best of Paul Bienbon Mens sana"
en vente 15 € notamment chez Disco 2000, 4 rue du formanoir à 1070 Bruxelles
ou chez l'auteur (00 322 521.60.79)

13.02.2006 n° Sabam 058852450

Moi je (8 fois)
Moi je me me
Moi je moi moi je me me
Moi je me je je
Moi je me moi moi
Moi moi.
Mon ego sum…
…Mon nombril…
…Mon nombril à moi…

Maman nous a appris
À écouter,
À nous donner pour vous
Telle autre nous a appris
Qu’on pouvait dire : « Vous » :
« Et vous, comment allez vous ?
« Que faites-vous ?
« Que devenez-vous ?
« Racontez-nous ! »

Moi je (6 fois)
Moi je moi moi
Je me moi je me me
Moi je moi moi
Je me me moi
Je me je je moi
Je me moi moi
Moi
Mon ego sum…
…Mon nombril…
…Mon nombril à moi…

Si le « moi » convient
Au théâtre, au cinéma
Dans le roman, dans la chanson
Il doit s’effacer
Dans la vie et la conversation
Au profit du vous
Au profit du vous.

Moi je (6 fois)
Moi je moi moi
Je me moi je me me
Moi je moi moi je me me
Moi je me je je
Moi je me moi moi
Moi.
Mon ego sum…
…Mon nombril…
…Mon nombril à moi…

Si le « moi » convient
Au théâtre, au cinéma
Dans le roman, dans la chanson
Il doit s’effacer
Dans la vie et la conversation
Au profit du vous
Au profit du vous.

Moi je (6 fois)
Moi je moi moi
Je me moi je me me
Moi je moi moi je me me
Moi je me moi je je
Moi je me moi moi
Mon ego sum…
…Mon nombril…
…Mon nombril à moi.

Écouter et donner sa vie pour vous...

31 décembre, 2007 15:15  

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mercredi, janvier 17, 2007

2007: Dupont-Bayrou

Très intéressante interview de Nicolas Dupont-Aignan, qui a récemment claqué la porte de l'UMP, par Nicolas Voisin (PoliTIC'Show):



Vers la fin, à 46 minutes 48 :

Nicolas Voisin — Il y a quatre candidats susceptibles d’arriver au deuxième tour… Vous êtes prêt à travailler avec un de ces quatre ?
Nicolas Dupont-Aignan — Je n’en vois qu’un, a priori, auprès duquel je pourrais travailler.
Nicolas Voisin — François Bayrou ?
Nicolas Dupont-Aignan — Hmm, hmm, je ne réponds pas. Vous verrez. Ha, ha !

A suivre !

Et à écouter en attendant, pour changer un peu du Ségo-Sarko Show :

Libellés :


9 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Pourquoi pas le Pen, qui lui a proposé de faire partie de son rassemblement avec Mégret et De Villiers ?

17 janvier, 2007 13:40  
Blogger Jean Véronis a écrit...

C'est vrai que Le Pen se réclame maintenant de "centre-droit", peut-être fera-il encore un pas, vers le "gaullisme social" dont se réclame NDA ? ;-)

17 janvier, 2007 13:45  
Anonymous Anonyme a écrit...

Il fait plus allusion à François Bayrou qu'à Le Pen.

Le Pen propose une France refermée sur elle même alors que Bayrou propose l'ouverture vers le monde mais également l'ouverture du jeu politique à l'intérieur.

Je ne serais pas surpris d'apprendre que la recomposition de la famille "Gaulliste" se restructure autour de François Bayrou...

Si à Gauche les déçus de Ségolène Royal en font autant on est pas loin d'un pacte national.... historique !

17 janvier, 2007 15:51  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Farid> Il fait plus allusion à François Bayrou qu'à Le Pen. Bien entendu ! A part l'Europe (et encore, ce n'est peut-être pas si irréconciliable), il n'y a pas un grand fossé entre eux. Je ne serais pas étonné que les frontières bougent (et il y a aussi des gens comme Corinne Lepage qui pourraient peut-être trouver une vraie place). En tous cas, si la droite perd, elle implose, et là, les frontières bougeront pour de vrai. C'est peut-être le calcul que fait Bayrou? Il y a les législatives...

17 janvier, 2007 15:57  
Anonymous Anonyme a écrit...

Se poser cette question, montre comment le système s'occupe de nous...et il s'occupe bien de nous, au quotidien. Cela me fait penser à deux hommes politiques qui répondaient à une question avec comme technique le discours économique. La personne, qui avait posé la question, etait d'accord avec le déroulement de la pensée de chacun d'eux, car c'est la force de l'analyse éco. Mais aucun n'avaient su répondre précisément à la question...

17 janvier, 2007 16:06  
Anonymous Anonyme a écrit...

@Jean Véronis > et il y a aussi des gens comme Corinne Lepage qui pourraient peut-être trouver une vraie place
En l'écoutant sur France Inter sur le 7-9 cette de mardi, force est de constater qu'elle est bien trop proche de Bayrou, notamment sur la forme, pour se faire une place.

17 janvier, 2007 16:50  
Blogger Jean Véronis a écrit...

@Steph> Ils sont étonnamment proches en effet. J'ai peur que toute seule elle ne puisse aller bien loin (surtout avec l'incertitude Hulot, qui pour l'instant semble freiner l'attribution des signatures à d'autres écologistes). Par contre, si elle s'associe à Bayrou, elle lui servira de "caution" écologique, tandis qu'elle peut espérer un siège de député en retour... Non?

17 janvier, 2007 16:57  
Anonymous Anonyme a écrit...

c'est amusant car finalement je parlais d'union nationale aujourd'hui sur mon blog...

17 janvier, 2007 18:50  
Anonymous Anonyme a écrit...

L'union est à rechercher avant l'élection pour pouvoir être présent au 2è tour plus que pour peser pour les législatives.

Arrivé aux législatives c'est un peu rapé du fait de l'inversion du calendrier. Il y aura certainement un raz de marée de la même couleur que le président élu.

Si Bayrou est capable d'offrir une 3è face voie face au couple Sarko-Ségo autant faire bloc dès le départ et donner toutes ses chances à un pacte national autour de lui. Car seul ce serait, non pas impossible mais difficile vu ce qui se met en place par la machine de guerre UMP.

Thierry Crouzet proposait la même idée avec une campagne hors de l'UDF dans un billet intitulé à juste titre électrochoc politique

http://blog.tcrouzet.com/2007/01/02/electrochoc-politique/

17 janvier, 2007 19:29  

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Lexique: Est-ce que vous scrobblez ?

Je scrobble, tu scobbles, elle scrobble, nous scrobblons... Vous ne savez pas ce que ça veut dire ? Googlez, ou bien sirotez la Capsule de Jean-Olivier Pain sur Radio Suisse Romande (3 min 23), avec les commentaires éclairés du grand Professeur Aixtal :


Pour scrobbler : ici ou ici.

3 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Génial Jean, merci pour ces liens !

Je rêvais d'outils comme ça depuis un moment !

Je sens que je vais bien scrobbler...

17 janvier, 2007 11:05  
Anonymous Anonyme a écrit...

Oui, je scrobble sur last.fm depuis juillet 2006 et j'en suis extrêmement content !

17 janvier, 2007 11:26  
Anonymous Anonyme a écrit...

Hum, toujours sympa la RSR ;)

Juste une note, je pense que "to scrobble" a été démocratisé par audioscrobbler (maintenant devenu last.fm).
Il y a donc deux choses à corriger à partir de cela:
1- ça vient de la Grande Bretagne, pas des Etats Unis, il ne faut pas tout mettre sur leur dos non plus. L'UK étant en Europe, on peut se demander pourquoi (est-ce justement parce qu'ils ont la même langue que les US?) ils s'en sortent mieux que les français en inovations technologiques (au moins sur le web).
2- scrobbler désigne l'action d'envoyer vers leur serveur des informations à propos de votre écoute pour construire des statistiques et pas l'action de renvoyer de la musique en échange. On peut scrobbler (et au début c'est tout ce qu'audioscrobbler faisait) sans rien recevoir en échange d'autre qu'un beau tableau récapitulatif ;)
Il y a donc un autre terme: streamer qui doit aussi être integré. Et cela les français savent très bien le faire:
http://leradiophone.net

17 janvier, 2007 11:41  

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mardi, janvier 16, 2007

Outil: LexiMedia2007

Vous savez que j'adore les outils. Certains ont même dit que j'étais utilomane... C'est sans doute vrai, et je suis donc très heureux de vous présenter le bel outil réalisé par mes amis Didier Bourigault et Frank Sajous de l'ERSS à Toulouse, à partir du flux de Presse 2007.

LexiMédia2007 permet de suivre l'actualité des élections présidentielles de 2007, en montrant les mots et expressions (tels que «droit au logement», «rupture tranquille», «démocratie participative», etc.) les plus utilisés chaque semaine dans les articles publiés sur les sites Web de trois grands quotidiens nationaux : Le Figaro, Le Monde, Libération.



LexiMédia2007 analyse en permanence les flux issus de Presse 2007 et extrait automatiquement les mots ("débat", "retraite", "délinquance") et les expressions ("logement sociaux", "débat interne", "régimes spéciaux de retraite", "carte scolaire", "prévention de la délinquance") utilisés dans les articles. LexiMédia2007 donne l'évolution au fil des semaines de la fréquence d'utilisation de ces expressions, globalement et par journal. Pour chaque semaine, il donne les expressions les plus utilisées, les expressions en forte hausse, les expressions en forte baisse et celles dont la variation (hausse et baisse confondues) est la plus importante. Pour chaque expression, LexiMédia2007 donne le détail de son évolution (courbe de fréquence sur l'ensemble des semaines) et les liens vers les articles dans lesquels il apparaît.

LexiMédia2007 exploite les résultats du logiciel Syntex, développé par Didier Bourigault (partenariat avec la société Synomia), et dont j'ai déjà parlé dans ces colonnes. L'interface a été programmée par Franck Sajous.

Une belle réalisation, tout à fait complémentaire de Presse 2007.

Il y a aussi d'autres outils superbes, à Compiègne par exemple, Et si tous les utilomanes se donnaient la main (à travers des flux...) ?

3 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Le site Presse 2007 présenté côté révolution
http://revolution-francaise.net/2007/01/20/101-presse-2007-mot-revolution-invite-instantane-campagne-presidentielle

Jacques Guilhaumou

19 janvier, 2007 19:02  
Anonymous Anonyme a écrit...

Depuis hier soir, moment où j'ai vu ce billet, il m'est impossible d'accéder à LexiMedia...

Le site a-t-il déménagé ?

Jean-Christophe

14 février, 2007 09:20  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Non, ça doit être juste une petite panne du serveur...

14 février, 2007 09:23  

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lundi, janvier 15, 2007

Web: La fin du Sarkospam ?

Longue discussion avec Eric Walter, chef du service Internet à l'UMP, à la suite de mon billet sur le mail UMP "de l'Intérieur". Nous n'avons pas parlé du fond (pourquoi y a-t-il mention du ministère de l'Interieur sur un matériel de campagne ?).


Eric m'explique en tous cas pourquoi j'ai reçu ce mail. J'ai été mis sur les listes de l'UMP parce que j'ai été invité comme «blogueur accrédité» à la fameuse université d'été de Marseille début septembre dernier. J'ai décliné l'invitation, mais je suis depuis sur les listes de diffusion... Bon, d'accord, c'est un peu tangent pour vraiment parler de spam. Dont acte.

Mais la discussion était bien plus intéressante que ça. Eric m'a expliqué que mon accusation le chagrinait parce que l'UMP était justement devenue très pointilleuse sur ces questions de spam (sans doute depuis quelques accusations, qui, elles, étaient fondées, si je ne me trompe pas). Il m'a décrit sommairement l
e nouveau système que l'UMP a mis en place pour pouvoir contrôler la situation de façon très stricte, et éviter les dérapages et les envois non désirés. Eric m'a promis des infos, copies d'écan, etc. de leur nouveau système, et je lui ai proposé de les poster.

Il me semble très intéressant, en fait, à la fois du point de vue des technologies et de la démocratie, de savoir comment un grand parti envisage de gérer ce problème qui est à mon avis un problème majeur en ce début de siècle. J'ai connu (comme certains d'entre vous, j'imagine) le bon vieux temps des tracts, des stencils et de la ronéo qui bave. On foutait ça dans la main des gens et ils n'avaient rien demandé non plus. Mais on n'en envoyait pas 100 000 la fois...

Donc, à suivre !

9 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

La plan comm de l'UMP a fonctionné TU a parlé de Sarkozy ...

15 janvier, 2007 22:05  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour, ce commentaire n'est pas une réponse au billet mais une recherche d'informations... Je suis étudiante en M1 de lettres modernes et, pour faire court, mon sujet de mémoire concerne les blogs qui ont été publiés. Ainsi, j'aurais voulu savoir, s'il est possible de me communiquer ces informations, qu'elle a été l'attente pour le livre? Le nombre de vente? Etait-il important par rapport à l'audience du blog? Quelles ont été les ventes à la sortie du livre? Qu'y a t-il de plus dans le livre? Ecriviez vous ce blog avec Louis Jean Calvet ou la collaboration s'est-elle mis en place avec le livre? Faites moi savoir si vous désirez mon adresse mail pour les réponses ou si vous pouvez y repondre avec un commentaire, ou même la façon dont vous voulez procéder.
D'avance merci.

15 janvier, 2007 23:36  
Anonymous Anonyme a écrit...

"Nous n'avons pas parlé du fond (pourquoi y a-t-il mention du ministère de l'Interieur sur un matériel de campagne ?)."
C'est bien dommage, on aurait peut-être pu avoir une explication plausible...s'il y en a une, bien sûr.

16 janvier, 2007 08:48  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Anonymous1> J'ai parlé de Sarkozy. Oui, mais je ne suis pas sûr que la quantité fasse nécessairement pencher la balance sur le positif. Quand on avait beaucoup parlé de lui au moment de la racaille et du karcher, je ne sais pas si ça l'a aidé ou desservi (en tous cas il met beaucoup d'énergie ces derniers temps à essayer de gommer cette image d'agité...).

Et un contre-exemple : on ne parle guère de Le Pen. Et poutant, il monte, il monte...

16 janvier, 2007 08:57  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Anonymous2> Je serais ravi, si quelqu'un de l'entourage de Sarkozy voulait donner une explication. Je la posterais bien volontiers.

Mais je ne crois pas que c'était dans le champ de compétence d'Eric Walter (ni même qu'il ait pu avoir la réponse).

16 janvier, 2007 08:58  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Bérangère> "mon sujet de mémoire concerne les blogs qui ont été publiés" : ce n'est pas le cas pour notre livre. Le matériau du livre est tout à fait différent et disjoint de celui du blog... Donc je crois qu'on ne rentre pas dans votre cas de figure (vous pensez sans doute plutôt à des publis du genre du "Bondy blog").

Pour les autres questions, je n'ai pas beaucoup d'infos sur la vente du livre (j'ai été payé d'avance...). Je sais seulement qu'il se vend très bien, mais je ne crois pas que le blog ait beaucoup d'influence. Ce qui en a c'est plutôt les passages en médias traditionnels (on a eu pas mal de TV, radio, journaux). Les médias traditionnels semblent être plus crédibles comme "référents" pour l'instant.

La collaboration avec Louis-Jean n'a rien à voir avec le blog. Nous nous connaissons et nous nous apprécions depuis de nombreuses années (nous sommes collègues à Aix). Le premier truc qu'on a fait ensemble c'est un travail sur les chansons de Brassens (j'ai fait des stats sur les mots), qui ont atterri dans le DVD qu'il a fait avec Maxime Leforestier. Rien à voir avec la politique, donc.

16 janvier, 2007 09:03  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je savais déjà que le livre n'était pas un produit du blog (La remarque a déjà été faite sur le blog de Pierre Assouline...), mais pour présenter le sujet j'essaye de faire un tour d'horizon des liens qui peuvent exister entre livres et blogs.
En attendant merci pour ces quelques renseignements...

16 janvier, 2007 10:34  
Anonymous Anonyme a écrit...

LOL : la fin du Sarkospam, il faut la candeur d'un chercheur pour y croire et même pour oser l'évoquer.
http://www.betapolitique.fr/spip.php?article0157

17 janvier, 2007 05:08  
Anonymous Anonyme a écrit...

Le sarkospam recommence !
J'ai reçu un mail sur un adresse EXCLUSIVEMENT utilisée pour l'élection des français de l'étranger
Sacré détournement des ressource publiques

29 mars, 2007 20:54  

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dimanche, janvier 14, 2007

Web: Bravitude.com

Pas con. Ca peut valoir de l'or un domaine comme ça !
% Date: 2007/01/14 22:31:42

domain: bravitude.com
owner-name: World Wide Ouest
owner-address: 6 bis rue de la Motte
owner-address: 35630
owner-address: H?d?
owner-address: France
admin-c: JP3-GANDI
tech-c: JP3-GANDI
bill-c: JP3-GANDI
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changed: 2007-01-06 13:43:42
web_redirection: http://www.ledebat.com

person: Jean-Edouard Poirier
nic-hdl: JP3-GANDI
address: World Wide Ouest
address: 6 bis rue de la Motte
address: 35630
address: H?d?
address: France
phone: +33.299455454
fax: +33.299455453
e-mail: 704c88826b0f8f1d7249e58296136499-jp3@contact.gandi.net
lastupdated: 2007-01-06 13:37:07

6 Commentaires:

Blogger MC a écrit...

Marre de l'unanimisme sur les blogs !
Rejoignez le mouvement pour une alterblogosphère

http://influenceurs.net/news/mouvement-pour-une-alterblogosphere

15 janvier, 2007 15:46  
Anonymous Anonyme a écrit...

Il y a aussi un .org qui renvoie à un blog anti-Ségo, les .net et .fr semblent plus venir de petits malins sans visées politiques. Le mot clé avait été acheté par des médias, mais aussi par eBay qui s'est retiré des enchères en fin de semaine. Je signale qu'il s'est passé une chose étrange chez moi (voir le billet Panurgitude).

15 janvier, 2007 15:59  
Anonymous Anonyme a écrit...

En cherchant un peu on trouve que le terme "bravitude" était déjà largement employé par une petite communauté sur internet : les joueurs d'un jeu en ligne nommé "Nainwak's World". Le but est de taper sur des nains de jardin. Une allusion potentielle à un concurrent ? ;-)

17 janvier, 2007 11:27  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Anonymous> Merci pour l'info. Jack Lang faisait allusion à un jeu vidéo, donc je suppose que c'est de ça qu'il parlait.

17 janvier, 2007 11:28  
Anonymous Anonyme a écrit...

J'avais mentionné sur mon blogue que c'était employé dans les sites consacrés à Tomb Raider, voir aussi
http://www.translatorscafe.com/cafe/MegaBBS/forumthread8430msg108257.htm

17 janvier, 2007 14:34  
Anonymous Anonyme a écrit...

Et la bravitude a donné une nouvelle devise à la République :

http://blogduchi.canalblog.com/albums/9__tiens_donc___des_montages__/photos/9592469-logo_republique2.html

17 janvier, 2007 15:10  

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Sarko: Sur un nuage...

Congrès de l'UMP, 14 janvier 2007. Cliquez sur un mot pour accéder au texte...


Il a prononcé France 88 fois, République 52, travail 32... Et si vous ne croyez pas qu'il a casé Jaurès trois fois, cliquez ici...

Intégralité du discours avec moteur de recherche.

Bouquemarquez ce lien : j'y mettrai progressivement les discours des candidats (merci de me signaler ceux que j'ai ratés !) :


5 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Toujours aussi intéressant ce blog !

Au fait, avez-vous vu que Bravitude a déjà été acheté par des quotidients ?
http://www.google.com/search?q=bravitude

Amusant :)

14 janvier, 2007 22:10  
Anonymous Anonyme a écrit...

Salut Jean,

As-tu vu cette expérience de commentaire collaboratif du discours de Bush ?
http://www.futureofthebook.org/iraqspeech/address
Ca donne au final un texte + riche que l'original - et c'est mitonné sur wordpress. A+

15 janvier, 2007 10:38  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Narcisse> Incroyable, non? Et le nom de domaine aussi (ici).

15 janvier, 2007 10:43  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Marlène> Oui, j'ai vu ça. C'est vraiment intéressant (on pourrait améliorer l'ergonomie d'ailleurs, j'ai quelques idées). J'aimerais faire qqchose comme ça, mais le temps manque...

15 janvier, 2007 10:43  
Anonymous Anonyme a écrit...

Il y a un truc qui m'a amusé, c'est l'ensemble des autres discours. En dehors du côté grand messe (là rien de nouveau), on a eu tout un champ lexical apostolique : certains évoquent qu'ils ont vu Nicolas travailler, qu'ils savent comment il agit au quotidien... et si le peuple le voyait comme eux l'ont vu, il se rendrait compte. On a même eu plusieurs fois le verbe croire (ils croient en lui), et le mot foi, avoir la foi.

Bref, voici ce que j'ai ressenti : les apôtres l'annoncent. En plus, il est nouveau, changé, j'oserais dire... ressuscité ? Et alors, s'il est Dieux le fils, qui est le père, et qui est le Saint-Esprit ? (Je tenterai bien De Gaulle pour le dernier, mais comme l'Esprit Saint on ne l'entend pas, on peut lui faire dire ce qu'on veut)

15 janvier, 2007 14:03  

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Sarko: Un discours de l'intérieur

Je reçois à l'instant le texte du discours que Nicolas Sarkozy a prononcé au Congrès de l'UMP Porte de Versailles. Je n'ai rien demandé, et je suis spammé, comme beaucoup de gens. Le mail provient de l'UMP. [Mise à jour: j'ai eu une longue discussion avec Eric Walter, chef du service Internet de l'UMP, qui m'explique pourquoi j'ai reçu ce mail. Voir ici].

Un document Word. Tiens, tiens... J'ai déjà remarqué que ça laisse des traces non désirables. Voyons un peu.

Fichier -> Propriétés. Bingo :


Ministère de l'Intérieur... Tiens, tiens ! le candidat de l'UMP n'utiliserait quand même pas les ressources de son ministère pour sa campagne ?

Voyons un peu du côté des autres variables :




Auteur Catherine Bachelier (sur le domaine paris.fr). 33e version...

Indiscret, tout ça...


Post scriptum


On m'a demandé le fichier. Le voici: Discourscongr14janv19.doc

Egalement en ligne en version html avec un moteur de recherche intégré. Voir ici.

12 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Attention, attention, ceci est la première (et probablement la dernière) fois que j'ébauche une tentative de défense du petit Nicolas.

Il suffit d'un "enregistrer sous" pour que le document (word, ppt et autres) conserve certains attributs ponctuellement indésirables.

Travaillant dans un grand groupe national, il m'est déjà arrivé de voir des ppt me revenir d'autres régions, signés "jean meyran"...

ça fait rêver... ou peur

Bonjour chez vous

14 janvier, 2007 17:29  
Anonymous Anonyme a écrit...

Catherine Bachelier @ paris.fr ???

Elle travaille à la mairie de paris?

14 janvier, 2007 17:31  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Bah... C'est moins grave que d'utiliser des hélicoptères, avions, etc. aux frais du contribuable !

En tous cas, ça montre encore une fois qu'il faut se méfier des documents Word et des "méta-données"...

14 janvier, 2007 17:32  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Aurélien> Il me semblait qu'elle était délguée ministérielle à l'accessibilité, ou quelque chose à voir avec les handicappés, mais elle a pu changer...

14 janvier, 2007 17:35  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pourrez-vous établir un nuage de mots de ce discours ?
(je le ferais volontiers, mais je ne sais pas...)

14 janvier, 2007 18:45  
Anonymous Anonyme a écrit...

Catherine Bachelier (Déléguée Ministérielle à l’Accessibilité) ^^
Société ministère de l'intérieur ^^
Et on se demande pourquoi le Sarkozy hésite à ne pas partir de suite du gouvernement...

Et sinon, non, ce n'est pas très légal ^^

14 janvier, 2007 19:17  
Anonymous Anonyme a écrit...

"Catherine Bachelier (Déléguée Ministérielle à l’Accessibilité) ^^"

et elle ose produire un .doc ? encore une incompétante...

15 janvier, 2007 10:47  
Anonymous Anonyme a écrit...

sans vouloir jeter la pierre dans un camp ou dans l'autre, il est à remarquer que :

1°) L'auteur peut être une relectrice intermédiaire

2°) L'outil utilisé est peut être une copie dont le propriétaire est le ministère de l'intérieur

3°) S'il s'agit d'un ordinateur portable cela ne prouve rien

4°) Une adresse mail peut aussi être invériable sans son adresse IP et MAC

5°) Au pire 155 minutes de travail sur ce document ne justifie pas un tel déploiement de temps

6°) J'aurai aimé que l'on parle plus volontiers de 1200 milliards d'euros de dettes sur les marchés financiers internationaux et comment on va les rembourser ????

17 janvier, 2007 11:45  
Anonymous Anonyme a écrit...

1. Même en temps que relecteur, je trouve(rai) anormal qu'un candidat utilise les ressources de sa fonction pour sa campagne. Qu'on parle de rédaction initiale, de relecture ou même simplement d'une retranscription d'un enregistreur vocal par une secrétaire ne change rien. C'est une question de principe et soyez confiant que les équipes des candidats savent très bien faire la différence entre ce qui tient du personnel, ce qui tient du parti et ce qui tient de l'état. S'ils le veulent ils savent et peuvent très bien faire le distingo et utiliser les secrétaires et ressources du parti.

2. Et ? qu'on ne me dise pas que l'UMP n'a pas de matériel informatique et se retrouve obligé d'utilisé celui de l'état. Et même si c'était le cas, ça resterait anormal. On ne parle pas d'une lettre à son fils, mais d'un acte public politique. D'autant que si c'est un poste fixe, ça implique une présence sur place dans les locaux de la fonction, donc finalement bosser pour la campagne lors de la présence normalement pour l'état.

3. Toujours, et ? l'UMP a aussi des portables non ? je sais que là je vais pousser le bouchon en demandant de choisir le bon poste informatique pour le bon boulot mais je gage que c'est un minimum vis à vis de la séparation entre la fonction et le candidat, vu les valeurs et l'importance du poste visé. D'autant que si les postes informatiques de nos ministres ont la moitié des règles de sécurité qu'on demande dans les boites d'audit, je gage qu'utiliser un portable officiel comme "poste personnel pour des affaires privées" est loin d'être anodin.

4. Oui, et la RP de l'UMP aurait pu falsifier le doc Word pour faire croire qu'il vient de l'intérieur de l'état juste pour rire. Soyons sérieux cinq minutes, ils n'auraient aucun intérêt à falsifier un truc comme ça dans ce sens. Il y a tout lieu de penser que le nom qui apparait est celui d'une personne qui a travaillé sur le document. Toute autre idée couperait les cheveux en quatre en prêtant des manipulations techniques inutiles et stupides (dans ce cas là) aux gens de l'UMP.

5. Ah ? moi je trouve au contraire que c'est très significatif. C'est une histoire de confiance et de principes, exactement ce qu'on demande à quelqu'un qui brigue la charge présidentielle. Ce n'est pas tant la question du temps passé, mais plus du mélange des fonctions et de l'utilisation des mandats actuels pour aider la campagne dont il est question.

6. On peut en parler aussi. L'espace de discussion étant virtuellement infini, l'un n'empêche pas l'autre et nous pouvons continuer à parler de ça ici.

23 janvier, 2007 17:19  
Anonymous Anonyme a écrit...

Et alors, tu n'as jamais utilisé l'imprimante ou le pc de ta boite à des fins perso !!! je te crois pas

24 janvier, 2007 10:25  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'est moche de fouiller dans les docs word :-))) on dirait presque du travail de RG :-)))

30 janvier, 2007 12:44  
Blogger SoTellMe.. a écrit...

intéressant tout ce qu'on peut faire...

30 janvier, 2007 20:44  

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Presse 2007: Nouvelle fonction (condordance)

Je viens de mettre au point une nouvelle fonction de concordance dans l'outil Presse 2007, qui permet d'afficher les occurrences d'un mot donné dans les articles avec leur contexte. Ce mode de visualisation, que j'avais déjà proposé dans quelques outils, comme le TCE en ligne, les transcriptions du PoliTIC'Show, ou les voeux des politiques, me semble assez efficace pour parcourir rapidement de grandes masses de résultats...




Le changement de mode d'affichage se fait dans le formulaire à gauche de l'écran :



Comme toujours commentaires bienvenus ici.

Bonne concordance !

Libellés :


0 Commentaires:

mardi, janvier 09, 2007

Lexique: Libertude, Egalitude, Fraternitude

On s'est beaucoup moqué de la bravitude invoquée par Ségolène Royal du haut de la Grande Muraille... Il faut dire qu'on a déjà trois mots pour rassembler les braves : la bravoure, la braverie (un peu vieilli) et la bravade (avec un sens un peu différent, certes). Un quatrième mot c'est peut-être un peu beaucoup, mais elle n'a pas tout à fait tort, tatie Ségo. Ce mot bravoure fait désordre. Vous en connaissez beaucoup, vous, des mots qui finissent en -oure ? A part, bien sûr, le célèbre «Pourvou que ça doure !» de Mme Bonaparte mère... Ce mot étrange de bravoure est une sorte de sans-papiers. Il fait semblant de venir du latin comme tout mot bien français qui se respecte, mais il nous arrive tout droit d'Italie. Voilà ce que c'est que d'avoir des rois qui se marient à des immigrées.

Mais trève de persiflage. Ca peut arriver à tout le monde de s'emmêler la langue dans le tapis. D'ailleurs je me demande en voyant la petite pause qu'elle a marquée et l'air espiègle qu'elle a eu en proférant cette énormitude linguistiquante, si elle ne l'a pas fait un peu exprès.



Plus gênante me semble être une autre expression, qui a été quelque peu masquée par la première. Les mots sont parfois comme les trains qui peuvent toujours en cacher un autre... On voit le premier, et paf, on se fait écraser par le second. Avez-vous noté ces droits humains dont elle plaide la cause ? Elle est décidément dans une grande phase de créativité, tatie Ségo ! Mais on avait déjà les Droits de l'Homme, dont on voit à peu près ce que ça veut dire, et qu'il serait très louable de défendre quand on se déplace dans certains pays qui les respectent peu.

On est en pleine langue de bois. Pour ne pas dire un gros mot qui fâcherait les gens qui vous invitent et qui organisent gentiment votre voyage, le Parti communiste chinois en l'occurrence, on invente une nouvelle expression. Comme ça, les Chinois n'ont pas entendu le mot qui fâche, et nous, on peut croire qu'elle a défendu les Droits de l'Homme.

Bel exercice de langue de bois. Mitterrand, dont elle marche sur les traces, avait au moins lui, fait résonner le nom Sakharov dans l'enceinte même du Kremlin...

D'ici qu'elle nous invente une nouvelle devise pour la Républicité si elle est élue. Je vois ça sur le fronton des mairies : Libertude, Egalitude, Fraternitude...



Post-scriptum


22/01 — Comme toujours vos commentaires sont extrêmement intéressants et font avancer à la fois la connaissance et la réflexion. Un grand merci à vous tous !

Sur l'expression droits humains je constate qu'il y a plusieurs sources :
  • l'expression peut-être un simple calque de l'anglais (human rights), en signifiant exactement ce qu'on entend d'habitude par droits de l'Homme (est-ce le cas pour Amnesty, s'il y a des spécialistes ?)
  • elle peut-être aussi, et ce n'est pas incompatible, une expression «fémininement correcte», qui signifie toujours la même chose
  • mais elle peut aussi vouloir signifier quelque chose de nouveau. Ainsi, j'ai lu dans certains journaux que ce serait une façon d'englober les droits de l'Homme classiques et les droits liés à l'écologie (le droit à avoir de l'eau potable, etc.). J'ai entendu Jean-Pierre Chevènement expliquer hier soir dans l'mission Ripostes que cela voulait dire droits de l'Homme et droits sociaux.
Alors, qu'en est-il dans la bouche de Ségolène Royal ? Des lecteurs du PS ont-il la réponse ?

35 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Je ne sais pas ce que ça donne en chinois mais si Ségolène se pointait aux Etats-Unis et partait des droits humains, il y aurait de fortes chances pour que ça soit traduit en "human rights" (comme l'aurait été l'expression droits de l'homme).

Il est donc possible que le recours à la langue de bois (en français dans le texte) n'ait pas suffit à éviter de prononcer les mots qui fâchent dans la langue des camarades du Parti Communiste Chinois.

09 janvier, 2007 22:37  
Blogger Sophie a écrit...

Si elle l'a dit en français, ce que je suppose, alors, peut-être, en tant que femme, comme moi, cela l'énerve peut-être un peu à chaque fois qu'elle doit dire 'Les droits de l’Homme', parce qu'en langue orale, on n'entend pas la majuscule... et qu’on a l’impression de ne pas y avoir droit, à ces fameux droits.
Dans ce cas là, ce n’est pas de la langue de bois, c’est une sorte de politiquement correct personnel.

09 janvier, 2007 22:56  
Anonymous Anonyme a écrit...

L'expression "droits humains" n'a pas été inventé par Ségolène Royal, c'est une expression très répandue et utilisée systématiquement par des organisations comme Amnesty International.

Des sites qui parle de ce débat de vocabulaire : http://www.aidh.org/drts_hom-hum.htm
http://dianeroman.free.fr/dotclear/index.php?2006/09/30/8-le-poids-des-mots-1
http://web.amnesty.org/library/index/fraorg330021998

09 janvier, 2007 22:58  
Blogger Sophie a écrit...

excusez-moi, il y a un peut-être de trop dans mon commentaire ci-dessus...

09 janvier, 2007 22:59  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour Jean,

Encore un blog passionnant… J’avoue toutefois que tu attribues trop de “créativité linguistique” à Ségolène Royal. Elle n’est pas la première à utiliser l’expression « droits humains » (je devrais dire la « collocation », puisque tu en parlais l’autre jour). Des sites comme ceux de l’UNESCO (dont le portail français a une page consacrée à l’éducation aux droits humains : http://portal.unesco.org/shs/fr/ev.php-URL_ID=3516&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html ) ou même le Monde Diplomatique utilisent cette expression depuis pas mal de temps. Une rapide recherche sur les moteurs de recherche (http://search.live.com/results.aspx?q=%22droits+humains%22&mkt=en-us&FORM=LVSP) montre qu’on a des centaines de milliers d’occurrences de cette combinaison (même Amnesty l’utilise). J’avoue préférer de très loin « droits de l’homme », mais cette créativité n’est pas récente.

Bien à toi,

Thierry

09 janvier, 2007 23:45  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ooops, désolé, je n’avais pas vu le commentaire de Mickaël à propos d'Amnesty en préparant le mien et je l’ai découvert après avoir posté le mien. Toutes mes excuses pour cette redondance...

Thierry

09 janvier, 2007 23:52  
Anonymous Anonyme a écrit...

En tout cas, compte tenu du nombre de ralliés de toutes les heures, elle n'est pas menacée par la solitude. Mais nous parfois par la lassitude, sinon par l'inquiétude. Et bientôt, dans un quartier enfin apaisé dans l'adoration de la Madone, au cours Florent son fils pourra reprendre les études...

10 janvier, 2007 09:31  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ben moi j'aime bien. Je trouve la bravitude beaucoup plus sympathique que la gouvernance, plus parent des gouvernantes que des politiciens.

Gwendal

10 janvier, 2007 09:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Vous écrivez : "Ca peut arriver à tout le monde de s'emmêler la langue dans le tapis."
oui, mais encore faut-il le reconnaitre et concéder que l'erreur est possible, même quand on s'appelle ségolène royal. le problème, c'est qu'elle ne reconnait pas l'erreur. voilà ce qu'elle dit (reprise du site rtl) : "la candidate a précisé qu'elle n'avait "pas fait d'erreur de français". Et d'ajouter : "C'est l'expression de la densité de ma pensée". Un "beau mot" que Jack Lang, "conseiller spécial" de Ségolène Royal invité du "Grand Jury", a regretté de ne pas avoir inventé."
ça c'est non seulement grotesque, mais choquant

10 janvier, 2007 10:00  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ségolène Royal est féministe jusque dans son langage et choisit "droits humains" plutôt que "droits de l'Homme", jugé ambigu, pour parler de la même chose. C'est une formule courte pour "droits de la personne humaine" ou un calque de l'anglais "human rights". Les "droits de l'Homme" ont la grandeur et la force de leur Histoire (la Révolution portée au Panthéon dans l'imaginaire collectif). Les "droits humains" semblent plus timides, moins fiers, plus concrets, plus féminins. Quant à savoir quelle expression serait plus efficace pour convaincre les chinois, il faudrait...parler chinois, non ?
J'ose vous poser la question: chercheriez-vous plus ou moins consciemment à répondre à ceux qui vous accusent de manquer d'esprit critique à l'égard de Ségolène Royal ?

10 janvier, 2007 11:05  
Blogger Marianne a écrit...

J'ai entendu d'autres néologismes en -ude, je crois que c'est une mode. Je me demandais si ce n'était pas l'influence des expressions américaines comprenant le mot "attitude" à toutes les sauces, comme "french attitude", "zen attitude"...
En tout cas je trouve que faire et assumer des néologismes (tant que tout le monde les comprend), c'est le summum de la coolitude. D'ailleurs j'ai toujours pensé que Ségolène était la branchitude incarnée ;-)

10 janvier, 2007 11:46  
Anonymous Anonyme a écrit...

Rien ne vaut la la belgitude... ;-)

10 janvier, 2007 12:10  
Anonymous Anonyme a écrit...

Comme d'autres, j'avais déjà entendu cette expression. J'imagine que Libé qui féminise les auteures avait déjà adopté cette règle politiquement correcte.

De plus, un ordre franc-maçon porte depuis plus d'un siècle ce nom...
http://www.droit-humain.org/

10 janvier, 2007 12:17  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je pensais également qu'il s'agissait d'une façon "diplomatique" d'aborder le problème des droits de l'Homme. Il est vrai qu'il serait nécessaire de connaître comment cette phrase a été traduite...
Le fait qu'il s'agisse d'un ordre franc-maçon n'est peut être pas un hasard non plus, certains membres influents du PS font partie du Grand Orient de France.

10 janvier, 2007 12:34  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ou chopâtes-vous cette étrange photo de Royal sur fond de drapeau tibétain ?
Le tibet, encore et toujours sciemment oublié de ces voyages officiels...
Et ce sont les mêmes, qui oublient ce pays annexé depuis plus de 50 ans,qui vont nous dire que poser des bombes pour libérer un pays occupé ne sert à rien. On parle cependant beaucoup plus de la palestine que du Tibet depuis 50 ans, et même si au point de vue du résultat aucune de ces 2 nations ne s'est encore liberé, force est de constater que le "conflit israëlo-palestinien" est infiniment plus médiatisé que l'ocupation chinoise aux tibet, et que les horreurs subies par tous les tibétains, hommes, femmes, enfants, moines, nonnes ou civils.
Les Han ont envahi le Tibet, poussés à émigrer par un régime impérialiste, et les colons chinois sont aujourd'hui plus nombreux que les tibétains au Tibet.
Mais le Dalaï lama a raison, tuer est nefaste et ne soufre aucune exception, point barre. Et rien n'est éternel, surement pas le régime chinois en tout cas. Le Tibet domina la Chine a une époque. La roue tournera sans doute encore...
Tibet oublié, tout comme les droits de l'homme, tellement occultés qu'on ne sait plus comment les nommer.

Ce voyage de la prétendante me fait penser à ce clip d'I am, "la fin de leur monde", attention les images choquent et il durent plus de 10 minutes : http://www.90bpm.net/video/clip-fr/akhenaton-ft-shurik-n-la-fin-de-leur-monde.htm
Akhenaton dit à un moment "j'adore ce moment où ils dévoilent le minois de celui qui devra tailler des p**** monumentales aux chinois"
(aucun rapport avec le fait que Ségolène soit une femme, Chirac fait ça très bien aussi...)

10 janvier, 2007 13:14  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Mickael, Thierry, Sophie, Coujou> Merci d'attirer mon attention sur l'origine de ce "droits humains", chez Amnesty en particulier. Il n'était pas parvenu jusqu'à moi. J'imagine que j'ai eu la réaction des Français lambda qui ont écouté ses propos... Et il se peut effectivement que ce soit une féminisation du terme, ou du moins une "démasculinisation" (mais une autre façon de dire, serait les "Droits de l'Homme et de la Femme", ce qui dans certains pays mettrait drôlement les pieds dans le plat). Effectivement, en anglais, comme en chinois la nuance se perd.

Mais en tous cas, elle n'a tout de même pas été très virulente sur les droits en question, sur le Tibet, etc. Très mezzo voce. Je crois que les commentateurs ont été unanimes...

10 janvier, 2007 13:31  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Yann> Oui, cette tentative de "sauvetage" par les lieutenants de Royal a été pitoyable. Parfois, un peu d'humilité, assorti d'un peu d'humour est le meilleur remède à une bourde ou un faux-pas (bien pardonnable d'ailleurs)...

10 janvier, 2007 13:33  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Royka> Le montage avec le drapeau, c'est moi qui l'ait fait. Une sorte de masque... Merci pour le lien vers le clip.

10 janvier, 2007 13:35  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ceux qui comme moi ont vu les images de Ségolène sussurant "bravitude" à la caméra avec un sourire complice, penseront peut-être comme moi que ce néologisme était voulu. Ça me rappelle un certain abracadabrantesque, dont la rumeur dit que De Villepin l'a soufflé à Chirac pour son allocution télé du 21 sept 2000. Celui-ci était l'arbre qui servait à cacher la forêt des affaires judiciaires de notre premier magistrat. Madame Royal a déjà inventé ségolisme, pour éviter un royalisme un peu collant. Ces néologismes ont une vertu: faire parler du candidat, occuper le terrain et le PAF (comme je fais ici, d'ailleurs). En outre, ils donnent à Jean Véronis des mots-marqueurs de web, ce qui lui permet de faire des études linguistiques sur les moteurs de recherche ;-)

10 janvier, 2007 15:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Dites, pour l'instant, "bravitude" sur le chronologue (11 janvier vers 19h00) ne donne rien. Est-ce normal, alors que tout le monde ne parle plus que de ça ou presque depuis trois jours ?

11 janvier, 2007 19:00  
Anonymous Anonyme a écrit...

Hello! Le mot "humain" (adjectif+substantif) a du moins le mérite d'être neutre et "naturellement" mixte(comme "Mensch" en Allemand). Le mot "Homme", lui, est un de ces mots masculins qui a le privilège ambigu de l'universalité. Ce qui n'arrive jamais aux mots féminins, qui ont en revanche bien souvent le monopole du péjoratif. De la péjoralité? :-)

11 janvier, 2007 20:35  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pas d'accord, Anne-Lise. L'origine de "homme" est "homo" en latin. Pour l'homme masculin, c'est "vir", qui a donné viril. Si on parlait de droits virils, ce serait effectivement discriminatoire envers les femmes. Mais homme dans "droits de l'homme" a le sens de "Mensch". L'autre face du problème, c'est qu'il n'y a pas de droits inhumains et qu'on ne parle pas de droits enfantins mais de droits de l'Enfance...

11 janvier, 2007 21:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Peut-être est-ce un signe de grande naïveté de ma part, mais suis toujours surpris qu'un débat sur le bon usage de la langue française dérape immanquablement en justifications politiciennes ou partisanes. Critiquer (au sens étymologique de "discerner") le langage visuel ou verbal d'un candidat reviendrait donc à se situer de facto dans le camp d'en face… On croit rêver; et ça tiendrait même du cauchemar si on y sogee un peu. Le français est une belle langue, complexe, plastique quand il le faut (il suffit d'écouter les chansons de Nougaro entre autres, et ne parlons même pas des vers de Rimbaud…) bref le français est une langue, riche, subtile, vivante mais surtout c'est notre langue, avec son histoire, sa clôture, ses effets de sens…
Suprême naïveté de ma part donc, j'aurais préféré que Madame Ségolène Royal reconnaisse qu'elle s'est trompée, qu'elle a condensé deux mots en un, qu'elle a créé un effet de sens involontaire, que ça peut arriver à tout le monde, plutôt que d'assister à cette débauche de justifications "capillotractées" dont la palme revient incontestablement à Jack Lang pour son ""L'inventivité sémantique fait partie de la capacité d'un candidat à parler une autre langue que la langue de bois. Ségolène Royal "parle une langue qui touche le coeur des gens." !!!!!!!
Parce que là, on si on en arrive pas à friser la "connitude" c'est que je m'y connais pas… Si toutefois l'on fait signifier à ce nouveau barbarisme, qui revient comme un boomerang sur celui qui l'énonce, son intention à peine masquée de prendre impunément les gens pour des… lanternes. Mais si ! Quoi, c'est pas ça, la bonne expression ? :-)

12 janvier, 2007 15:05  
Anonymous Anonyme a écrit...

arghhhh ! damned ! il faut lire "songe" à la place de sogee… désolé ! :-D

12 janvier, 2007 15:12  
Blogger Jean Véronis a écrit...

CDS> La "connitude": j'adore ! et je partage votre avis...

Ce Jack, on ne s'en lasse pas!

12 janvier, 2007 15:14  
Anonymous Anonyme a écrit...

Rappelons à tout hasard que dans la région où travaille Jean Véronis et où j'ai eu l'honneur de venir au monde quelques années auparavant, dire que quelqu'un "Il est brave", en gros c'est dire qu'il est un peu con. Peut-être faudrait-il chercher de ce côté-là la bravitude de la madone des sondages et des journalistes.

12 janvier, 2007 15:29  
Anonymous Anonyme a écrit...

« Droits humains », de la langue de bois ? Une trouvaille ?

Non, c'est tout bêtement un anglicisme. Comme l'a remarqué quelqu'un, en anglais, on dit Human Rights. L'expression qu'a employée Ségolène Royal n'est rien d'autre que la traduction littérale de l'anglais. Amnesty l'emploie pour la même raison, c'est une organisation d'origine anglaise. C'est comme « globalisation » (globalization) pour « mondialisation », etc.

13 janvier, 2007 15:16  
Anonymous Anonyme a écrit...

Connaissant la capacitude de Ségolène à causer la France, et son féminisme sourcilleux, je verrais plutôt "Libritude, Égalitude, Sororitude" sur les mairies et les écoles.

14 janvier, 2007 07:36  
Anonymous Anonyme a écrit...

Je trouve cet emballement médiatique autour de la bravitude ségolénienne assez abracadabrantesque!

14 janvier, 2007 12:23  
Anonymous Anonyme a écrit...

Jullien

Arf ! gageons que la "France respirante" saura fermer les yeux (et se boucher les oreilles ?) sur ces libertés sémantiques...

15 janvier, 2007 11:44  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour, je trouve qu'on en a fait beaucoup trop sur les mauvais mots de Mme Royal -de bravitude à droits z'humains- et pas assez sur ses propos très choquants concernant la justice chinoise, selon elle "plus rapide que la justice française". Elle aurait même pu préciser "plus expéditive", si on en juge d'après le nombre annuel des exécutions capitales. Enfin, la petite dame n'en est plus à une bourde près !

15 janvier, 2007 12:43  
Anonymous Anonyme a écrit...

juste pour dire que le regard et l'intonation amusés de Sego au moment où la "bravitude" lui venait à la bouche m'incitent moi aussi à penser qu'elle n'était pas dupe de la singularité du vocable qu'elle était en train de créer.
Autre chose , nos voisins espagnols ne parlent pas des Derechos del Hombre mais des Derechos Humanos
Encore une : j'ai horreur de l'expression "la petite dame"

16 janvier, 2007 11:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

J'arrive après la bataille, mais c'est que je viens de découvrir cet excellent blog, grâce à celui d'imedias.biz (spécial Présidentielles; oui, c'est de la pub).
Sur "droits humains", tout semble avoir été dit et bien dit plus haut.
Mais pour "bravitude", j'ai ma thèse. Mme Royal a fait l'espiègle, nous sommes plusieurs à le penser. Je n'ai pas les images en tête, mais il me semble qu'elle citait ostensiblement un manuel de conversation français-chinois.
Or, avez-vous jamais eu entre les mains ce genre de fascicules? En Chine, ils sont produits à 100% sous le contrôle du Parti. Bien souvent, on a l'impression que les rédacteurs sont des Chinois qui ont appris un français à la fois très scolaire, très formel et... un peu approximatif.
Je ne serais donc guère étonné que "bravitude" figurât en traduction "sérieuse" d'un adage chinois, que Mme Royal a repris avec humour, sans le corriger.
Je n'ai plus de tels manuels sous la main, mais quiconque peut s'en procurer un découvrira, j'en suis sûr, plusieurs cousins de la "bravitude".
Enfin, c'est ce que je suggestionne.

18 janvier, 2007 15:19  
Anonymous Anonyme a écrit...

Oncidium (espèce d'orchidée)

Je suis chinoise, et je constate que nos traductions sont nombreuses. Ce qui importe aussi beaucoup, c'est les commentaires de traducteurs qui vous aident à vous mettre sur la piste de la langue différemment incarnée.

"Bravitude" serait pour moi un état de fait, tandis que "bravoure" désigne une qualité d'acquisition par la volonté et le volontarisme.
le plein ou la plénitude,désignent deux réalités différentes,deux objets intellectuels différents.
Sollicitation et sollicitude etc.
Tout cela se donne à affiner selon la taxonomie.

Une langue est vivante quand elle s'incarne et s'invente au fil des besoins émotionnels ou techniques.
Comme une sculpture, elle se modèle et s'articule. Elle donne formes et volumes. Elle laisse sentir son matériau et sa densité. Elle cadence et rythme. Elle est le reflet de sa cohérence.

Personnellement je refuserais la réforme philosophique de l'ONU à vouloir transformer les "Droits de l'Homme" en "droits humains". Un nouveau concept qui souffre d'absence de débats sur la forme comme sur sa substance que le parti socialiste suisse promettait de défendre auprès des institutions internationales. Mais c'est pour innover et sans doute pour plaire aux mouvements féministes que notre Femme-Ministre des affaires étrangères se livre à tel exercice.
Soulignons, au passage, que l'obsession suisse de mettre les femmes à toutes les hautes fonctions électives ne retombe plus. C'est même la condition pour rendre un liste de candidats recevable.

J'aime mieux l'appellation Droits de l'Homme qui fait référence aux âpres luttes de 1789. Ils nous rappellent d'humaines réalités d'existence et de légitimité qui les ont poussés et élevés au stade d'individus, ensuite de personnes de part des principes pensés et rendus irréductibles dans leurs projets de société :
des "Droits" au sens de sources de méditations, lesquelles ont permis aux hommes, femmes et enfants de toutes qualités de convenir des moyens confortables de vivre ensemble dans la connaissance minimales des règles, créant des échanges et des solidarités comportant droits et devoirs très concrets.

"Bravitude" serait pour moi un état de fait, tandis que "bravoure" désigne une qualité d'acquisition par la volonté et le volontarisme.
le plein ou la plénitude,désignent deux réalités différentes,deux objets intellectuels différents.
Sollicitation et sollicitude etc.
Tout cela se donne à affiner selon la taxonomie.

Une langue est vivante quand elle s'incarne et s'invente au fil des besoins émotionnels ou techniques.
Comme une sculpture, elle se modèle et s'articule. Elle donne formes et volumes. Elle laisse sentir son matériau et sa densité. Elle cadence et rythme. Elle est le reflet de sa cohérence.

22 janvier, 2007 08:26  
Anonymous Anonyme a écrit...

C'était certainement le vent du haut de la muraille qui lui sifflait (trop fort) entre ses deux oreilles ! ^_^

Elle est bien brave notre amie Ségo !

11 octobre, 2008 07:40  

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dimanche, janvier 07, 2007

Radio: J'ai mes sources sur les voeux

Je ferai demain lundi une analyse des voeux de Chirac, Ségo, Sarko & co. chez Colombe Schneck, en direct sur France Inter (« J'ai mes sources » de 10h30 à 11h), en compagnie du philosophe Yves Michaud.



PS: Finalement, Yves Michaud n'a pas pu venir. J'étais en tête à tête avec Colombe...

Pour réécouter l'émission

  • L'émission passera en direct lundi 8 de 10h30 à 11h sur France Inter. Elle sera ensuite diffusée sur le Web et en podcast (ici).

9 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Tiens, puisque vous évoquez vos présences médiatiques, Europe 1 vous a longuement cité dimanche dernier dans "sciences et langages".

Magie du podcast, j'ai toujours un train de retard, mais merci de m'avoir fait découvrir cette émission.

Bonjour chez vous

07 janvier, 2007 11:39  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Europe 1> Ah, tiens, je ne savais pas.
C'est l'émission de Pascale Laffite-Certa, que j'aime bien (les deux l'émission et Pascale). De la bonne radio ! J'ai deux dimanches en retard dans mon podcast pour cause de fêtes, mais je vais écouter tout ça!

Merci Jean.

08 janvier, 2007 11:41  
Anonymous Anonyme a écrit...

A propos de politique et de langage, que penser de la "bravitude" ?

08 janvier, 2007 13:29  
Anonymous Anonyme a écrit...

Un tête à tête avec Colombe !

Vivement le téléchargement de ce soir...

C'est tout public au moins ?

Bonjour chez vous

08 janvier, 2007 14:10  
Anonymous Anonyme a écrit...

tient...
lorsque l'on veut réécouter l'émission, ça coupe à 32 min, juste au moment où vous parliez du "je" et du "vous" de Chirac... et juste avant le décompte affolant de "je" égotique du discours de Ségo...

lien :
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_inter/SOURCES/SOURCES20070108.ram

08 janvier, 2007 20:54  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Steph> Le podcast a l'air bon, lui. Mais ça s'arrête à peu près là. Deux mots de merci, au revoir et c'est la fin de l'émission.

08 janvier, 2007 21:47  
Anonymous Anonyme a écrit...

jean véronis> je dis ça pour titiller...
Dans un soucis d'objectivité, il est bon d'entendre la fin, parce que jusque-là, elle apparaît quelque peu trop sympathique dans votre analyse.

J'ai une question à vous poser : serait-il possible de détecter pour qui "roule" tel ou tel media en croisant les nuages de mots, à la fois des politiques, et des informations par exemple (en disant cela, j'imagine que la quantité de boulot devrait être relativement importante...)

Je doute beaucoup de la fameuse objectivité du journaliste...

09 janvier, 2007 09:58  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Steph> Je ne la trouve pas du tout sympathique, mais je dois reconnaître qu'elle est assez rusée. Le Sarko semble un peu avoir perdu la main... On va voir ce week-end s'il la reprend...

Détecter qui roule pour qui me paraît très difficile. On peut déterminer le nombre de fois où un média cite tel ou tel candidat, mais ce n'est qu'un indicateur. On peut citer beaucoup un tel ou un autre, mais pour en dire essentiellement du mal. Il faudrait des analyses extrêmement fines, de ce qui se dit pour chacun, mais c'est pour l'instant un peu hors de portée des machines...

09 janvier, 2007 22:06  
Anonymous Anonyme a écrit...

jean véronis>Ne vous méprenez pas ! Je ne disais pas que vous la trouviez sympathique, je disais juste que l'impression que j'avais de Ségo d'après l'émission et vos analyses était plutôt bonne, et que la fin remettait pas mal les choses à plat.

Pour la corrélation entre média et politique, j'imaginais plutôt un croisement de champs lexicaux plutôt que le nb de citation.

10 janvier, 2007 09:40  

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samedi, janvier 06, 2007

E-pub: Ségo se détend les jambes sur la Grande Muraille

Vu sur Reuters ce matin :



Et si après ça (et ça) vous ne votez pas pour elle, alors, je ne comprends pas...

6 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Sont-ce les gambettes d'Aurélie ?

D'après France-Intox d'il y a cinq minutes, Elle y a découvert la bravitude… (J'avais cru gravitude, mais la journaliste a traduit par « bravoure ».) La néologisance, ça remue grave, euh, ça change fort !

06 janvier, 2007 13:57  
Anonymous Anonyme a écrit...

Notez au passage que pour le journaliste, la grande muraille de chine est à Pékin...

06 janvier, 2007 14:29  
Anonymous Anonyme a écrit...

Manque un peu de chair autour des cuisses, à mon goût...

06 janvier, 2007 16:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour,
C'est un "remake" de la tête et les jambes ? Le jeu auquel participa jadis ce soutien inoxydable à Ségolène qu'est Laurent Fabius. Pour le coup, Reuters a choisi d'autres gambettes.
Bravo pour votre weblog.

06 janvier, 2007 19:25  
Blogger Vicnent a écrit...

bravitude, Luc en parle. Moi aussi, j'ai mes sources ! :-)

07 janvier, 2007 16:51  
Anonymous Anonyme a écrit...

Ah le choc des photos ...
C'est beau comme le poids des mots d'une campagne Adwords de l'UMP ;-)

07 janvier, 2007 17:57  

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vendredi, janvier 05, 2007

2007: Segovoeux

Je disais avant-hier que les voeux des politiques sont un exercice mortellement ennuyeux en début de chaque nouvelle année. Ségolène Royal a surpris en transformant le genre à l'aide d'un véritable discours programmatique [texte intégral]. De quoi a-t-elle parlé ? Je ne sais pas si c'était nébuleux ou pas, mais elle avait l'air d'être sur un petit nuage :


Tout le monde a parlé de son O.P.A. sur le droit (opposable, désormais) au logement, mais le mot qu'elle a le plus prononcé c'est Europe. Les partisans du NON apprécieront. A comparer en tous cas avec le nuage des Sarkovoeux (enfin, ceux de la grand-messe de 2006 : l'attachée de presse de l'UMP m'a confirmé que Nicolas Sarkozy ne ferait pas de présentation de voeux cette année, se contentant de sa petite vidéo sur Internet [lire texte]).

Vous avez remarqué, si vous avez cliqué sur les liens, que j'ai mis en place un petit site avec le texte intégral des voeux de tous les présidentiables (ou ex...) que j'ai pu trouver : Ségo et Sarko, bien sûr, mais aussi Autain, Besancenot, Chirac, Chevènement, Lepage, Voynet...


J'ai installé un moteur de recherche qui permet de savoir qui a utilisé tel ou tel mot. Devinette: qui a utilisé le mot bonheur ? Réponse en cliquant. Vous verrez également les principaux mots-clés de chacun. Si chaque déclaration en elle-même est assez soporifique (encore que certains se lâchent: Voynet fait dans la poésie, Autain dans la déprime...), l'ensemble est assez parlant. Une sorte d'instantané de la politique française en ce début d'année 2007.

Bayrou présentera ses voeux à la presse le mardi 9 : je le rajouterai alors. Si vous avez connaissance d'autres voeux de candidats potentiels (ou qui l'ont été à un moment ou un autre), merci de me les signaler !

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9 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Europe, Europe (je saute comme un cabri)... Tous les votants NON ne sont pas "contre" l'Europe mais souhaitent la prendre en main au lieu de la laisser aux mains baveuses de Giscard deteint...

05 janvier, 2007 12:31  
Anonymous Anonyme a écrit...

Sego ou Sarko on est dans la mouise... Je m'explique :

-Sarko président c'est une 3ème guerre mondiale à coup sur rien qu'à voir comment il a mis le feu au cités. "Racaille" sa passe, c'est un terme courant. Mais de là a dire qu'il va les passer au "karsher" là sa ne passe plus. Et excusez moi mais un politicien qui est arriver à son niveau qu’avec des coup bas, sa en dit beaucoup sur sa personnalité et sur ses vrais motivations.

-Sego alias le pot de fleur. Je l'appel comme sa parce que c'est la minette de l'arène qui passe sont temps à sourire et à comparer la France à sa campagne. Ensuite rien qu'à écouter ses discours, c'est hallucinant à quel point elle incertaine de se qu'elle dit ! Et franchement comment voulez vous qu'elle s'impose devant les requins de se monde en relation international ?

Bayrou n'en parlons même pas... et les autres encore moins.
Pour ma part, je suis perdu.

05 janvier, 2007 17:53  
Anonymous Anonyme a écrit...

Arrêtons de diaboliser Sarkozy! Je sais qu'il est de bon ton de diaboliser les hommes (et femmes) de droite depuis que la France a connu les tristes années du régime de Vichy, mais il est temps de parler sur des faits! Qui a vraiment lu les programmes de l'UMP et du PS? Qui peut dire que le programme de l'UMP est un programme fascisant??? Les constats sont souvent les mêmes, seuls les moyens pour y remédier différent! En 1974, Valéry Giscart d'Estaing avait bien exprimé ce mythe de la bonne parole censée être de Gauche en disant à FRançois Mitterand : "Vous n'avez pas le monopole du coeur..."
Alors, on pourra dire que le programme de l'UMP est plus libéral. Mais est-ce vraiment un mal? Oui, si l'on en croit beaucoup d'intellectuels français... formés à l'école structuraliste héritière des pensées de Karl Marx! Non, si l'on connait les véritables fondements des idées libérales. Il existent d'ailleurs plusieurs libéralismes : libéralisme économique (laisser au marché autant de place que possible, en acceptant régulations étatiques à condition qu'elles présentent des avantages), libéralisme politique (égalité des droits avec une extension des libertés et une limite de l'intervention de l'Etat) et libéralisme philosophique (autonomie de l'individu et respect de sa dignité).
Une des choses que l'on pourra reprocher est son pragmatisme. Mais ils me semblent que la société française doit arrêter d'être guidée seulement par des principes pour prendre en compte les réalités de la mondialisation.
Pour ma part, je ne suis pas perdu : Sarkozy sera mon candidat...

06 janvier, 2007 15:30  
Anonymous Anonyme a écrit...

je suis d'accord avec toi yannoudr qu'on ne peut pas reproher le pragmatisme de Sarko... Mais aussi pour le reste. Le problème c'est qu'il n'est pas quelqu'un de diplomate. D'ailleur SUR CE POINT chichi à été excélent !

06 janvier, 2007 17:01  
Anonymous Anonyme a écrit...

Yannoudr> Il y a quelques petites choses que je reproche a Sarkozy. En voila trois :
1. Ses attaques du fonctionnement de la justice ("laxiste et demissionaire", je cite). Cela va contre le principe fondamental de la separation des pouvoirs et me fait douter des valeurs democratiques de Mr Sarkozy.
2. Sa strategie de l'epouvantail : Faire peur aux electeurs, designer des boucs emissaires (la racaille), et se presenter comme le leader-sauveur du pays. C'est une recette eculee et malhonnete.
3. Mme Royal est accusee de ne pas s'y connaitre en relations internationales, mais le voyage de Mr Sarkozy aux Etats-Unis en automne dernier me fait penser qu'il s'y connait encore moins. La guerre en Iraq est illegale selon l'ONU, et est un desastre militaire et humain, meme Mr GW Bush commence a le reconnaitre. La France avait donc raison de s'y opposer en 2003, et un ministre qui va se ballader trois ans plus tard a Washington en s'excusant de l'arrogance de la France, c'est effectivement lamentable.

09 janvier, 2007 02:13  
Anonymous Anonyme a écrit...

Jeannot, la communication via les médias a ses bons et ses mauvais. Personnellement, je m'y attarde très peu. Le problème principal vient du fait que les propos sont obligatoirement décontextualisés. Les journalistes, contraints par les formats imposés (45 secondes pour la TV, 50 secondes pour la radio, etc...), ne peuvent que ressortir des phrases chocs sans retracer le fil de la discussion ou du discours. Cela est d'ailleurs vrai pour l'ensemble des candidats!
Prenons l'exemple de l'utilisation du mot "racaille" par Sarko : personne, ou presque, n'a dit que Sarko rebondissait sur les propos d'une habitante d'Argenteuil qui l'interpellait lors de sa visite. On admettra que la signification n'est pas la même... Et je suis sûr que l'on pourrait dire de même de l'extrait de la vidéo de Ségolène Royal lorsqu'elle parlait des enseignants et des 35 heures.
Tout ça pour dire qu'il me paraît plus judicieux de se fier aux programmes défendus, plutôt qu'aux "bons mots" relayés par les médias.
La suite au prochain numéro...

10 janvier, 2007 12:00  
Blogger Vicnent a écrit...

parodie du pot de fleur... (voir les sous titres...)

10 janvier, 2007 12:56  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pas nouveau et intéressant !

Paul Reynaud, au cours de ses vœux de Noël aux Français en 1938, a dit : « 1939 sera l’année du redressement économique en France » ?

On savait rire, à l'époque...

10 janvier, 2007 15:39  
Anonymous Anonyme a écrit...

en parlant de Ségo et Sarko, une iniative marrante trouvé sur Tartoblog :

http://www.tartoblog.com/?p=25

14 janvier, 2007 23:39  

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mercredi, janvier 03, 2007

2007: Meilleurs baîllements

Je trouve que les années finissent toujours bien. Les vitrines illuminées, le père Noël qui dépose les cadeaux sous le sapin, les enfants qui rient, la dinde qui tourne doucement dans la cheminée

Les débuts d’année sont, eux, d’un ennui mortel. La gueule de bois, le sapin défraîchi qui fout des aiguilles partout, les tonnes de poubelles le 2 au matin dans les rues où les lampions n’arrivent même plus à faire illusion, et bien sûr la sempiternelle litanie des vœux. Comme d’hab, Jacques Chirac a ouvert le bal le 31 au soir, fidèle à lui-même, lisant ses prompteurs... Tiens, il n’avait pas les lunettes en écaille cette année.



Ca doit être ça le scoop. Parce que pour le reste, je me suis un peu demandé si on n'avait pas ressorti une vieille bande. « Mes chers compatriotes »... Oui, mais attention, pas n’importe lesquels : « de métropole, d'outre-mer, de l'étranger ». Il faut préciser. Pas ceux de la planète Mars, n’est-ce pas. C’est intéressant, la langue de bois : Mes chers compatriotes aurait suffit, puisque ça englobe normalement toutes les espèces connues, mais non, ça va mieux en le disant. Et on enchaîne : « Et je pense d'abord à toutes celles et à tous ceux qui sont victimes de la solitude, de la maladie, de la détresse. » Ben voyons, le bonheur et la santé surtout. Du moment que ça ne coûte rien… « Nos soldats qui défendent, partout dans le monde, la paix et les valeurs de la France. » Normal, c’est le chef des armées, tout de même. Et puis c’est mérité. Et le reste à l’avenant : des chômeurs en moins, des vies sauvées sur les routes en plus. Il y a des mots qui apparaissent : Internet, dont le chef de l’état salue la révolution (qui date quand même de 1990, mais bon, il lui a fallu d’abord un temps pour apprivoiser le mulot), les apprentis sorciers de l’extrémisme (bien trouvée celle-là, j’aime bien : je vois tout à fait Le Pen et de Villiers en Mickey diaboliques avec des balais qui dansent en train de chasser des torrents d’immigrés...). Il y a un mot qui a disparu, personne ne l’a remarqué. C’est comme dans les dictionnaires, on voit les mots qui entrent, jamais ceux qui sortent.

Vous donnez votre langue au Chi ?

Patriotisme.

Bon d’accord, il a été préempté par les Mickey de l’extrême droite… C’est devenu un mot qui pue (attention à compatriote, cependant, ce mot-là est porteur sain pour l’instant, mais bon, on ne sait pas comment ça peut évoluer).

Alors, face à ce désert linguistique, la presse cherche désespérément quoi dire. Et s’il y avait un indice d’une envie de tentative de déclaration cachée entre les lignes (bien cachée alors) ou un bon vieux tacle à Sarkozy… Il y a des 1er janvier qui doivent être bien pénibles dans les rédactions !

Ça fait 12 ans qu’on réécoute à peu près la même bande. Lassant. Remarquez, avant ce n’était pas mieux. Vous vous souvenez des vœux de Mitterrand ? Je vois que vous baillez. Giscard avait su nous faire rire au moins (si, rappelez vous, avec Anne-Aymone, en chandail près de la cheminée pendant le choc pétrolier: « Et maintenant Anne-Aymone va vous dire quelques mots »). Après, ou plutôt avant, j’ai un trou. J’ai zappé Pompidou (on ne disait pas encore comme ça). Il faut dire que j’étais étudiant. Pas la télé. Le souvenir le plus ancien que j’ai de cet exercice annuel et soporifique, c’est de Gaulle. Mais c’est autre chose. Au moins, lui, il savait parler. Et sauter sur sa chaise comme un cabri en levant ses bras ou ciel quand il fallait.

Cette année, les autres ne se sont pas cassé la tête. Plus de grand-messe salle Gaveau pour les Sarkovoeux. Lui et Ségo nous ont fait un petit clip sur leurs blogs. Internet, n’est-ce pas… C’est décidément la mode. Ché-bran comme disait Mitterrand.

Bon, allez, j’arrête, je ne veux pas vous déprimer dès le 3 janvier ! Encore que, en prenant tout ça au deuxième degré, il y a plutôt de quoi rire, non ?

Alors, je vous souhaite tout plein de choses pour cette nouvelle année. Plein d’amour surtout, c’est le plus dur. Et un(e) bon(ne) président(e) tout neuf, qui nous fasse bien rire pendant cinq ans. Moi, ça ne commence pas trop mal. Le Monde consacre une pleine page aux mots de la politique aujourd’hui, et mon pote Louis-Jean et moi y sommes amplement cités. Rien de tel qu’un bon bol d’égo tout frais pour commencer l’année ! Et puis, Nicolas (non, non, pas celui auquel vous pensez) a commencé à vendre la mèche, il y a plein de projets marrants qui se dessinent… On en reparlera ;-)

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16 Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Bon ben alors une Bonne Année avec la santé et tout. Une année supplémentaire de douce ironie langagière dans ce monde de brutes syntaxiques.

Mon pronostic pour 2007 ? Sarko ou Ségo ? Aucune idée.

Par contre une rumeur circule dans les milieux motorisés disant qu'Alain Rey vous confierait les clés de son dictionnaire très bientôt. Par contre il ne serait pas très chaud pour le changement de nom : " le Petit Jean".

A confirmer donc...;o))

03 janvier, 2007 16:25  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Et Bayrou dans tout ça ?

Baldi> Pour le dico, je verrais bien "Le Jeannot" ;-)

03 janvier, 2007 16:57  
Anonymous Anonyme a écrit...

Une remarque sur les voeux de Ségolène Royal... Intéressante tout de même cette volonté d'obtenir un rendu amateur de la vidéo postée sur internet, en utilisant pourtant des moyens plutôt professionnels. Le rendu souhaité devait, je suppose, évoquer une petite séquence tournée à la maison par le grand fils avec le caméscope familial... On utilise pourtant deux caméras, l'une fixe, probablement sur pied, et l'autre mobile, visiblement portée à bout de bras. Les deux caméras sont synchronisées (ce qui permet ensuite avec un logiciel de montage vidéo pro ou semi-pro d'obtenir des raccords temporels impécables lorsque on passe d'une caméra à l'autre). Le monteur de cette séquence maîtrise bien ces outils, qui ne sont quand même pas tout à fait amateurs, puisque le montage a été très rapidement proposé au visionnage sur internet (en quelques heures seulement). Ce monteur chevronné a pourtant choisi de conserver dans le montage final des plans exagérémment tremblés issus de la caméra mobile, ainsi que des images mal cadrées comportant des éléments "parasites" au premier plan. Il était pourtant fort simple de supprimer ces plans "ratés", puisque l'on disposait d'une autre source avec les images venant de la caméra fixe.

Certains observateurs avaient déjà souligné comment Ségolène Royal parvenait à faire un atout de ses propres maladresses d'expression (un manque d'aisance dans l'expression en public, une voix mal posée, un côté "je récite mes fiches", etc.), qui illustrent aux yeux de certains sa fraicheur, son aspect non-formaté par les techniques médiatiques et publicitaires, voire une forme de modestie, de proximité, de sincérité (oui, oui, j'ai lu tout ça!).

On retrouve cela dans la vidéo des voeux de Ségolène Royal, mais il apparaît cette fois qu'il s'agit d'un effet très volontaire et soigneusement travaillé... une image fabriquée.

03 janvier, 2007 16:59  
Anonymous Anonyme a écrit...

pour ségolène, j'ai ouï une bonne source qui parle d'une seule prise et j'ai ouï une autre source (cinéphile celle-là) qui nous donne la référence au dogma (festen, etc.)... bref, plutôt logique dans la démarche royaliste de "remettre l'humain au coeur de la politique".

03 janvier, 2007 22:07  
Anonymous Anonyme a écrit...

L'utilisation de deux caméras est très visible: http://www.dailymotion.com/video/xw5kw
On remarque très bien, à chaque rupture de plan, le passage d'une image fixe à une image tremblée, sans aucune rupture de la continuité temporelle.
D'ailleurs au second tiers de la séquence, la caméra fixe apparait à gauche dans le champs de la caméra mobile.

Alors une seule prise: certes, mais avec deux caméras synchronisées et un montage ultérieur.
Donc la seconde référence au dogma est parfaitement usurpée. Il y a une volonté de rendu "dogma", mais c'est un effet volontairement fabriqué, avec des moyens qui tentent de se dissimuler au spectateur.

04 janvier, 2007 02:07  
Anonymous Anonyme a écrit...

Note: la technique de plusieurs caméras synchronisées est celle que l'on utilise pour filmer les concerts. On dispose ainsi de plusieurs sources d'images, prises en même temps sous différents angles, toutes parfaitement synchronisées avec la même bande son. Les logiciels professionnels de montage vidéo (Final Cut Pro, par exemple, pour les adeptes du mac ;-) gèrent très bien ces dispositifs et permettent de passer d'un plan à l'autre (vue large/gros plan, etc.), sans aucune rupture de synchronisation entre le son et les images. Je ne connais pas de logiciel "familial" qui permette cela...

04 janvier, 2007 02:18  
Anonymous Anonyme a écrit...

Et commentaire après la note: les technologies du langage s'appliquent également à l'image ;-)

04 janvier, 2007 02:27  
Blogger viking a écrit...

The jedi>Tout à fait d'accord avec toi... on ne doit pas laisser le patriotisme à l'extrème droite! on peut aimer son pays (sans ses dirigeants) en respectant les autres, c'est la base de la citoyenneté! Ce qu'on peut leur laisser... c'est le chauvinisme!

Sinon, je suis étonné qu'il ne soit pas question dans cet article de la candidature potentielle de Jacques Chirac... Est-ce volontaire? Je suppose que pour vous, les voeux ne constituent pas une entrée en campagne vu que vous les avez trouvé ennuyeux...

04 janvier, 2007 14:07  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Viking> Il n'a rien dit... Après on peut chercher dans le marc de café, (c'est un peu ce qu'ont fait les journalistes). A mon avais l'intention était de laisser planer le doute et de ce point de vue c'est sans doute réussi...

04 janvier, 2007 14:13  
Anonymous Anonyme a écrit...

La dinde qui tourne pour de vrai dans la cheminée, c'est assez fort ;)

Pour le reste, bien d'accord, mais la nouveauté, pour moi, dans les voeux de Chirac n'était pas dans les mots, mais bien dans l'image. Pas sur l'absence de lunettes, mais sur le fond.

http://www.lartigue.org/us2/jhlartigue/chronologie/jhlp-chronoimg26.html

Chirac en Giscard façon 1974, c'est bon, non ?

05 janvier, 2007 09:42  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Versac> Et je te garantis qu'elle était bonne (la dinde) ! Tout le monde dit "la dinde c'est sec, beurk". Que nenni. Il faut d'abord une dinde fermière de top qualité. C'est cher, mais c'est la clef de tout. Ensuite, le secret, c'est de la pocher une bonne demi-heure dans un court bouillon avant de la faire rôtir. Après, elle a tourné 6 heures (!) a feux tout doux, en arrosant souvent. Le top.

Je sens que je vais ouvrir un blog "influent" de cuisine... Ca me changera de la cuisine électorale !

Ah ce Giscard. Je le regrette. Il me faisait bien rire avec son balais coincé dans le c... Si quelqu'un retrouve la photo des voeux en chandail avec Anne-Aymone, je suis preneur !

05 janvier, 2007 10:24  
Blogger Jean Véronis a écrit...

Tardif> Oui, ça m'avait frappé ce côté faussement artisanal, façon blog. C'est très fort. Ils ont une longueur d'avance sur l'UMP côté internet...

05 janvier, 2007 10:26  
Anonymous Anonyme a écrit...

Est-ce que ce n'est pas à double tranchant, ce côté "faussement artisanal"?

05 janvier, 2007 12:20  
Blogger Jean Véronis a écrit...

P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non... J'ai l'impression que tout le monde expérimente un peu avec ces histoires de vidéo, de blogs etc. On verra à l'arrivée !

05 janvier, 2007 12:27  
Anonymous Anonyme a écrit...

Il semble bien, quoiqu'il en soit, que le clip a bel et bien été réalisé par des professionnels:
Voir ici:
http://canalplusblog.typepad.com/bazin/2007/01/a_vos_voeux_prt.html
J'y suis arrivé par là:
http://www.koztoujours.fr/?p=36

06 janvier, 2007 16:14  
Anonymous Anonyme a écrit...

A défaut de photo la video des voeux de M. et Mme Giscard d'Estaing
Ici sur le site de l'INA

07 janvier, 2007 18:49  

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